Trophées des finales d’association : une malédiction, vraiment?
Philippe Asselin
Les joueurs de hockey sont des êtres généralement superstitieux et nous avons eu droit à une démonstration de cela à la fin des finales d’association.
• À lire aussi: La disette canadienne tire à sa fin: les Oilers vont gagner la coupe Stanley
• À lire aussi: Dans cette finale revanche entre les Panthers et les Oilers, qui, cette fois, a l’avantage?
Depuis la saison 1992-1993, le trophée Prince de Galles est remis aux champions de l’Est, et le trophée Clarence-S.-Campbell à ceux de l’Ouest.
Il existe une superstition qui veut qu’une formation qui touche l’objet attire la malchance en vue de la finale de la Coupe Stanley.
Jeudi soir, le capitaine des Oilers d’Edmonton, Connor McDavid, ne s’est pas gêné pour soulever le trophée Clarence-S.-Campbell. Son geste n’était pas dénué de superstition pour autant, bien au contraire.
«Nous ne l’avons pas touché l’an dernier et nous avons perdu. Nous le touchons cette année en espérant que nous allons gagner cette fois», a expliqué celui dont l’équipe s’est inclinée en sept parties l’an dernier en finale contre les Panthers de la Floride.
De son côté, le club de la Floride n’a rien voulu savoir du trophée Prince de Galles mercredi soir, quand il a obtenu sa troisième qualification de suite pour l’ultime étape des séries éliminatoires.
Les Panthers avaient touché le trophée en 2023 et avaient perdu contre les Golden Knights de Vegas. Ils ont décidé de ne pas répéter l’expérience en 2024 et ont triomphé des Oilers.
Voici ce que les stats disent
Cette superstition est réellement née avec Eric Lindros en 1997. À l’époque, le capitaine des Flyers de Philadelphie ne voulait même pas regarder en direction du trophée Prince de Galles.
L’équipe de la Pennsylvanie a tout de même perdu la finale de la Coupe Stanley en quatre matchs contre les Red Wings, qui eux avaient soulevé le trophée Clarence-S.-Campbell.
Il y a eu 27 gagnants de la coupe Stanley depuis que Lindros a mis au monde la superstition. Les capitaines des 14 équipes gagnantes (51,85%) avaient précédemment touché le trophée soulignant leur victoire en finale d’association.
Du côté des perdants, dans 10 cas (37%), le club a décidé de poser la main sur le précieux objet. Cela signifie que 17 formations (63%) ont décidé de respecter la superstition sans obtenir du succès par la suite.
Il y a eu 12 finales où une seule des deux équipes a touché l’un des trophées. Le club qui l’a touché a gagné à huit reprises, tandis que celui qui a évité de le faire n’a remporté la coupe Stanley que quatre fois.
On peut donc conclure qu’il s’agit davantage d’un mythe irrationnel que d’une véritable malédiction.
Finalistes depuis 1997
1997 : Flyers (non) | Red Wings (oui)
1998 : Capitals (oui) | Red Wing (oui)
1999 : Sabres (non) | Stars (oui)
2000 : Devils (oui) | Stars (oui)
2001 : Devils (oui) | Avalanche (oui)
2002 : Hurricanes (oui) | Red Wings (oui)
2003 : Devils (oui) | Mighty Ducks (non)
2004 : Lightning (non) | Flames (oui)
2005 : Pas de saison
2006 : Hurricanes (non) | Oilers (non)
2007 : Sénateurs (oui) | Ducks (non)
2008 : Penguins (non) | Red Wings (non)
2009 : Penguins (oui) | Red Wings (non)
2010 : Flyers (oui) | Blackhawks (non)
2011 : Bruins (non) | Canucks (non)
2012 : Devils (non) | Kings (non)
2013 : Bruins (non) | Blackhawks (non)
2014 : Rangers (non) | Kings (non)
2015 : Lightning (non) | Blackhawks (non)
2016 : Penguins (oui) | Sharks (non)
2017 : Penguins (oui) | Predators (non)
2018 : Capitals (oui) | Golden Knights (oui)
2019 : Bruins (non) | Blues (non)
2020 : Lightning (oui) | Stars (non)
2021 : Canadien (non) | Lightning (oui)
2022 : Lightning (oui) | Avalanche (oui)
2023 : Panthers (oui) | Golden Knights (non)
2024 : Panthers (non) | Oilers (non)
* L'équipe en gras a remporté la coupe Stanley