Dans cette finale revanche entre les Panthers et les Oilers, qui, cette fois, a l’avantage?

Jonathan Bernier
C’est la 11e fois de l’histoire, la troisième depuis que le format des séries à 16 équipes a été instauré, que les mêmes adversaires s’affrontent deux fois de suite en finale de la Coupe Stanley. À chacune des deux dernières occasions (les Oilers, en 1984, et les Penguins, en 2009), la formation vaincue à la première instance est parvenue à prendre sa revanche. Les chances que les actuels Oilers parviennent à répéter cet exploit sont fortes. Mais les Panthers en ont vu d’autres, eux qui disputeront une troisième finale d’affilée. Voici donc les forces en présence.
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Gardiens

Il faut que ça tienne
Stuart Skinner se trouve actuellement dans un tronçon ascendant de sa saison en montagnes russes. En huit matchs depuis qu’il a repris son filet, il a blanchi l’adversaire à trois occasions. Son taux d’efficacité de ,931 et sa moyenne de buts alloués de 1,73 démontrent qu’il est parvenu à trouver un juste milieu entre en accorder aucun et en allouer cinq. Espérons pour les Oilers que ça tienne.

Une passoire en finale
Sergei Bobrovsky a aidé les Panthers à sortir les Hurricanes une main dans le dos. Toutefois, les deux derniers printemps ont fait la preuve qu’il avait tendance à s’écrouler en finale, étape qu’il atteint pour la troisième fois de suite. Huit fois en 12 matchs de ronde ultime, il a accordé trois buts ou plus. L’an passé, c’est ce qui a permis aux Oilers de pousser la série à la limite.
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Défenseurs

Le retour d’un gros morceau
Mattias Ekholm est de retour en santé après avoir raté deux mois. Il est le meilleur défenseur des Oilers. Néanmoins, en son absence, Brett Kulak, John Klingberg et Jake Walman ont fait le travail. C’est en partie à cause de leur couverture serrée que les gros canons des Stars ont pratiquement été réduits au silence. Quant à Evan Bouchard, il est l’arrière le plus efficace des séries offensivement.

Des pros du ménage
Ne s’approche pas de Sergei Bobrovsky qui veut. Menés par Gustav Forsling, les Panthers n’accordent que 24,2 lancers par match et les occasions de marquer à haut risque de l’adversaire sont réduites au minimum. Disons que, dans l’enclave, le ménage se fait souvent. Sur le plan de l’attaque, les Panthers obtiennent une contribution mieux répartie. Trois arrières ont récolté au moins sept points, dont Aaron Ekblad, avec 11.
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Attaquants

Le monstre n’est pas seul
Trois des quatre meilleurs pointeurs portent l’uniforme des Oilers: Connor McDavid (26 points), Leon Draisaitl (25) et Ryan Nugent-Hopkins (18). Mais il ne faut pas oublier que chaque trio peut contribuer. Quatorze attaquants ont touché la cible jusqu’ici. Preuve qu’ils sont plusieurs à pouvoir se lever dans les moments importants, neuf d’entre eux ont marqué des buts gagnants.

Fiables et efficaces
Une attaque moins bien équilibrée que celle des Oilers, un quatrième trio plus timide. Toutefois, les Panthers allient fiabilité défensive, flair en attaque et robustesse. Dans ce domaine, Aleksander Barkov et Sam Reinhart se distinguent. Sam Bennett sait faire augmenter sa valeur. Il domine la LNH avec 10 buts. Carter Verhaeghe et Evan Rodrigues semblent vouloir se dégêner. C’est de bon augure.
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Entraîneurs

Un bon joueur de cartes
Deux saisons derrière le banc d’une équipe de la LNH, deux présences en finale de la Coupe Stanley pour Kris Knoblauch. Certains diront que c’est facile avec la qualité des joueurs qu’il a sous la main. Pourtant, il n’hésite pas à brasser ses cartes. Selon la situation, il utilisera tantôt McDavid et Draisaitl ensemble, tantôt il les séparera. Quand il juge le moment opportun, il envoie McDavid en infériorité numérique.

Le maître d’échecs
C’est une quatrième présence en finale pour Paul Maurice, dont la première expérience remonte à 2002 avec les Hurricanes. Il représente l’hybride entre les entraîneurs de la vieille école et ceux de la nouvelle génération. On n’a qu’à voir ses discours pour comprendre que c’est un motivateur hors pair. Ce qui ne l’empêche pas d’être un fin stratège et d’être un maître dans l’art d’utiliser les bonnes confrontations.
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Unités spéciales

N’oubliez pas le bonhomme
Ils demeurent redoutables en supériorité numérique avec un taux de succès de 30%. On pense immédiatement à McDavid, Draisaitl et Bouchard. Pourtant, c’est Corey Perry, l’aîné, qui mène le groupe avec quatre buts inscrits avec l’avantage d’un homme. D’ailleurs, l’attaque massive des Oilers a causé la perte des Stars, pourtant la plus solide du circuit au moment d’amorcer cette confrontation.

Difficile à percer
Puisqu’ils misent sur plusieurs spécialistes du jeu défensif, il n’est pas surprenant de les voir exceller en infériorité numérique (87,9%). Même s’ils sont utilisés à profusion dans cet aspect du jeu, Forsling et Ekblad n’ont été témoins que de quatre buts lorsqu’ils évoluent à court d’un homme. L’attaque massive est plus que respectable (23,2%) et peut obtenir la contribution des deux vagues.
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L’état des troupes

Une lourde perte
Ils ont retrouvé les services d’Ekholm, mais ont perdu deux gros morceaux face aux Stars. D’abord, Connor Brown, un centre de quatrième trio qui a marqué quelques buts importants. Mais surtout Zach Hyman. Au moment de tomber au combat, il menait la LNH avec 111 mises en échec. Son style fougueux a contribué à créer de l’espace et des occasions de marquer pour McDavid et Draisaitl.

Les séries, ça use
Les Panthers n’ont pas eu beaucoup de repos et de temps pour panser leurs blessures depuis le début des séries. Sam Reinhart, Niko Mikkola et AJ Greer ont tous raté de l’action au cours de la finale de l’Association de l’Ouest et Eetu Luostarinen n’est pas en pleine santé.
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Momentum

Pour le vieux Corey
En plus de leur bruyante marée orange, les Oilers auront le Canada en entier derrière eux. Sur la glace, Corey Perry qui, à 40 ans, refuse de vieillir, servira d’inspiration. Il disputera une cinquième finale en six saisons. Il n’a remporté aucune d’elles. Gagner la Coupe pourrait signifier le chant du cygne pour celui qui l’a remporté, avec les Ducks, en 2007.

Le nez dans la vitre
Plus la série s’étirera, plus elle sera à l’avantage des Panthers. Leur style robuste et leur pression constante sont épuisants pour les défenseurs adverses qui se trouvent constamment le nez dans la baie vitrée. Pour les hommes de Paul Maurice, chaque mise en échec est un placement à moyen terme. «Écrasez leurs défenseurs pour que lors du septième match, ils n’aient plus de gaz dans le réservoir», a-t-on déjà entendu crier Maurice.
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