Victorieux au premier tour au US Open: un an après son cri du cœur, Denis Shapovalov est plus zen


Jessica Lapinski
FLUSHING, New York | Denis Shapovalov est arrivé à New York plus zen qu’il y a un an, quand il avait amorcé le US Open avec sur le cœur les controverses des dernières semaines.
De la courte suspension pour dopage au numéro 1 mondial Jannik Sinner à sa propre disqualification durant un match, le Canadien avait partagé ses états d’âme tant sur les réseaux sociaux que devant les journalistes.
• À lire aussi: US Open: Nauséeux, Gabriel Diallo s'en sort à New York grâce à sa ténacité
• À lire aussi: Victoria Mboko au US Open: la jeune Canadienne surprise par l’amour des Américains
«J’en ai marre», avait-il lancé, comme dans un cri du cœur.
Marre que «différentes règles semblent s’appliquer à différents joueurs», marre «du manque de constance» sur le circuit.
«En vieillissant»...
Douze mois ont passé et si l’Ontarien de 26 ans affirme toujours que «des changements doivent être apportés, pour les joueurs», il estime aussi que «le circuit semble aller dans la bonne direction».
«Je vais toujours faire entendre ma voix pour la défense des joueurs, a soulevé Shapovalov, 26 ans et 27e tête de série à New York. Mais en vieillissant, je me rends compte que ce n’est pas toujours la meilleure façon [de faire avancer les choses].»
Salutations à Benjamin Bonzi!
Tout de même, le Canadien a lancé au passage une petite flèche à l’officiel Greg Allensworth, celui qui était en poste dans le match entre Daniil Medvedev et Benjamin Bonzi, qui a viré au chaos, dimanche.
Le Français a dû attendre pendant six minutes avant de pouvoir servir pour le match, la foule, encouragée par Medvedev, chahutant pendant tout ce temps une décision de l’officiel.

Allensworth, c’est aussi l’arbitre qui avait disqualifié Shapovalov à Washington pour langage ordurier, l’été dernier, mais ça, le Canadien n’y a pas fait allusion.
L’Ontarien n’a pas vu la rencontre entre Medvedev et Bonzi, mais il estimait deux jours plus tard que l’arbitre doit faire un meilleur travail «pour contrôler le joueur et que ça ne devienne pas trop fou».
«Mais c’est New York», a aussi relevé Shapovalov en souriant, tout en louangeant la manière dont le Français s’était ressaisi pour remporter le match.
Zen comme devant les journalistes
Sur le terrain mardi, pour son match de premier tour, «Shapo» a d’ailleurs paru aussi calme et détendu qu’en conférence de presse.
Le Canadien a signé une victoire de routine contre le Hongrois Marton Fucsovics. Le 63e mondial était diminué par une douleur au bas du dos en fin de match, mais même avant ça, Shapovalov avait bien pris les commandes de cette rencontre, remporté 6-4, 6-4 et 6-0.
Il a du même coup signé sa première victoire à New York depuis 2022 – il avait dû faire l’impasse sur le US Open, l’année suivante –, une disette inhabituellement longue dans cette ville où il a connu beaucoup de succès au fil des ans.
Arrêté par des Canadiens
C’est que la Grosse Pomme aime «Shapo» et que «Shapo» aime la Grosse Pomme, où il a connu sa première percée dans un tournoi majeur, il y a huit ans: issu des qualifications, le jeune joueur de 17 ans avait atteint la ronde des 16.
Et le US Open, c’est aussi beaucoup de fans venus du Canada pour découvrir l’atmosphère d’un tournoi majeur.
À ce chapitre, Shapovalov dit ne pas avoir l’impression qu’ils sont moins nombreux cette année, même si certains de ses compatriotes pourraient avoir boudé les États-Unis en raison des mesures tarifaires américaines.
«Même dans les rues, j’en ai croisé quelques-uns, qui m’ont arrêté pour me parler», s’est-il réjoui.
▶ Denis Shapovalov poursuivra sa route jeudi, au deuxième tour, contre le Français Valentin Royer, 98e mondial. Une seule représentante de l’unifolié sera en action mercredi: la Québécoise Leylah Fernandez, 31e tête de série, qui se mesurera aussi à une Française, Elsa Jacquemot, 91e, en fin d’après-midi.