Travailleurs étrangers: ce propriétaire de quatre usines en Montérégie souhaite que Québec corrige ses «erreurs»


Julien McEvoy
Si Ghislain Sabourin avait une usine en Ontario, Roger Fuentes Viterbo, son machiniste philippin de 45 ans, aurait déjà sa citoyenneté canadienne, assure-t-il.
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«Ça, c’est certain! Il a échoué à son test de français par un point, c’est ridicule», déplore M. Sabourin, qui possède quatre usines en Montérégie.
L’échec de son employé au test de français du CSQ lui donne envie de fermer ses usines au Québec et d’en ouvrir de nouvelles en Ontario.
«Les Asiatiques ont plus de misère à apprendre le français que les autres, mais ils travaillent aussi bien», raisonne-t-il.
Ghislain Sabourin a insisté, lors de son entretien avec Le Journal: il adore son rôle de patron, son rêve est de passer de 157 à 300 employés, il n’a ni l'envie ni le temps de chialer contre le gouvernement.
Mais dès qu’il se met à parler de Roger, il s’enflamme, il est incapable d’accepter la décision de Québec.
«Que voulez-vous de plus?»
«Ses enfants parlent français, lui aussi, sa femme aussi... qu’est-ce que vous voulez de plus?», demande-t-il.
Trouver une perle comme le Philippin pour gérer le quart de nuit, ce n’est pas rien pour un homme d’affaires comme Ghislain Sabourin.
«C’est tout un bonhomme. Il me permet de dormir tranquille», illustre celui qui a fait le tour du monde de 2007 à 2012 avec sa femme et leurs deux enfants, après avoir vendu une première entreprise.
Industries Rainville est la phase deux de sa vie d’entrepreneur. Si cette suite peut servir à réveiller le Québec et à faire voir la lumière à ceux qui décident, «tant mieux».
«On a essayé toutes les démarches possibles auprès du ministre pour demander une dérogation pour Roger, mais rien, même pas de réponse de sa part», se désole l’entrepreneur
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