Tramway: Guilbault met en doute le financement fédéral des dépassements de coût

Gabriel Côté
Le gouvernement fédéral se donne le beau rôle en répétant qu’il est «au rendez-vous» pour assumer sa part des dépassements de coûts du projet de tramway, alors qu’il n’a pris aucun engagement réel en ce sens, déplore Geneviève Guilbault.
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«Je trouve étonnant qu’on ne s’intéresse pas davantage à l’engagement effectif du fédéral dans le projet», a laissé tomber la ministre des Transports lors d’une conférence de presse à Québec vendredi matin.
«Parce que quand j’entends le fédéral dire: “Nous, on est au rendez-vous”, [je me demande,] premièrement, qu’est-ce que ça veut dire? Et deuxièmement, à quel rendez-vous?» s’est-elle interrogée.
Encore la semaine dernière, le ministre libéral fédéral Jean-Yves Duclos soutenait d’ailleurs que les gouvernements «ont intérêt à donner des signaux clairs» en appuis au tramway.
Il reste que pour l’instant, Ottawa ne s’est engagé qu’à financer le tramway à hauteur de 1,2 G$, sur un projet qui devait à l’origine coûter 3,3 G$, un engagement qui date de 2019.
Depuis, les coûts ont considérablement augmenté, et l’on parle désormais d’une facture de 8,4 milliards pour le mégaprojet.
Le gouvernement du Québec continue de demander au fédéral d’assumer une part de 40% des dépassements de coûts, mais rien n’est signé pour l’instant, a rappelé Mme Guilbault, visiblement irritée par la situation. «Je ne dis pas qu’ils ne vont pas dire oui, mais à ce jour, on n’a pas de confirmation», a-t-elle dit.
Pour cette raison, la ministre des Transports dit ne pas comprendre comment le maire de Québec, Bruno Marchand, peut affirmer qu’il a l’assurance que le gouvernement fédéral paiera sa part de la facture.
«Quand le maire de Québec dit que le fédéral s’est engagé et tout ça, je ne sais pas non plus de quoi il parle. Les négociations directes avec le fédéral, c’est nous qui sommes là. Alors nous, on sait de quoi il en retourne dans la vraie vie. Dans la vraie vie, c’est 1,2 milliard qui est confirmé», a-t-elle lâché.
La participation d’Ottawa est d’autant plus incertaine à ce stade-ci qu’il n’y a plus, à l’heure actuelle, d’argent dans l’enveloppe fédérale qui sert à financer les infrastructures, a ajouté Mme Guilbault.
«La prochaine enveloppe d’infrastructure est prévue en 2026, donc là, on a trois ans...» a-t-elle glissé, avant de souligner qu’elle compte s’entretenir avec le ministre fédéral des Infrastructures, Sean Fraser, à ce sujet.
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