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L'article provient de TVA Nouvelles

Des années de «morosité» si on abandonne le projet de tramway à Québec

Les conséquences pourraient être «catastrophiques» sur le plan économique et politique, selon des experts

Ville de Québec
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Photo portrait de Stéphanie  Martin

Stéphanie Martin

2023-11-02T20:58:46Z
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Si le gouvernement refuse le plan B du maire Marchand et que cela entraîne la chute du projet de tramway, on peut s’attendre à des années de «morosité» dans la capitale et à des conséquences «catastrophiques», estiment des experts.

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«L’abandon du projet de tramway développera davantage la présence d’une certaine morosité auprès de ceux et celles qui appuyaient le projet, et cette morosité pourrait s’étendre sur des années», soutient le chercheur Jean Mercier, professeur associé retraité du Département de science politique de l’Université Laval, spécialisé en administration publique.

Pour Marie-Hélène Vandersmissen, professeure titulaire et vice-doyenne aux études au Département de géographie de l’Université Laval, «les conséquences seraient assez dommageables, sinon catastrophiques». 

Si le projet est abandonné, cela «enverrait clairement le signal que le gouvernement du Québec est imprévisible [et] n’est pas capable de développer une vision qui va au-delà des prochaines élections provinciales», dit-elle. 

Conséquences économiques

De plus, cela reviendrait «à tourner le dos non seulement aux usagers actuels du transport en commun, mais également aux générations futures, aux futurs employeurs et travailleurs qui pourraient s’installer dans la ville de Québec».

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Un point de vue partagé par M. Mercier, qui craint la perte de contrats locaux pour la réalisation du tramway. «Certains secteurs des activités de la ville, comme l’informatique et les secteurs de la vidéo, pourraient être affectés par le fait que les jeunes qui y travaillent veulent vivre dans une vraie ville, munie d’un transport urbain moderne.»

Méthode éprouvée

Le chercheur souligne par ailleurs que la gestion à l'interne proposée par Bruno Marchand dans son plan B «est parfaitement éprouvée dans la pratique et est tout à fait légitime sur le plan de la doctrine en administration publique».

Pour Jean Dubé, économiste et professeur titulaire, directeur de l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional à l’Université Laval, cela repousse à une date lointaine tout nouveau projet.

«Un refus catégorique du gouvernement du Québec signifierait simplement qu’on décide de passer notre tour pour les projets de cette ampleur pour cette fois... mais aussi pour plusieurs années et même décennies. Je ne suis pas certain que ce soit souhaitable.»

Une occasion de faire mieux

De son côté, Fanny Tremblay-Racicot, professeure agrégée à l’École nationale d’administration publique (ÉNAP), cette crise peut se transformer en opportunité. «Il serait judicieux de ne pas réaliser un projet qui ne tient pas la route ni du point de vue financier, ni du point de vue environnemental, ni du point de vue de l’acceptabilité sociale. Les sommes pourraient être mieux investies dans un projet qui répond à l’urgence climatique, qui préserve la canopée et qui rallie une plus grande partie de la population, car il est impératif d’augmenter rapidement la part modale des transports collectifs dans la région de Québec.»

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