Traite de personnes: le Parti libéral du Québec veut une commission parlementaire
Andy St-André
Alors que les célébrations du Grand Prix du Canada battent leur plein, le Parti libéral du Québec réclame la tenue d’une commission parlementaire sur la traite des personnes dans la province.
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«Même si la traite des personnes constitue un crime fédéral, le Québec doit faire partie de la solution afin de lutter contre ce phénomène», affirme la députée libérale Jennifer Maccarone dans une lettre adressée au président de la Commission des institutions obtenue par TVA Nouvelles.
Phénomène complexe, la traite des personnes, qui «peut se présenter sous différentes formes, notamment l'exploitation sexuelle, le travail forcé ou le prélèvement d'organes», doit être abordée avec sérieux, insiste la porte-parole de l’opposition officielle en matière de sécurité publique. Elle souhaite que plusieurs organismes, des associations et une chercheuse soient entendus.
«Il revient aux membres de cette commission à l’Assemblée nationale de décider s’ils souhaitent se saisir d’un mandat d’initiative sur la traite de personnes. De notre côté, nous agissons déjà pour lutter contre l’exploitation sexuelle et, par le fait, même sur la traite de personnes. C’est plus de 150 M$ investis pour s’attaquer notamment à l’exploitation sexuelle des mineurs. Également, nous avons triplé les effectifs de la SQ avec le Homeland Security Investigation aux États-Unis pour mieux contrer les réseaux criminels qui font de la traite de personnes. Notre gouvernement demeure déterminé à réprimer ces crimes graves et à protéger les victimes», a déclaré le cabinet du ministre de la Sécurité du Québec.
Cynthia Beaulieu, coordonnatrice générale de la Coalition québécoise contre la traite de personnes, l’un des organismes qui souhaitent être entendus en commission, dit avoir confiance que si le processus va de l’avant, les impacts seront positifs.
«[...] il en découlera une stratégie nationale contre la traite de personnes, comme c’est le cas en Ontario et dans d'autres provinces canadiennes. L’absence d’une telle stratégie est un frein majeur à la prévention, la sensibilisation et l’aide aux personnes victimes. [...] Ce sont littéralement des vies volées et mises à profit! Le Québec doit agir maintenant contre la traite de personnes et en faire une priorité.»
Une survivante, qui a accepté de témoigner, estime qu’il «est temps que le gouvernement s’ouvre les yeux.»
Selon Statistique Canada, entre 2013 et 2023, près de la moitié (45 %) des affaires de traite de personnes signalées par la police au Canada ont été recensées dans cinq régions métropolitaines de recensement: Toronto (902 affaires, soit 20 % des affaires au Canada), Ottawa (388, soit 9 % des affaires), Halifax (287, soit 6 % des affaires), Montréal (264, soit 6 % des affaires) et London (202, soit 4 % des affaires).