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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Elle l’a poussé vers la prostitution: cette jeune femme condamnée à 5 ans de pénitencier

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Photo portrait de Michael Nguyen

Michael Nguyen

2025-06-06T20:02:50Z
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Une jeune femme qui avait poussé un adolescent de 15 ans à se prostituer en lui faisant miroiter une vie de luxe devra purger cinq ans au pénitencier, a ordonné une juge sous le regard de la victime, qui a mis en garde d’autres jeunes qui pourraient tomber dans le même piège que lui.

• À lire aussi: Dans les griffes d’une proxénète: une victime se confie sur sa «triste réalité»

«Il faut faire attention à qui on rencontre. Je voulais me faire accepter, avoir la vie cool... Avec du recul, je ferais ça différemment», a expliqué la victime de Daphné Leblanc-Guilbault, ce vendredi au palais de justice de Montréal.

Bien entouré d’intervenants et d’enquêteurs de la police de Montréal, le jeune homme était aux premières loges pour assister à la condamnation de la pimp qui avait profité de lui pendant six mois, en 2018.

Issu d’une famille modeste, le jeune ado venait d’arriver à Montréal quand il avait rencontré Leblanc-Guilbault. Venant tout juste de perdre un emploi à temps partiel, il avait été impressionné par la femme qui lui paraissait riche et ne manquer de rien.

Gentille... au début

La jeune femme, alors âgée de 22 ans, lui a expliqué qu’elle travaillait comme escorte. Et peu après, elle l’a emmené en Ontario afin qu’il se prostitue lui aussi.

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«Elle s’occupait de tous les préparatifs, elle l’a aidé à faire les premières annonces [de publicité de services sexuels], elle prenait 50% des revenus», a expliqué la juge Suzanne Costom ce vendredi.

Comme de nombreux proxénètes, Leblanc-Guilbault était au début pleine de gentillesse avec l’ado, qui la considérait comme «une amie très chère». Mais l’attitude a graduellement changé au fur et à mesure que les jours passaient.

Et pour qu’elle «redevienne gentille», l’ado devait avoir de plus en plus de clients, jusqu’à 10 par jours, pour remplir les poches de la proxénète.

Le jeune, que l’on ne peut identifier sur ordre de la cour, a fini par réaliser qu’il était manipulé. Il est alors revenu à Montréal, où il a été hospitalisé pendant deux mois.

«Les crimes l’ont complètement transformé, il a l’impression que son adolescence et son innocence lui ont été volées», a commenté la juge en soulignant son courage.

Bien entouré

Décidé à s’en sortir, le jeune a suivi une thérapie et il retrouve peu à peu son optimisme dans la vie, après être passé par «la dépression, le dégoût et les flash-back».

«Le processus judiciaire n’a pas été facile, mais j’étais entouré d’une belle équipe avec de bons intervenants, a-t-il commenté après la sentence. Ça m’a donné de la force, j’ai pu évoluer en tant que personne.»

Leblanc-Guilbault, de son côté, vit sa vie en prison, où elle suit des programmes de réhabilitation, notamment en gestion de la colère.

«Elle réalise qu’elle était perdue», a noté la juge.

Mais si la proxénète espérait s’en sortir avec un peu plus de deux ans d’incarcération (soit moins que la peine minimale), la juge a estimé que le proxénétisme sur mineur devait être sévèrement puni.

Elle a ainsi penché vers la suggestion de Me Anna Levin de la Couronne en imposant cinq ans d’incarcération.

Durant sa détention, Leblanc-Guilbault ne pourra pas communiquer avec sa victime. Elle sera également inscrite au registre des délinquants sexuels pour 20 ans.

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