Grand Prix du Canada: des touristes rencontrés par des policiers à leur sortie de l’avion
L’initiative à l’aéroport Montréal-Trudeau vise à sensibiliser le grand public à la traite de personne et à l’exploitation sexuelle


Valérie Gonthier
En raison du début des activités du Grand Prix du Canada, des policiers attendront jeudi des touristes à leur sortie de l’avion à l’aéroport de Montréal, afin de les inciter à ne pas acheter de services sexuels pendant leur séjour.
«C’est connu que l’afflux de touristes dans la métropole lors d’événements d’envergure comme le Grand Prix fait grimper la demande de services sexuels», explique la caporale Martina Pillarova, porte-parole de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
Des voyageurs qui arriveront à l’Aéroport international Montréal-Trudeau croiseront à leur sortie de l’avion des policiers dans des kiosques d’information.

Leur présence a pour but de sensibiliser les touristes aux indicateurs de la traite de personne et aux ravages de l’exploitation sexuelle.
Les policiers seront eux-mêmes à l’affût afin de cibler des personnes qui pourraient être déplacées à Montréal pour y être exploitées le temps d’un week-end.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Souvent forcées
La GRC souligne que la grande majorité des femmes qui offrent des services sexuels sont forcées de le faire. Ainsi, en payant pour assouvir leurs pulsions, « les clients contribuent au financement des réseaux d’exploitation sexuelle », rappelle la caporale Pillarova.

La GRC sera aussi accompagnée par des policiers de Montréal et de la Sûreté du Québec.
Cette initiative cible les touristes de vols intérieurs, plus nombreux à débarquer dans la métropole pour le Grand Prix, selon les autorités.

Par ailleurs, si cette campagne de sensibilisation à l’aéroport ne se déroule qu’à l’occasion du Grand Prix, l’exploitation sexuelle se poursuit à l’année, insiste la capitaine du Service de lutte contre le proxénétisme de la Sûreté du Québec, Annie Bergeron.
« L’exploitation sexuelle ne prend pas de vacances, la police non plus, lance-t-elle. On va agir là où c’est nécessaire. On va s’attaquer aux clients comme on va soutenir une fille qui a besoin d’aide. »
Ouverture de la saison
En effet, en plus des opérations visant ceux qui sollicitent des services sexuels de mineurs, les policiers effectueront des opérations de détection. Cela consiste à rencontrer celles et ceux qui offrent des services sexuels pour s’assurer de leur sécurité et de leur bien-être.

Et les policiers seront un peu partout au Québec, notamment dans les nombreux festivals cet été.
« On va être présents où il y aura un afflux de touristes », avertit la capitaine Bergeron.
Si on associe autant le Grand Prix du Canada à la prostitution, c’est, bien sûr, parce que l’événement à la fois attire les foules et marque l’ouverture de la saison des festivals, rappelle Jennie-Laure Sully, de la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES).
« Tout l’été, il y a des événements qui vont permettre aux proxénètes de recruter des jeunes et des moins jeunes », insiste-t-elle.
Ainsi, la campagne de sensibilisation du comité «Un trop Grand Prix» se poursuivra dans les mois à venir, ajoute Mme Sully.
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