Tyson Bagent: tout le monde peut devenir un héros dans la NFL


Stéphane Cadorette
L’une des beautés de la NFL est qu’à chaque semaine, n’importe quel quidam peut avoir l’opportunité de sortir de l’obscurité pour gagner le respect de ses coéquipiers et pairs à travers la ligue. Tyson Bagent en est le plus récent exemple.
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«Tyson Qui?», diront certains. Pas question de blâmer ceux qui sont dans l’ignorance, puisque le pivot des Bears est sorti de nulle part pour devenir, dimanche dernier, le premier quart-arrière issu de la division 2 en NCAA à remporter son premier départ dans la NFL, depuis 1950.
C’est pas beau à votre goût ça? Sachez qu’aucun autre pivot provenant de la deuxième division n’avait même amorcé un match dans la NFL depuis Jon Kitna, en 2010. C’est dire à quel point le saut n’est pas commun, encore moins pour une verte recrue ignorée au repêchage.
Qui donc est ce fameux Tyson Bagent? Difficile de savoir par où commencer, mais il est permis de se demander si sa fougue ne lui vient pas de son paternel Tyler, un personnage coloré qui a été élu 17 fois champion du monde... de bras de fer.
Avec un tel ADN, celui qui a initialement fait sa place à Chicago comme troisième quart-arrière des Bears, a tout pour devenir une force dans la NFL!
Un cas rare

Blague à part, Bagent est loin du statut de héros et même de simple partant à long terme. N’empêche que ce qu’il vit actuellement est difficile à bouder.
De 2018 à 2022, le jeune homme évoluait pour l’Université de Shepherd, un petit établissement d’un peu plus de 3000 étudiants en Virginie occidentale. Cette université, en 152 ans d’histoire, a formé six joueurs qui ont atteint la NFL, dont Bagent, selon Pro Football Reference. Un seul du lot a amorcé plus de cinq matchs.
En guise de comparaison, il n’est pas rare que de gros programmes universitaires de division 1 comme ceux de Georgia ou Alabama envoient autant de jeunes dans la NFL chaque année, uniquement en première ronde.
En contrôle
Des histoires comme celle de Bagent ne peuvent faire autrement que de donner l’envie de pousser avec lui pour que ça marche.
Les Bears ont investi sur Justin Fields en première ronde il y a à peine deux ans et il est tout à fait logique qu’il soit la priorité absolue de l’organisation, qui se veut, bien malgré elle, un véritable cimetière à quarts-arrières depuis des lustres.
Jusqu’ici, malgré de beaux flashs occasionnels, Fields n’a pas rassuré l’équipe ni les partisans.
Même si Bagent n’a pas une once de la moitié du talent de Fields, il a bûché pour faire sa place comme substitut et l’occasion qu’il obtient de jouer pendant que Fields est blessé est trop belle pour être vraie.
À son premier départ face aux Raiders, sans rien faire de spectaculaire, il a réussi 21 de ses 29 passes pour 162 verges et un touché. Il joue dans ses limites, montre une belle discipline et son enthousiasme est contagieux.
Dans son petit programme à Shepherd, Bagent est parvenu à capter l’attention des dépisteurs en lançant 159 passes de touché, un record dans la NCAA. Évidemment, la faible qualité des adversaires explique en partie cette marque, mais personne ne peut lui enlever sa détermination.
La semaine dernière, il s’est fait demander ce qu’il aurait eu comme plan B si la NFL ne lui avait pas ouvert ses portes.
«J’aurais tout donné donné dans le crossfit, je serais devenu le plus découpé possible et j’aurais été professeur à l’école secondaire de Martinsburg», a-t-il lancé en référence à sa ville natale.
Il y a un an à peine, Tyson Bagent jouait devant 5000 amateurs à l’Université de Shepherd. Dimanche, il a fait vibrer 62 000 partisans des Bears au mythique Soldier Field, où les Bears n’avaient pas gagné un match en plus d’un an.
Ce genre d’histoire ne s’invente pas.
MA PRÉDICTION POUR JEUDI : Buccaneers 16 Bills 27
LA NFL EN BREF...
Les Colts blâment l’arbitrage

Les Colts n’ont pas apprécié deux pénalités défensives qui leur ont été attribuées dans les derniers instants du duel contre les Browns et qui en fin de compte, leur ont coûté le match. Le propriétaire de l’équipe, Jim Irsay, ne mâche jamais ses mots et il assure que la NFL a admis les erreurs d’arbitrage. «La ligue concède qu’elle n’a pas pris les bonnes décisions en fin de match. Je crois que nous devons implanter la reprise vidéo automatique de toutes les décisions des officiels, y compris les pénalités, dans les deux dernières minutes de tous les matchs», a plaidé celui qui recevra sans doute une amende.
Watson encore sur la touche

Pauvres Browns! L’investissement aussi massif que risqué qu’ils ont fait l’an dernier en octroyant un contrat entièrement garanti à Deshaun Watson se retourne contre eux. Entre sa suspension de l’an dernier et sa blessure à l’épaule cette saison, le quart-arrière n’a pris part qu’à 10 des 23 matchs des Browns depuis qu’il s’est joint à l’équipe. Dimanche dernier, il a quitté le match après cinq passes. Il sera encore absent dimanche face aux Seahawks. Son entraîneur-chef Kevin Stefanski a pourtant déclaré que les médecins lui avaient donné le feu vert pour jouer il y a plus de deux semaines.
Gros coup des Eagles

Jusqu’à mardi prochain, 16 h, les équipes peuvent effectuer des transactions. Les Eagles ont été les premiers à bouger cette semaine en allant chercher le maraudeur des Titans, Kevin Byard. C’est assurément un excellent coup. Depuis 2017, Byard revendique 27 interceptions, le deuxième plus haut total dans la ligue durant cette période après Xavien Howard, des Dolphins. Les Eagles mettent la main sur un vétéran aussi productif que respecté.