Le Québécois Sidy Sow a joué un rôle clé dans le regain de vie des Patriots


Stéphane Cadorette
Aux prises avec de sérieux problèmes sur la ligne offensive depuis le début de la saison, les Patriots ont clairement connu leur meilleur match à cet effet face aux Bills et une partie de la solution vient du garde de Bromont, Sidy Sow.
• À lire aussi: Tout le monde peut devenir un héros dans la NFL
• À lire aussi: Réveillez-vous, les Bills!
Le joueur de première année, choix de quatrième ronde au dernier repêchage, s’est fait remarquer pour les bonnes raisons à son poste de garde à droite partant pour un troisième départ cette saison.
Le site analytique Pro Football Focus (PFF), qui décortique chaque jeu pour tous les joueurs afin d’attribuer ensuite une évaluation individuelle pour chacun d’entre eux, a adoré le match de Sow.
PFF lui a en effet accordé une note élogieuse de 86,4 pour l’ensemble de son jeu. Il faut savoir qu’il s’agit de la meilleure cote décernée à un joueur de ligne offensive recrue à ce jour cette saison.
Cette note lui procure par ailleurs le deuxième rang au total parmi tous les gardes de la ligue pour la dernière semaine d’activités, ce qui a de quoi réjouir son entraîneur-chef Bill Belichick.
«Il se comporte très bien. Il travaille fort et fait de son mieux dans tout ce qu'on lui demande de faire. Il prend bien le coaching et il a appris beaucoup. Il lui en reste à apprendre, mais il progresse à tous les jours et apprend de ses erreurs. C'est un gros garçon, puissant et robuste, mais il bouge très bien», a louangé celui qui est souvent un homme de peu de mots, lors de son point de presse de mercredi matin.
Un rôle important
Pour illustrer à quel point les Patriots se cherchent depuis le début de la saison sur la ligne à l’attaque, ils ont eu recours dimanche à une sixième combinaison différente de joueurs en sept matchs.
Le côté droit de la ligne semblait particulièrement problématique, mais le fait d’avoir utilisé Sow comme garde et d’avoir déplacé Mike Onwenu comme bloqueur a changé la dynamique.
Le quart-arrière Mac Jones s’est retrouvé sous pression sur seulement 21% de ses tentatives de passes et le jeu au sol a amassé 96 verges, la deuxième meilleure récolte cet automne.
«Quand les Pats avaient besoin de gagner une verge, c’est carrément dans le dos de Sidy qu’ils couraient. On parle quand même d’une recrue et c’est très impressionnant», a observé Jean Junior Petit, qui l’a dirigé de la sixième année à la cinquième secondaire chez les Incroyables de l’école JH Leclerc, à Granby, et qui épie ses performances chaque semaine.
Belle polyvalence
Selon son ancien entraîneur, les succès de Sow s’expliquent par sa grande compréhension du jeu et sa technique.
«C’est un gars qui a tellement soif. Il doit boire toutes les infos des coachs. C’est sûr qu’ils aiment son côté dur à cuire. Sidy a déjà dit qu’il aimait le football parce que ça lui permettait de frapper du monde légalement», a-t-il rigolé.
«C’est fou la polyvalence qu’il démontre, sans compter qu’à l’époque avec nous et au collégial, il a joué sur la ligne défensive. Ça démontre à quel point c’est une bonne tête de football. Il a une grande portée et dès qu’il met les mains sur un autre gars, oublie ça! On l’a bien vu quand il a pincé le numéro 50 des Bills (Gregory Rousseau) de côté.»
Personnalité réservée
S’il y a un seul chapitre dans la belle histoire de Sidy Sow que celui qui a contribué à le former déplore, c’est qu’il semble préférer se tenir loin de toute forme d’attention. Depuis plusieurs mois, même bien avant son repêchage, il s’est prêté très rarement au jeu des entrevues médiatiques ou à d’autres discussions avec des anciens sur son parcours.
«C’est dommage, on ne sait rien de ce qu’il vit comme expérience. C’est malheureux parce qu’on entend beaucoup parler de Matthew Bergeron et on sait que ça va bien pour Benjamin St-Juste. Ça va aussi bien pour Sidy, mais personne ne le sait. Peut-être qu’après la saison, il va revenir au Québec et qu’on pourra lui parler», souhaite Jean Junior Petit.