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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Tourigny à la défense de la LHJMQ

Le pilote des Coyotes aimerait voir plus d’instructeurs du circuit Courteau faire le saut dans la grande ligue

André Tourigny a profité de son passage au Centre Bell mardi pour faire un plaidoyer en faveur de la LHJMQ.
André Tourigny a profité de son passage au Centre Bell mardi pour faire un plaidoyer en faveur de la LHJMQ. Photo Martin Chevalier
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Photo portrait de Jean-François Chaumont

Jean-François Chaumont

2022-03-15T22:35:01Z
2022-03-16T02:24:27Z
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André Tourigny restera toujours un homme authentique. Il n’a pas peur de parler avec son cœur et de dire la vérité. 

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À quelques heures de son premier match au Centre Bell en tant qu’entraîneur-chef des Coyotes de l’Arizona, Tourigny a offert un puissant plaidoyer en faveur des têtes de hockey de son alma mater, la LHJMQ. 

Avant l’Arizona, avant les 67’s d’Ottawa, l’homme originaire de Nicolet a appris son métier avec les Huskies de Rouyn-Noranda. 

Il gardera toujours un attachement envers la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), y ayant consacré 11 ans de sa vie en Abitibi et une autre année à Halifax avec les Mooseheads après un séjour comme adjoint dans la LNH avec l’Avalanche du Colorado et les Sénateurs d’Ottawa. 

Tourigny, qu’on appelle affectueusement « The Bear », a fait honneur à son surnom. Il n’a pas eu peur d’offrir son opinion quand on lui a parlé du message envoyé au circuit Courteau par le Canadien quand Kent Hughes et Jeff Gorton ont embauché Martin St-Louis pour remplacer Dominique Ducharme. 

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« Si je dois répondre à ça, je serai en retard pour le match. Il y a deux volets à ce sujet. Je suis un gars de la Q [LHJMQ] et je trouve ça dommage qu’on ne reconnaisse pas la Q. Si tu regardes le nombre d’entraîneurs qui viennent de la Q et qui sont dans la LNH, il n’y en a pas beaucoup. Je ne parle pas de Québécois, mais des gars qui viennent de la LHJMQ. Il n’y en a pratiquement pas. Il y a Mario Duhamel [Arizona], Pascal Vincent [Blue Jackets de Columbus] et moi. 

« C’est épouvantable, a-t-il continué. Je trouve ça triste de voir qu’on n’est pas reconnus. C’est la même chose avec les recruteurs. Il y a des DG dans la LHJMQ qui ne se feront jamais engager. Je pense à Jacques Carrière qui est un très bon DG [Eagles du Cap-Breton]. Je pourrais en parler longtemps. Je sais que ça pourrait être mal interprété. »

Les Rangers en tête de liste

Dans son énumération, Tourigny a oublié de parler des Rangers de New York qui comptent sur trois instructeurs ayant des liens avec la LHJMQ en Gerard Gallant, Mike Kelly et Jim Midgley. 

De plus, avec le Lightning de Tampa Bay, Frantz Jean s’occupe des gardiens, tout comme Jimmy Waite avec les Blackhawks de Chicago et Éric Raymond à Montréal.

Gallant avait toutefois œuvré avec les Blue Jackets et les Islanders de New York avant de revenir faire ses classes avec les Sea Dogs de Saint-Jean. Kelly, 62 ans, avait également déjà une longue feuille de route dans la LNH et la OHL avant son passage au Nouveau-Brunswick avec Gallant. 

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Louis Robitaille, l’entraîneur-chef des Olympiques de Gatineau, qui était de passage au Centre Bell, a corroboré les dires de Tourigny. 

« Si tu regardes comparativement à la OHL [Ontario] et la WHL [Ouest], on n’a pas l’accès direct, a dit Robitaille. Ça vient avec le fait qu’il y a moins de dirigeants québécois dans la LNH. Dans la LNH, il y a une énorme pression pour gagner. Ce ne sont pas des contrats de 20 ans, alors les dirigeants ne sont pas portés à courir des risques avec de jeunes entraîneurs. Alors, souvent ils se tournent vers leurs “poteaux”, vers les gens et les organisations qu’ils connaissent. Ton réseau de contacts, c’est ce qui te permet d’accéder au niveau supérieur. »

Un tremplin grâce à la OHL

Tourigny l’avait déjà dit dans le passé. Il savait qu’en acceptant un poste avec les 67’s d’Ottawa, il agrandirait son cercle de contacts. L’homme de 47 ans avait vu juste. 

« Quand j’ai choisi de partir coacher dans la OHL à Ottawa, il y a deux personnes qui m’ont prédit que j’étais pour partir de la OHL à un poste d’entraîneur-chef dans la LNH, a-t-il rappelé. Ils ne m’ont pas dit que j’étais pour devenir un adjoint, mais un entraîneur-chef. Et c’est ça qui est arrivé.

« Il n’y a personne qui peut rêver de faire ça dans la Q. Pourtant, j’ai coaché pendant 12 ans dans la Q. Je reste le même gars. Je parle les mêmes langues et j’ai autant un accent en anglais. Mon accent était le même quand j’étais en Ontario. Je trouve que la Q est sous-estimé au niveau des têtes de hockey. »

St-Louis a les « qualités »

S’il trouve qu’on boude trop la LHJMQ dans la LNH, Tourigny a eu de bons mots pour St-Louis. 

« Je ne connais pas Martin St-Louis personnellement. Je trouve qu’il apporte une très belle passion au Canadien. J’ai aimé sa première conférence de presse. Je vois aussi les succès du CH. C’est exceptionnel ce qu’il fait. Il a les qualités pour occuper ce boulot. » 

« Patrick Roy a déjà dit que c’est une chose d’arriver dans la LNH et d’avoir un impact avec ton message pour la première saison. Ce qui est difficile, c’est pour les années suivantes. Tu dois avoir le même message avec le même impact, mais tu dois l’amener d’une façon différente. » 

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