TFI: ce fleuron d’ici demeurera québécois finalement
Après de vives réactions, l’entreprise fait marche arrière
Sylvain Larocque
L’entreprise de camionnage TFI International abandonne le projet de déménager son siège social aux États-Unis.
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«À la suite de la réaction reçue des actionnaires jusqu’à présent, TFI International demeurera une société canadienne et n’a plus l’intention de se redomicilier du Canada vers les États-Unis [comme] précédemment annoncé», a indiqué la firme montréalaise dans un communiqué laconique publié lundi après-midi.
Le projet de TFI, dévoilé la semaine dernière, avait suscité la surprise et l’incompréhension dans le milieu québécois des affaires. La Caisse de dépôt et placement, qui détient environ 4% des actions de l’entreprise, avait immédiatement fait part de son «mécontentement».
Pour justifier sa décision, le PDG de TFI, Alain Bédard, avait fait valoir au Journal que plus de la moitié des actions de l’entreprise allaient bientôt être détenues par des Américains.
Une fois que ce seuil sera franchi, TFI devra respecter les règles du gendarme américain, la Securities and Exchange Commission (SEC), une obligation qui s’ajoutera à l’encadrement actuel de l’Autorité des marchés financiers (AMF) du Québec.
Indices américains
Une redomiciliation aux États-Unis aurait par ailleurs permis à TFI de faire partie des indices boursiers américains, ce qui aurait pu accroître la valorisation de l’entreprise. Celle-ci tire 70% de ses revenus au sud de la frontière.
En revanche, la relocalisation du siège social ne devait procurer «aucun avantage fiscal» à TFI, avait assuré M. Bédard.
«On ne vide pas le siège social [de TFI à Montréal], avait-il affirmé. On ne déménage pas les gens. Ce n’est pas comme Sun Life dans les années 1970 ou le CP dans les années 1990.»
L’annonce de la redomiciliation de TFI avait été faite en même temps que la publication de piètres résultats financiers qui ont fait plonger de plus de 20% le titre de l’entreprise aux Bourses de Toronto et de New York.