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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Tempête «Debby»: les agriculteurs s'attendent au pire à cause des maladies fongiques

Des champignons pourraient se répandre dans les plantations, ce qui causerait des pertes phénoménales

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Photo portrait de Clara Loiseau

Clara Loiseau

2024-08-12T23:00:00Z
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La semaine sera déterminante pour de nombreux agriculteurs et producteurs maraîchers québécois qui craignent des pertes considérables à cause des champignons qui pourraient se former après le passage de la tempête Debby vendredi.

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«En ce moment, tout le monde essaie de sauver ses cultures qui ont possiblement été endommagées à cause de l’eau et des bactéries», explique Catherine Lefebvre, présidente de l’Association des producteurs maraîchers du Québec, qui reçoit des appels de ses membres inquiets depuis le passage de la tempête.

Les pluies diluviennes tombées vendredi pourraient avoir de graves conséquences sur les récoltes, alors que la saison s’annonçait belle pour les agriculteurs et maraîchers québécois.

«Il y a des champs qui ont été complètement inondés et ça va avoir des impacts», déplore Martin Caron, président de l’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA).

  • Écoutez l'entrevue avec Catherine Lefebvre, présidente de l’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ) au micro de Karima Brikh via QUB :
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Épandage aérien

C’est que beaucoup de maraîchers et agriculteurs craignent que des maladies fongiques s’en prennent à leur plantation.

Yan Gordon, des Potagers des nues mains, à Sutton, tente de rester positif et d’espérer que les pertes ne seront pas trop importantes.

«Pour le moment, il est trop tôt pour savoir. Ce sera surtout vers la fin de la semaine que l’on va commencer à voir les dégâts causés par l’eau», explique-t-il.

Pour Mme Lefebvre, la semaine sera déterminante.

«Si nous n’avons pas la possibilité de vite répandre des fongicides par voie aérienne, ça va être difficile de sauver les récoltes, et les dommages risquent d’être phénoménaux», explique Mme Lefebvre.

Habituellement, les gouvernements du Québec et du Canada, qui doivent en approuver l’utilisation, mettent de quatre à six semaines pour donner les autorisations.

«Mais là, on n’a pas ce temps-là. Si on n’a pas les autorisations mercredi, ça risque d’être difficile de sauver certaines cultures», poursuit l’agricultrice.

Mauvais souvenirs

Véronique Guizier, maraîchère productrice et présidente de l’association Agricultrices de l’Estrie, se prépare à voir ses futures récoltes être compromises.

Léandre Roy
Léandre Roy

«Le plus difficile pour le moment, c’est de voir nos semis baigner dans l’eau. Les tomates ont aussi eu trop d’eau, ça me fait un peu peur», explique celle qui avait presque perdu toutes ses récoltes l’année dernière à cause de la météo.

Autour d’elle, d’autres producteurs ont aussi eu des craintes.

«On a peut-être 5% à 10% de perte, mais on se compte chanceux. [...] Tant que les pommes ne seront pas ramassées, on sera quand même stressés», affirme Gaétan Gilbert, du Verger Le Gros Pierre, à Compton, en Estrie, alors que la saison des cueillettes commence samedi.

Martin Caron de l'UPA estime que le pire a, pour le moment, a été évité.

«Mais il y a eu de nombreux impacts au niveau des cultures. Ce qui est nouveau aussi, c’est qu’on voit beaucoup d’impacts au niveau des infrastructures, comme les ponceaux et les chemins qui ont été détruits par les courants d’eau», explique-t-il, ajoutant que les agriculteurs ne vont pas manquer de travail.

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