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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Hausses plafonnées à 3% maximum: Hydro-Québec pourrait verser moins d’argent à l’État

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Photo portrait de Patrick Bellerose

Patrick Bellerose

2023-11-02T16:32:16Z
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Les investissements massifs annoncés par Hydro-Québec, combinés à la promesse de limiter la hausse des tarifs résidentiels à 3%, pourraient faire fondre les dividendes versés par la société d’État dans les coffres du gouvernement québécois.  

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«Ou on va charger au commercial et à l’industriel ou il va y avoir moins de profits chez Hydro-Québec. Les décisions n’ont pas été prises encore», a commenté jeudi le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon. 

Le «superministre» était questionné sur la promesse du premier ministre François Legault, la semaine dernière, de limiter la hausse annuelle de la facture d’électricité pour les clients résidentiels. 

«Les augmentations de tarifs d’Hydro-Québec n’excéderont jamais l’inflation ou 3%, le moindre des deux, contrairement à ce qui a été fait dans le passé par le Parti libéral et par le Parti Québécois [...] le gouvernement de la CAQ ne fera jamais ça!» avait déclaré M. Legault en chambre. 

Dans son plan d’action présenté jeudi matin, le PDG de la société d’État, Michael Sabia, a confirmé son intention de s’en tenir au seuil décrété par M. Legault. 

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Du même souffle, il a annoncé qu’Hydro-Québec devra investir près de 185 G$ d’ici 2035 afin de faire passer sa production de 100 térawattheures à des capacités allant entre150 TWh et 200 TWh.  

  • Écoutez l’entrevue avec Yvan Cliche, spécialiste sur les questions d’énergie et membre du CÉRIUM - Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal via QUB radio :

Des sommes importantes

Pour le Parti libéral du Québec, une baisse des profits versés par la société d’État est une mauvaise nouvelle pour le financement des services publics.

«Les dividendes d’Hydro-Québec, c’est notre pain puis notre beurre pour payer les services essentiels. C’est 3,4 G$, des dividendes record [en 2022]», a souligné le chef intérimaire du PLQ, Marc Tanguay. 

De son côté, Québec solidaire «attend de pied ferme» le PDG Michael Sabia, qui doit venir défendre son plan d’action en commission parlementaire. 

«On nous promet 185 G$ d’investissement d’ici 2035. Ça, c’est dans 12 ans, et on nous dit: “on va faire ça sans augmenter les tarifs”. Il va falloir nous expliquer, avec transparence, comment ils vont y arriver», a commenté le chef parlementaire de la formation, Gabriel Nadeau-Dubois.

«Pierre Fitzgibbon qui nous dit: “Ah! faites-moi confiance, ça n’arrivera pas”, ce n’est pas suffisant», a-t-il lancé. 

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Photo d'archives, Agence QMI
Photo d'archives, Agence QMI

Nombreux défis

Les partis d’opposition se questionnent également sur la capacité du Québec à réaliser ces importants travaux dans un court laps de temps. «Où va-t-on trouver, en pleine pénurie de main-d’œuvre, les 35 000 travailleurs, travailleuses nécessaires à ces chantiers-là?» se demande le leader solidaire. 

Pour le PLQ, le gouvernement Legault a trop tardé dans le dossier du développement énergétique au Québec, en mettant «sur la glace 12 projets de développement» électriques, dont celui d’Apuiat, à son arrivée au pouvoir. «On constate qu’avec la CAQ, bien c’est vrai, on a perdu cinq ans, en matière énergétique», estime Marc Tanguay. 

Dans une déclaration écrite, le Parti Québécois a souligné que le Québec doit d’abord miser sur l’efficacité énergétique et maximiser les autres sources de production électriques, avant d’envisager de nouveaux barrages. 

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