Tarifs douaniers suspendus par un tribunal: «Une défaite cuisante pour Donald Trump»
Agence QMI
La suspension de la majorité des tarifs douaniers américains par un tribunal des États-Unis nuira à la crédibilité de Donald Trump pour la suite de son mandat, selon le directeur de l’observatoire des États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand, Frédérick Gagnon.
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La Cour du commerce international des États-Unis a invalidé mercredi les droits de douane «réciproques» et ceux justifiés par le fentanyl, jugeant que le président avait «outrepassé ses pouvoirs».
En entrevue à LCN, jeudi, l’expert en politique américaine a indiqué que cette décision constituait un important revers pour le président américain et sa manière de fonctionner.
«On peut toujours aller en appel, ça pourrait même se rendre jusqu'à la Cour suprême, mais c'est une défaite cuisante pour Donald Trump, ce matin, parce que la cour fédérale sur le commerce dit qu'il a exagéré», a-t-il mentionné.
«Trump s'est appuyé sur toutes sortes de lois fédérales pour justifier l'imposition de tarifs, notamment au Canada et à la Chine avec ces tarifs réciproques et une loi de 1977 sur l'urgence économique, a-t-il ajouté. La Cour dit que Trump a exagéré, puis qu’on doit mettre plusieurs tarifs sur pause.»
Cette «grosse défaite» pourrait nuire grandement à ses négociations avec les différents pays à travers le monde.
«Il utilise les menaces de tarifs comme outil de négociation internationale, mais là, à l'international, c'est sa crédibilité, là, qui va être pas mal moins grande pour la suite des choses», a-t-il indiqué.
M. Gagnon estime que Donald Trump a été rattrapé par la réalité.
«Trump est habitué, évidemment, d'exagérer et son équipe a exagéré en fait ce qu'on peut faire avec cette loi-là, a soutenu l’expert. L'élastique a cassé.»
Cependant, les droits de douane sur l’acier et l’aluminium demeurent en place.
«Trump les avait justifiés sur la base d'une autre loi fédérale, ce n’est pas celle-là qui était étudiée, ce n’est pas celle-là qui était en cause cette fois-ci», a dit le directeur de l’observatoire des États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand.
La décision de la Cour du commerce international des États-Unis pourrait néanmoins avoir un impact sur ceux-ci, selon lui.
«Il peut y avoir un effet d'entraînement parce que ce gain-là des entreprises et des États qui ont porté cette cause-là en justice pourrait donner envie à d'autres acteurs et économiques de lancer d'autres batailles [judiciaires] aussi sur les autres tarifs sur l'acier et l'aluminium notamment», a-t-il mentionné.
«Ce qu'on constate, c'est que Trump avait dit en 2017 "je n’aime pas le système américain, je le trouve archaïque, il est très mauvais pour le pays", a-t-il continué. C'est qu'en fait dans ce système-là, il peut y avoir de la résistance. Le congrès des États-Unis peut résister, la population américaine peut résister et les entreprises aussi.»
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus