Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Tarifs douaniers de mardi: des centaines d'entreprises sur le qui-vive en Mauricie

MEGA/WENN
Partager

Anne-Marie Lemay

2025-02-03T21:07:28Z
Partager

La menace de tarifs de l'administration Trump de 25% dès mardi est une épée de Damoclès pour 155 entreprises de la Mauricie et plus de 300 du Centre-du-Québec qui exportent aux États-Unis.

• À lire aussi: Tarifs de Trump: «L'incertitude fait déjà mal à notre économie», dit François Legault

• À lire aussi: Tarifs douaniers: une ligne de production fermée après l’annulation de commandes dans une usine d'Uniboard Canada

• À lire aussi: Trump se trompe: il y a déjà des banques américaines au Canada

«Globalement, ce que les entreprises me disent, c'est que l'investissement est vraiment au ralenti parce qu'on n'ose pas développer des projets parce qu'on ne sait pas ce qui va se passer aux États-Unis. Quand il y a des investissements comme ça qui sont ralentis, des contrats qui sont perdus, des profits en moins, des pertes d'emploi: ça risque d'entraîner toute l'Amérique du Nord en récession», explique l'économiste et professeur à l'UQTR Frédéric Laurin.

«À court terme il n'y a beaucoup pas de solution magique», explique-t-il, disant que les entreprises tentent déjà de travailler sur leur productivité, diversifier leurs marchés tout en poursuivant l'innovation et l'automatisation.

Plusieurs secteurs comme l'alimentation (Olymel) et l'industrie du meuble (Canadel) risquent d'être touchés dans la région, selon M. Laurin. 

Publicité

Il énumère d'autres industries: «Le secteur du métal, l'usinage, tout ce qui est la fabrication et la conception de machines. Je pense à Marmen, je pense à l'ABI, je pense à Fab3R. À Duchesne et Fils qui font les clous. À Delastek, à Kongsberg».

De nombreux sous-traitants de ces entreprises pourraient également subir les impacts de ces tarifs.

L'association des manufacturiers Mauricie-Centre-du-Québec, qui représente 200 entreprises, juge que l'impact pourrait se faire ressentir plus largement que l'on pense. Son président Dany Caron donne l'exemple de son entreprise, spécialisée dans les portes de garage pour les secteurs agricoles et industriels. 

«Même si je vends à des entreprises d'ici, si mon client exporte, lui, aux États-Unis, ça aura un impact.» 

Il nomme aussi un ami qui a une entreprise de placage du bois au Centre-du-Québec, qui a déjà des difficultés à exporter puisque les Américains se sont tournés vers des produits taïwanais. 

«Du fait que Trump parle de cette taxe de 25%, il y en a beaucoup d'entreprises aux États-Unis qui ont commencé à se revirer de bord et à importer d'ailleurs qu'au Canada leurs propres produits. Ce qui fait que beaucoup de produits canadiens ne pourront plus se rendre aux États-Unis.»

«Il faut rester calme»

«C'est ce qui est le plus difficile, de gérer l'incertitude», affirme le ministre du Travail Jean Boulet, qui promet un plan d'aide et d'accompagnement pour les entreprises qui pourraient subir les conséquences des tarifs. 

«Il faut être préoccupés, c'est une crise potentielle qui peut avoir des impacts importants. Ici, en Mauricie, j'ai eu l'opportunité de parler avec des entrepreneurs. Il y en a qui ont des plans, il faut penser à d'autres marchés. Mais ce qui est fondamental, dans un contexte comme celui-là: il faut rester calme.»

Il ajoute que son gouvernement sera au rendez-vous pour les travailleurs qui pourraient perdre leur emploi. 

«Le message que je peux certainement leur faire, c'est que nous on va considérer d'accélérer la construction soit des infrastructures, soit des écoles, soit des hôpitaux. Vous avez vu, dans la filière énergie, avec Hydro-Québec, a démontré son ambition pour l'avenir. Ce sera des barrages, des réparations, de l'entretien. Mais on va s'assurer de permettre aux travailleurs et travailleuses potentiellement affectés d'être réorientés et de faire un travail qui est compatible avec leur profil et leurs compétences.»

Publicité
Publicité