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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Legault est soulagé, mais pas encore prêt à ouvrir le champagne

L’économie québécoise souffrira de l’incertitude, déplore-t-il

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Photo portrait de Sylvain Larocque

Sylvain Larocque

2025-02-03T20:28:34Z
2025-02-03T23:24:38Z
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Visiblement soulagé de la suspension in extremis des tarifs douaniers par l’administration Trump, le premier ministre François Legault a prévenu que l’économie québécoise allait tout de même souffrir de l’incertitude qui persiste.

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«C’est une bonne nouvelle, mais en même temps, l’incertitude reste et c’est ça qui est achalant avec M. Trump: il y a toujours cette épée qui est au-dessus de nos têtes et ce n’est pas bon en économie. S’il y a une chose que j’ai apprise pendant que j’étais en affaires, c’est que parfois, on est mieux d’avoir une mauvaise nouvelle que d’avoir de l’incertitude», a déclaré M. Legault lundi après-midi, après avoir rencontré des leaders du monde financier.

«Je ne suis pas certain qu’on est sortis du bois, donc on n’ouvre pas le champagne tout de suite», a-t-il ajouté.

Le premier ministre François Legault à son arrivée aux bureaux montréalais de la Caisse de dépôt, lundi après-midi.
Le premier ministre François Legault à son arrivée aux bureaux montréalais de la Caisse de dépôt, lundi après-midi. Photo MARTIN ALARIE
Les produits américains de retour à la SAQ

Le gouvernement met tout de même de côté, pour l’instant, les programmes d’aide aux entreprises et aux travailleurs qui étaient sur le point d’être approuvés par le Conseil des ministres. Les produits américains seront remis sur les tablettes de la SAQ.

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François Legault n’a pas voulu se prononcer directement sur le mouvement de boycottage des biens américains. «C’est un choix personnel», a-t-il rappelé, avant d’ajouter qu’«on ne se trompe pas quand on achète québécois».

Souvent critique de Justin Trudeau, M. Legault n’avait rien à redire à propos des engagements pris par son homologue fédéral pour satisfaire Donald Trump, dont le déploiement de 10 000 agents à la frontière.

En compagnie de la ministre de l’Économie, Christine Fréchette, le premier ministre François Legault a rencontré lundi les PDG d’Hydro-Québec, Michael Sabia (à l’extrême gauche), de la Caisse de dépôt, Charles Emond, et d’Investissement Québec, Bicha Ngo.
En compagnie de la ministre de l’Économie, Christine Fréchette, le premier ministre François Legault a rencontré lundi les PDG d’Hydro-Québec, Michael Sabia (à l’extrême gauche), de la Caisse de dépôt, Charles Emond, et d’Investissement Québec, Bicha Ngo. Photo SYLVAIN LAROCQUE
«J’aurais fait la même chose»

«Si c’est ça que ça [prenait] pour que M. Trump ne mette pas de tarifs, je pense que j’aurais fait la même chose», a-t-il admis, en notant que le président américain «voulait une victoire».

Le premier ministre québécois continue de croire que les chances sont élevées que Washington finisse par imposer des tarifs sur les produits canadiens.

Le premier ministre a rencontré lundi le PDG du Mouvement Desjardins, Guy Cormier, en compagnie de la ministre de l'Économie, Christine Fréchette, et de ses conseillers Martin Koskinen et François Pouliot.
Le premier ministre a rencontré lundi le PDG du Mouvement Desjardins, Guy Cormier, en compagnie de la ministre de l'Économie, Christine Fréchette, et de ses conseillers Martin Koskinen et François Pouliot. MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL

«Pour l’instant, on est contents, mais il faut continuer d’envisager le pire, a-t-il prévenu. [...] Et même s’il n’y avait pas de tarifs en bout de ligne, ça vient confirmer une chose: il est temps qu’on mette beaucoup d’énergie pour diversifier nos marchés.»

Québec bonifiera des programmes pour inciter les entreprises à investir pour accroître leur productivité, développer de nouveaux produits et prendre de l’expansion à l’extérieur du Québec.

«C’est une occasion de réveiller un peu tout le monde et de dire aux entreprises: "Vous n’investissez pas assez"», a lancé François Legault.

De son côté, le gouvernement prévoit accélérer des investissements dans les infrastructures, notamment chez Hydro-Québec, afin de permettre à l’économie québécoise de mieux tenir le coup face à une éventuelle guerre tarifaire. 

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