Tarifs douaniers: «C’est comme si Trump veut semer le chaos pour avoir l’avantage ensuite»
TVA Nouvelles
La journée de mardi, «marquée par la panique et le chaos» aux États-Unis, pourrait être représentative de la façon dont Donald Trump souhaite gouverner au cours des quatre prochaines années, selon l’analyste politique Emmanuelle Latraverse.
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De nombreux Américains ont été abasourdis d’apprendre, mardi, que Donald Trump avait demandé le gel des dépenses publiques à la hauteur de plusieurs centaines de milliards de dollars.
«Initialement, le message, c’était de dire qu’on gèle seulement les initiatives wokes d’équité et diversité, mais de la façon dont c’était écrit, on ne savait pas où ça s’arrêtait», affirme Mme Latraverse lors d'un segment à l'émission Le Québec matin, mercredi.
«C’est vraiment une journée qui a été marquée par la panique et le chaos, continue-t-elle. Il faut comprendre que la majorité des États américains reçoivent 38% de leur budget du gouvernement fédéral. Quand le gouvernement fédéral décide de presque tout geler, c’est un effet papillon sur les stéroïdes. C’est la confusion totale qui a régné hier aux États-Unis.»
Un juge fédéral a suspendu le décret peu avant qu’il entre en vigueur jusqu’à lundi pour clarifier ce qui serait couvert ou non.
Le décret a par la suite été annulé par le gouvernement américain, mercredi, selon ce que rapportent plusieurs médias américains.
«C’est un président qui donne dans le spectacle, dans les coups de gueule, dans la performance pour envoyer des messages, affirme l’analyste politique. C’est un peu si on se demande si ce n’est pas comme ça qu’il va gouverner dans les prochaines années. On met une bombe, on détruit et on voit après ce qu’il faut sauver là-dedans.»
Une stratégie similaire pour les tarifs douaniers
Il y a des similitudes entre cette situation et la menace d’imposer des tarifs douaniers au Canada, selon Emmanuelle Latraverse.
«Je pense qu’à la lumière du chaos administratif qui a régné aux États-Unis hier, ça ouvre une fenêtre sur comment le président Trump fonctionne, dit-elle. Tout ce qu’il y a de rationnel indique de ne pas imposer de tarifs de 25% sur le Canada.»
«La frontière, ça ne se compare pas au Mexique, tout comme le fentanyl. Il y a une dépendance des États-Unis sur notre énergie et nos biens», renchérit-elle.
Cela pourrait donc être la stratégie que continuera d’utiliser Donald Trump.
«C’est comme si pour lui, le but est de faire peur, de semer le chaos et comme ça, ça lui donne l’avantage pour négocier la suite», avance Mme Latraverse.
«Donc la question qui se pose, c’est pendant que son administration évalue comment revoir les relations commerciales des États-Unis, est-ce que ce n’est pas ça la stratégie finalement, d’imposer des tarifs complètement destructifs, déstabilisants et démentiels pour au moins envoyer un coup de barre et de se donner l’avantage ensuite, continue-t-elle. Tout indique que c’est vers ça qu’on se dirige».
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