Survivant du cancer et en voie de se tailler un poste chez les Alouettes


Benoît Rioux
Arthur Hamlin a plusieurs bonnes raisons de savourer son expérience au camp d’entraînement des Alouettes de Montréal. Le fait d’avoir eu peur de mourir après avoir reçu le diagnostic d’un cancer, il y a à peine trois ans, vient naturellement au sommet de la liste.
Encore tout jeune à 24 ans, Hamlin se confie avec une étonnante sagesse. Le natif d’Ottawa, qui tient d’ailleurs à répondre aux questions en français, semble sur le point de se tailler un poste chez les Alouettes après avoir été sélectionné en troisième ronde par le club montréalais au récent repêchage de la Ligue canadienne de football.
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«Après tout ce que j’ai vécu dans cette bataille contre le cancer, je profite de chaque moment et je suis toujours content de vivre de nouvelles expériences, dit-il dans une entrevue accordée au Journal. Cette épreuve m’a rappelé l’importance de profiter de la vie.»

«Quand je suis passé par la chimiothérapie, c’était très difficile, d’ajouter le jeune homme. Il y a eu une période où je croyais que j’allais mourir. J’ai eu peur... À partir du moment où tu entends le mot "cancer", ça te vient à l’esprit.»
Byron Archambault comblé
Hamlin jouait déjà au football pour l’Université Colgate quand, en 2021, il a reçu le diagnostic d’un lymphome hodgkinien, le même cancer ayant notamment touché le célèbre hockeyeur Mario Lemieux en 1993.
Pendant six mois, il a vécu la chimio et reçu une douzaine de traitements avant de retrouver ses coéquipiers des Raiders, dans l’État de New York. Son retour au jeu dans la NCAA a été couronné de succès, suffisamment pour attirer l'attention des Alouettes.

«Durant notre processus de recrutement, il y a un match en particulier où on a remarqué que l’adversaire le doublait et il réussissait quand même à faire des jeux, a mentionné Byron Archambault, adjoint à l’entraîneur-chef et coordonnateur des unités spéciales. C’est impressionnant et ça montre un grand signe de respect.»
«C’est un kid qui est extrêmement tough, a également vanté Archambault. Arthur poursuit son développement et plus ça va aller, plus il va être bon. Nous sommes très heureux de l’avoir avec nous.»
Polyvalent, intelligent, passionné
S’il profite du camp d’entraînement, qui doit se poursuivre jeudi à Saint-Jérôme, Hamlin n’est pas sans montrer un ardent désir de s’améliorer.
«Je suis content, mais je ne suis pas satisfait de mon jeu, a-t-il mentionné. Je ressens le besoin d’attaquer et de m’améliorer à chaque jour. Le jeu est rapide, même si le fait d’avoir joué aux États-Unis m’a aidé.»

«Hamlin est un joueur qu’on aime beaucoup, a assuré le directeur général Danny Maciocia. On sait qu’il a eu un cancer et c’est une bataille qu’il a gagnée. Il a eu une belle carrière à Colgate, c’est un joueur polyvalent. Il peut jouer comme maraudeur, comme demi défensif, mais aussi sur les unités spéciales. Hamlin pourrait avoir un impact assez rapidement en sortant du camp d’entraînement. Il est très intelligent, il joue avec beaucoup d’énergie et avec passion.»
Une affaire de famille chez les Hamlin
S’il devait percer la formation des Alouettes, Arthur Hamlin poursuivrait une longue tradition familiale.
Son ancêtre Howard Hamlin a notamment remporté la Coupe Grey dans les années 1920, avec Toronto, tandis que son père, Geof, a brièvement porté les couleurs des Blue Bombers de Winnipeg en 1973.
Plus récemment, son grand frère Nathaniel a joué pour les Lions de la Colombie-Britannique et les Elks d’Edmonton.