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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Départ de Labeaume: nos journalistes racontent des souvenirs de voyage avec le maire globe-trotter

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Le Journal

2021-10-30T04:00:00Z
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Au cours des 14 dernières années, nos journalistes ont suivi Régis Labeaume partout, notamment en voyage. Ils nous racontent ici des anecdotes et des moments qu’ils ont vécus avec lui.

• À lire aussi: Les 14 années de Labeaume en 10 moments marquants

La dernière mission de Labeaume 

Stéphanie Martin

Photo d'archives
Photo d'archives

Je suis la dernière journaliste à avoir accompagné Régis Labeaume dans une mission à l’étranger, avant la pandémie. À Cracovie, en Pologne. Un voyage bouclé à la dernière minute, dans l’urgence de sauver le siège social de l’Organisation des villes du patrimoine mondial. 

Se relevant à peine d’un cancer, le maire a causé un incident diplomatique avec Vienne, mais a fini par avoir gain de cause. Pour la première fois, j’étais avec lui en mission sans attaché de presse, ce qui a permis un vrai contact professionnel direct. 

Je me souviendrai toujours de cette visite marquante au camp de concentration d’Auschwitz. Dire que nous avions failli la manquer, ayant raté l’autobus parce que le maire ne m’avait pas écoutée quand je lui disais que l’heure de départ avait été devancée. Ce fut une occasion aussi de recevoir ses premières confidences sur sa maladie. Une mission mémorable.


Régis et les « fatigants »

Marc-André Gagnon

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Photo d'archives, Marc-André Gagnon
Photo d'archives, Marc-André Gagnon

« Marc-André, viens t’asseoir à côté de moi ! Viens icitte j’te dis ! Allez. Ça m’tente pas de me faire achaler par un fatigant pendant tout le souper », m’avait murmuré Régis Labeaume, lors d’une mission en Californie, en 2013. 

La citation, tirée de mes souvenirs, m’apparaît assez fidèle à l’invitation qu’il m’avait lancée, alors que notre délégation prenait place dans un resto de la Silicon Valley. 

« Fatigant » (« fatiquant » en bon québécois), c’est une des expressions familières du registre de Régis. Souvent réservée aux journalistes un peu trop insistants à son goût (j’y ai eu droit !), elle référait, cette fois, aux participants, des gens d’affaires de Québec qui auraient sûrement aimé en profiter pour se faire valoir.

Manifestement, le maire avait besoin d’air, d’une pause dans l’horaire chargé du voyage. Ce soir-là, moi, le calepin de notes rangé, l’enregistreur éteint, j’avais eu droit au récit de sa vie : son départ du Lac-Saint-Jean, son enfance dans un HLM... Un moment privilégié. 


Le maire gonflable à Bordeaux 

Karine Gagnon

Photo d'archives, Agence QMI
Photo d'archives, Agence QMI

Les premières années à la mairie de Régis Labeaume ont été marquées par de nombreuses missions à l’étranger que j’ai couvertes comme journaliste. 

Parmi ces années, 2010 a été particulièrement chargée, avec des déplacements à Chicago, Milwaukee, Francfort, Barcelone, Lausanne, New York, Philadelphie et bien sûr, Bordeaux. Je dis bien sûr parce qu’au cours de cette mission, Régis Labeaume était comme « un enfant dans un magasin de jouets », avait écrit mon collègue J. Jacques Samson, dans une chronique où il parlait d’un maire gonflable et dénonçait ses idées de grandeur. 

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De cette belle ville jumelée à Québec depuis 1962, le maire a rapporté une édition de Bordeaux fête le vin, l’idée d’un miroir d’eau qui devait être aménagé dans les jardins de l’hôtel de ville, et aussi d’un carrousel fabriqué par M. Caramel, ce coloré Bordelais que nous avions rencontré là-bas. 

Pendant les mois et les années qui ont suivi, il n’était plus possible de prononcer ce mot devant lui sans qu’il s’en aille, échaudé par les moqueries que lui a attirées cette idée pourtant très bonne. Chaque ville française a son carrousel, c’est magnifique et enchanteur. Mais le projet n’a jamais eu de suite, évanoui tout comme l’excès d’enthousiasme de Régis Labeaume à son évocation.


Le maire et ma mère!

Taïeb Moalla

Photo d'archives
Photo d'archives

À l’été 2014, ma mère est en vacances chez moi. Elle m’accompagne lorsque je couvre une visite de Régis Labeaume à l’Île-du-Prince-Édouard. À cette occasion, je la présente au maire. 

Le courant passe tellement bien entre les deux que « Régis » fait promettre à « Hager » de lui préparer un couscous à notre retour à Québec ! Quelques jours plus tard, une scène plutôt inusitée se déroule. Un journaliste, qui couvre le secteur municipal, débarque à l’hôtel de ville, en pleine réunion du comité exécutif, pour faire goûter un couscous tunisien piquant, au poulet et aux légumes, au maire de la Ville. 

Ce jour-là, j’avoue avoir redoublé d’ingéniosité pour m’assurer de ne pas croiser des collègues d’autres médias dans les couloirs de l’hôtel de ville. « Je ne sais pas si tu peux l’écrire, mais je crois que le maire a tellement aimé le couscous qu’il s’est resservi deux ou trois fois », s’amuse encore aujourd’hui ma mère. Sur la photo, le maire Régis Labeaume est en pleine discussion avec ma mère, Hager, et mon père, Anouar.

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«Je suis sur le cul»

Marianne White

Photo d'archives, Marianne White
Photo d'archives, Marianne White

Régis Labeaume a été le premier Québécois à voir la fameuse horloge du Jura, sur les lieux mêmes de sa confection. 

En mars 2014, le maire s’est rendu dans le canton suisse pour découvrir le cadeau offert à la ville pour son 400e anniversaire. « Je suis sur le cul », m’a-t-il lancé, ébahi lorsqu’il l’a vue pour la première fois. Les autorités suisses ont pour leur part été renversées non pas par l’œuvre, mais plutôt par la controverse suscitée au Québec par son installation qui frôle les 500 000 $. Pendant que le maire était reçu en véritable homme d’État dans le Jura avec déférence et réceptions mettant les spécialités locales à l’honneur, les médias québécois multipliaient les reportages sur sa coûteuse mise en valeur. 

Le contraste était frappant puisqu’en Suisse, le moment était à la célébration de l’œuvre, évaluée à 2,5 M$ et confectionnée par une centaine de personnes sur une période de six ans. La controverse a rapidement franchi l’Atlantique, amenant même le gouvernement du canton à se questionner sur son cadeau. 

Le maire a passé une partie du voyage à défendre le projet et à calmer les inquiétudes de ses hôtes. Au final, l’horloge a pris place comme prévu dans les jardins de l’hôtel de ville de Québec et la controverse s’est étiolée. 


Seul avec le maire lors d’émeutes à Paris

Jean-Luc Lavallée

Photo d'archives, Jean-Luc Lavallée
Photo d'archives, Jean-Luc Lavallée

Lors d’une mission en France, fin 2018, je me suis retrouvé seul dans les rues de Paris avec le maire, en plein cœur des émeutes liées au mouvement des gilets jaunes. À la fin de la journée, nous avions dû marcher un bon moment pour revenir à nos hôtels respectifs situés, sans le vouloir, au cœur de l’action. Un immense quadrilatère était bouclé. Ni le métro ni les taxis ne pouvaient nous y amener. En chemin, on avait même perdu l’attaché de presse du maire ! J’avais déjà couvert des événements du genre auparavant, mais c’était quand même un peu surréaliste de me retrouver seul avec lui, dans un tel foutoir, de l’autre côté de l’Atlantique, coincé parfois entre l’antiémeute et des casseurs. Chaque coin de rue était une boîte à surprises. La tension était à son comble. Voitures incendiées, pillages, grenades assourdissantes, tout y était. Gaz lacrymogènes, yeux rouges et mal de gorge en prime ! 

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