Règne de Régis Labeaume: une popularité à faire des jaloux
Il quitte la mairie de Québec après 14 ans avec un taux de satisfaction de 78 %


Simon Baillargeon
« Arrivé de nulle part » lors des élections municipales de 2007, Régis Labeaume s’est imposé comme l’un « des politiciens les plus populaires du Québec » qui a rendu aux citoyens « leur fierté » et dont les résultats aux élections pouvaient rendre jaloux bien des politiciens.
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Les chiffres parlent d’eux-mêmes pour celui qui a dirigé la Vieille Capitale depuis près de 14 ans (voir plus bas). Après avoir été élu avec 59 % des voix en 2007, M. Labeaume a vu sa popularité emprunter la voie rapide. En 2009, il est réélu avec un impressionnant score de 79,9 %. Quatre ans plus tard, l’aiguille bouge à peine et il repart pour un autre mandat après avoir raflé 74,07 %.
En juin dernier, un sondage publié dans Le Journal faisait état d’un taux de satisfaction de 78 %, un pointage « exceptionnel » selon le président de Léger, Jean-Marc Léger.

« Ça a certainement été un des politiciens les plus populaires du Québec. On peut aller jusque-là. Quand t’as un taux de satisfaction de 78 % après avoir passé 14 ans à la mairie, c’est quand même extraordinaire », lance M. Léger, qui a vu défiler son lot de sondages sur la popularité de politiciens au cours de sa carrière.
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« À Québec, si je compare avec les autres maires, ça a été le plus populaire des 50 dernières années », ajoute-t-il.
« Arrivé de nulle part »
Jean-Marc Léger rappelle le départ modeste de Régis Labeaume lors de la campagne 2007. Un parcours qui l’a fait passer de total inconnu à premier magistrat de la Ville en un clin d’œil et qui n’est pas étranger à sa popularité.
« Cet homme-là est arrivé de nulle part à la mairie de Québec. [Dans] le premier sondage, il avait 3 % de vote. Il a grimpé dans les sondages jusqu’à 59 % le jour de l’élection. [...] Il avait surpris un peu tout le monde par sa campagne dynamique. »
« Il est arrivé dans un moment où c’était très morose à Québec. Les fêtes du 400e s’en allaient tout croche. Il arrivait après Mme [Andrée] Boucher, décédée en fonction. Il a pris une ville morose et l’a transformée en une ville extrêmement dynamique. »
Surtout, M. Léger parle de la fierté retrouvée des gens de Québec, un sentiment incontournable qui a permis au maire d’avoir une « connexion » avec ses concitoyens. « Les gens de Québec l’avaient perdu, cette fierté-là. Régis Labeaume leur a redonné. »
Dire la vérité
Au-delà des sondages et des élections, Régis Labeaume détient « une qualité essentielle pour les Québécois », évoque M. Léger. « Il est authentique et humble. Ça, c’est très très rare. »

Il a encore bien en tête une anecdote au sujet du maire Labeaume pour appuyer ses propos.
Ce dernier assistait à un groupe de discussion entre électeurs, « chose rare » pour un politicien puisqu’il s’agit d’un « exercice d’humilité ». « Les électeurs étaient très positifs à l’égard de Labeaume, mais ils ont dit qu’il ne disait pas la vérité concernant un dossier en particulier. Régis Labeaume était derrière la vitre. [...] Et sa première réaction a été de dire : “Il a raison. J’ai pas dit la vérité comme il faut. Je vais sortir publiquement et dire la vérité.” Ça, je n’ai jamais vu ça. »
Au final, M. Labeaume laisse Québec « dans un meilleur état » qu’au moment de son élection, juge Jean-Marc Léger. « C’est ça l’héritage de Régis Labeaume. Cette ville-là est en santé. »
Son successeur a désormais un indice en poche s’il souhaite s’approcher de ce niveau de popularité.
Un maire apprécié
3 décembre 2007 | Élu avec 59 % des voix

1er novembre 2009 | Réélu avec 79,9 % des voix

3 novembre 2013 | Réélu avec 74,07 % des voix

5 novembre 2017 | Réélu avec 55,3 % des voix

78 % | Taux de satisfaction à l’égard du travail de Régis Labeaume pour ses 13 années à la mairie de Québec, selon un sondage Léger/Le Journal mené en juin dernier.

Source : Ministère des Affaires municipales et de l’Habitation