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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Des anecdotes inoubliables: des personnalités rendent hommage au maire Labeaume

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Stéphanie Martin, Taïeb Moalla, Dominique Lelièvre, Marc-André Gagnon et Pierre-Paul Biron

2021-10-30T04:00:00Z
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Au fil des années, de nombreuses personnalités de la région de Québec ont eu à côtoyer Régis Labeaume. Ils nous racontent ici leurs anecdotes.

• À lire aussi: Les 14 années de Labeaume en 10 moments marquants

« À côté de Régis, on disparaissait »  

Photo d'archives
Photo d'archives

Personnalité politique pourtant bien connue et établie à Québec, Agnès Maltais a vite appris qu’à certaines occasions, mieux valait prendre ses distances du maire Labeaume. 

L’ex-députée péquiste se souvient plus particulièrement du défilé de la Saint-Patrick, une occasion qui l’amenait, chaque année, à défiler à ses côtés avec d’autres élus de la région. 

  • Écoutez l'entrevue de Régis Labeaume avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio:

« Après deux, trois parades, j’avais très bien compris que Régis était l’homme le plus populaire de la ville. Les gens voulaient vraiment le rencontrer, lui serrer la main. » 

C’est pourquoi après les premières minutes du défilé, il était préférable de s’éloigner un peu de lui pour avoir droit à son moment à elle aussi. « À côté de Régis, on disparaissait tous », se rappelle l’ancienne ministre, qui peut témoigner de la grande proximité qu’il entretenait avec les citoyens.

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Une arrivée remarquée       

Photo d'archives, Stevens Leblanc
Photo d'archives, Stevens Leblanc

L’ex-mairesse de Lévis, Danielle Roy Marinelli, a eu quelques prises de bec avec le maire Régis Labeaume au cours des années. Mais elle se souvient de la première visite de son vis-à-vis de Québec sur la Rive-Sud, dans ce qu’elle espérait être une nouvelle ère de collaboration entre les deux villes. 

« J’étais vraiment heureuse de son élection. Quand il était venu me rendre visite à Lévis, j’avais été excessivement surprise de voir à quel point il y avait des médias. À Lévis, pour avoir des caméras, il fallait presque qu’une bombe explose. Il était arrivé en bateau et c’était incroyable de voir les journalistes qui le suivaient. » Elle garde le souvenir d’un politicien qui « s’est investi pour sa ville ». 

Sur la photo, M. Labeaume, Mme Roy Marinelli et Agnès Maltais procèdent à une envolée de colombes pour souligner la millionième traversée des traversiers entre Québec et Lévis.

Une grande sensibilité       

Photo d'archives
Photo d'archives

« Régis Labeaume a été l’homme nouveau de l’après-29 janvier 2017 qui a frappé la communauté musulmane de la ville de Québec. Il a fait du vivre-ensemble son leitmotiv, et a redonné à cette ville la quiétude et la douceur de vivre qu’elle a connues avant cette date. Si on gratte l’épaule de l’homme en apparence trop direct dans ses propos, on verra la grande sensibilité et l’amour profond qu’il porte à sa ville et à ses habitants. C’est un homme attachant », rapporte Boufeldja Benadballah, ancien président du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ) et candidat aux élections municipales pour Équipe Savard. 

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Pas la langue dans sa poche       

Photo d'archives, Stevens Leblanc
Photo d'archives, Stevens Leblanc

Le DG du tournoi pee-wee se rappellera toujours la première édition dans le nouveau Centre Vidéotron, en 2016. Au match inaugural, il se retrouve près de la glace avec le maire Labeaume et Peter Stasny pour le spectacle d’ouverture. Tous attendent de longs instants que les lumières s’éteignent, mais rien ne se passe. 

« Je commençais à trouver ça long en tabarouette et je sentais que Régis me regardait de plus en plus intense. Et tout à coup, il me dit : “eille, à 400 M$, j’espère que ton gars va finir par trouver la switch” », raconte en riant Patrick Dom. « J’ai su après que notre électricien avait couru les 7 étages pour aller directement fermer le breaker [disjoncteur]. »

Pour M. Dom, l’anecdote illustre parfaitement sa relation avec le maire Labeaume. « On n’a jamais eu peur de se dire ce qu’on pensait, confie le gestionnaire. Il a toujours eu le courage de ses convictions et qu’on soit d’accord ou non, au moins les choses ont bougé à Québec avec Régis ».

Maire ou rien       

Photo d'archives
Photo d'archives

Le doyen du conseil municipal, Yvon Bussières, est de ceux qui appuyaient un Régis Labeaume encore peu connu, tentant de succéder à Jean-Paul L’Allier à la tête du parti Renouveau municipal en 2005, ce qui l’aurait amené à affronter Andrée P. Boucher aux élections. M. Labeaume a perdu face à Claude Larose lors du congrès à la chefferie. « Après, on est descendu en basse-ville, sur la rue du Parvis, dans une brasserie et là, j’ai dit : “Écoute, Régis, présente-toi dans un district. Si Mme Boucher gagne, tu vas être chef d’opposition !” Il m’avait dit : “Non, écoute, Yvon, moi, c’est maire ou rien” [...] Il était déterminé à être maire [...] Il ne voulait pas être conseiller municipal », relate M. Bussières, qui, d’autre part, se souviendra de Régis Labeaume comme du « maire qui a le plus fait au niveau communautaire et sportif. »

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Un 5000 $ rapide grâce au karaoké       

Photo courtoisie
Photo courtoisie

Les relations entre Régis Labeaume et Gilles Lehouillier ont été tièdes au cours des dernières années. Le maire de Lévis se rappelle toutefois un moment drôle passé avec son homologue à la fin 2014. Le 6 novembre, ils participent à un karaoké caritatif dont les revenus sont destinés à une maison de soins palliatifs de Lévis. Accompagnés de l’homme d’affaires lévisien André Fortin, ils doivent personnifier Les Classels, incluant les costumes et les fameuses perruques blanches. « En arrivant, Régis dit qu’il ne monte pas sur la scène gratos. Il ajoute être prêt à faire le clown en chantant Le sentier de Neige, mais que ça lui prend un 5000 $ tout de suite. Figurez-vous que le temps de la chanson, on avait récolté l’argent demandé », décrit le maire de Lévis, hilare. Interrogé par ailleurs sur ce qu’on va retenir des 14 années Labeaume à la tête de Québec, M. Lehouillier a parlé de sa « volonté de créer une capitale forte avec des équipements dignes d’une capitale, comme le Centre Vidéotron ou l’anneau de glace ».

À l’aise avec tout le monde        

Photo d'archives, Didier Debusschère
Photo d'archives, Didier Debusschère

L’ancien grand patron d’Industrielle Alliance, Yvon Charest, a été marqué par la capacité de Régis Labeaume à connecter « avec absolument tout le monde, quel que soit leur statut ». « Une fois, relate-t-il, on voulait faire une levée de fonds. Il a dit : “Ça nous prendrait une présidente d’honneur. J’appelle la gouverneure générale” [Michaëlle Jean, vers 2010, NDLR]. Il l’a appelée on the spot ! [...] La semaine d’après, il avait une conférence de presse dans un organisme qui aidait les immigrants. Je trouvais qu’il connectait tellement avec la directrice générale, ils avaient l’air de se connaître depuis des années. Après la conférence de presse, ç’a été plus fort que moi, je me suis informé et c’est la première fois qu’ils se voyaient. » Par ailleurs, il se souviendra du maire Labeaume comme celui qui a redonné la fierté à la ville de Québec.

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De la compassion... même pour son rival  

Photo d'archives
Photo d'archives

Paul Shoiry, qui a fait face à Régis Labeaume comme chef de l’opposition, se souvient des désaccords, mais aussi de la « compassion » dont il savait faire preuve. « Je l’ai vu lorsque j’ai eu mon accident de vélo en mai 2016. J’ai été renversé par une auto et je me suis ramassé à l’hôpital. Il m’a appelé. Il a été très gentil, j’avais beaucoup apprécié. C’est un beau geste de compassion. J’étais quand même son adversaire. » Le maire était aussi venu lui serrer la main à son retour à l’hôtel de ville après sa convalescence. D’autre part, « comme maire, c’est un gars qui avait de grands projets et il avait une détermination incroyable pour les réaliser. Il n’arrêtait jamais », se remémore M. Shoiry. 

De quoi rappeler la rivalité Canadien-Nordiques  

Photo d'archives
Photo d'archives

C’est avec un sourire moqueur que l’ex-ministre Sam Hamad, s’est remémoré une scène opposant Régis Labeaume et Denis Coderre, en 2016. 

Comme pour chaque budget, les deux maires prenaient place sur la galerie des visiteurs, au Salon bleu de l’Assemblée nationale. 

« Avec Régis, je me suis mis à compter le nombre de fois que la Ville de Québec était mentionnée dans le discours du budget. 1, 2, 3, 4... Plus ça avançait, plus M. Coderre riait jaune, parce qu’il n’y avait pas beaucoup de mentions de la Ville de Montréal », se souvient celui qui était alors président du Conseil du Trésor. 

Photo d'archives, Stevens Leblanc
Photo d'archives, Stevens Leblanc

Le moment avait presque de quoi rappeler la rivalité Canadien-Nordiques. « Au moins, avec Régis, on gagnait », s’est amusé à dire M. Hamad, qui aimait faire équipe avec M. Labeaume pour régler des dossiers. 

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Un féroce adversaire        

Photo d'archives
Photo d'archives

Anne Guérette reste amère des années durant lesquelles elle a côtoyé Régis Labeaume au conseil municipal. « Il y a eu énormément de manque de respect envers les employés, envers les gens qui ne pensaient pas comme lui, envers les journalistes », affirme-t-elle. Elle rappelle une séance du conseil municipal de novembre 2008 où le maire insistait sur le fait qu’il n’avait jamais traité les employés municipaux de « fraudeurs », comme elle lui reprochait. La conseillère municipale avait dû faire amende honorable, reconnaissant que M. Labeaume ne les avait pas traités de « fraudeurs », mais bien de « fourreurs de système », déclenchant des rires dans la salle. « Il s’est rassis et il n’a plus jamais rien dit, parce que c’est exactement ce qu’il avait dit », déclare Mme Guérette.

Voir grand tout en s’amusant        

Photo d'archives
Photo d'archives

L’ex-premier ministre Philippe Couillard a beaucoup aimé travailler avec Régis Labeaume, un maire « au sens de l’humour constant ». 

« Il m’a souvent fait rire. J’espère que je l’ai fait rire aussi des fois ! Lorsqu’on était ensemble, on n’était jamais dans un mode stressé, on était plutôt relax. On avait des objectifs communs pour la Ville de Québec et c’était agréable », se souvient M. Couillard. 

Parmi les grands moments vécus ensemble, M. Couillard retient entre autres celui qui a permis de ramener le projet de tramway à l’avant-plan. « J’avais dit à Régis : “Imagine le projet de transport collectif moderne qui est nécessaire selon toi pour Québec et on va le faire arriver. Il faut voir grand” » 

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Même dans les moments plus difficiles, le maire Labeaume savait user de son dynamisme et de sa passion pour Québec, se rappelle l’ancien premier ministre. 

Intimidé par leur première rencontre  

Photo d'archives, Karine Gagnon
Photo d'archives, Karine Gagnon

Nommé archevêque de Québec en 2011, le cardinal Lacroix se souvient très bien de sa première rencontre officielle avec le maire Labeaume. « Pour tout dire, j’étais intimidé. Je le savais un homme de bonne stature, qui dit ce qu’il pense », confie Mgr Lacroix. Quoi de mieux, pour ne pas être pris au dépourvu par un interlocuteur à la répartie du maire Labeaume, que de lui servir la première réplique se rappelle en riant l’homme d’Église.

« En entrant, je lui ai dit : “Vous savez, je suis votre voisin d’en face. Vous habitez la maison du peuple, qui est l’hôtel de ville, et moi j’habite la maison de Dieu, qui est la cathédrale. On est face à face et on dessert la même population, ça serait important qu’on s’entende et qu’on les serve de la bonne façon”, relate Mgr Lacroix. Ça l’avait tellement surpris, ça a cassé la glace. » Ce départ sur de bonnes bases a cimenté la relation des deux hommes, le maire ayant notamment accompagné Mgr Lacroix lors de deux voyages à Rome, dont celui où il a été fait cardinal. 

Un homme de famille        

Photo d'archives, Stevens Leblanc
Photo d'archives, Stevens Leblanc

Régis Labeaume l’homme politique aura évidemment marqué le député conservateur Gérard Deltell, mais c’est peut-être encore plus l’homme de famille qui l’aura touché. Il y a quelques années, le père de M. Labeaume et les parents de M. Deltell vivaient dans la même résidence, à Neufchâtel.

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« On s’est croisés là-bas quelquefois, on est allés manger ensemble et on a échangé sur nos vies respectives, nos familles et la vie de famille. On fait partie d’une génération qui a eu de la difficulté à communiquer avec l’autre génération d’avant, et on avait beaucoup échangé là-dessus. C’était de beaux moments, des moments vrais », se rappelle M. Deltell, qui salue la ferveur qu’aura eue le maire pour sa ville.

Ne pas avoir peur de voir grand        

Photo d'archives
Photo d'archives

Un moment marquant pour Jacques Tanguay, directeur général d’Ameublement Tanguay, président des Remparts de Québec et du Rouge et Or, remonte aux mois qui ont suivi l’entrée en poste de Régis Labeaume. Le succès incontesté du Championnat mondial de hockey, tenu en mai 2008, permet de dégager un important surplus d’argent. C’est là que le nouveau maire décide de frapper un grand coup pour redresser les fêtes du 400e et d’utiliser les fonds pour un ambitieux projet. « Ce moment-là a permis de faire venir un artiste d’un calibre inégalé à ce moment à Québec. Ils sont allés chercher Paul McCartney et ça a été un point tournant pour toute la population. La fierté que ça a donnée aux gens de Québec, Régis a beaucoup fait partie de ce point tournant », raconte l’homme d’affaires qui salue l’ambition de M. Labeaume « qui n’a jamais eu peur de voir grand pour la ville ».

Offrir le meilleur à sa ville        

Photo d'archives
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Régis Labeaume et Pierre-Karl Péladeau se sont cotoyés à différentes occasions au cours des 14 dernières années, ayant notamment travaillé ensemble sur le dossier de l’amphithéâtre, « qui était plus que dû » se rappelle le président de Québecor.

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« Je me rappelle une représentation de Star Académie au Colisée. Je ne veux pas dire que ça a été un déclencheur, mais moi, ça m’avait convaincu du besoin de la ville pour un nouvel amphithéâtre. On était dans une loge en haut, on avait invité le maire Labeaume et il devait faire 110 degrés là-dedans. On avait eu chaud ! » se rappelle M. Péladeau. « On a compris là que le Colisée avait rendu de fiers services à Québec, mais qu’on avait besoin de passer à autre chose. »

Et ce dossier aura été mené de main de maître par le maire se souvient l’homme d’affaires. « C’est un homme passionné et convaincu, qui y a mis toute sa fougue. Il a toujours cru que sa ville avait droit à ce qu’il y a de mieux et c’était le cas avec l’amphithéâtre », confie Pierre Karl Péladeau. 

« Il a eu énormément de courage tout au long de son passage à la mairie. Au départ, les gens ne l’avaient pas vu venir, mais lui était convaincu et il a démontré beaucoup de fougue. [...] C’est un homme du peuple qui a su donner beaucoup de fierté à Québec. »

Un pilier même dans le drame        

Photo d'archives
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Le souvenir de Régis Labeaume qui aura marqué Jean-Yves Duclos relève d’une tragédie, l’attentat de la mosquée en janvier 2017, mais l’événement a été pour lui la preuve claire des qualités de politicien « efficace et humain » du maire. 

« J’étais à Ottawa lors de l’attentat et je suis revenu dans la nuit à Québec. Au matin, j’ai reconnu immédiatement le Régis Labeaume que les gens aiment. On a vu quelqu’un d’extrêmement structuré dans l’action, mais aussi quelqu’un de très sensible. Cette sensibilité m’avait touché et m’avait, comme beaucoup de gens ici, aidé personnellement à passer à travers ce drame », se souvient M. Duclos.

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Photo d'archives
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Le politicien utilise d’ailleurs ce qu’il appelle « les trois S » pour décrire Régis Labeaume. « Structuré, sensible et sociable ». « On sent à la première rencontre qu’il aime les gens et qu’il aime profondément les gens de Québec », se rappelle l’élu.

Un leader d’action        

Photo d'archives, Stevens Leblanc
Photo d'archives, Stevens Leblanc

Régis Labeaume avait fait de Claude Rousseau son conseiller spécial dans le dossier de l’amphithéâtre. Le mandat ? Respecter le budget de 400 M$ alors que les risques de dépassement étaient nombreux.

« L’énergie de Régis Labeaume m’a toujours marqué. Chaque rencontre, et on sait que celles sur le budget de l’amphithéâtre comportaient de gros enjeux, il était toujours partie prenante. Il n’y avait pas une rencontre de plate, il était toujours content d’être là, mais surtout, il était toujours en mode solution », se rappelle l’homme d’affaires.

Ce dernier salue d’ailleurs le « leadership communicatif » du maire, sa principale qualité selon lui.

« Des gens avec des idées, il y en a plein. Mais lui, il a la vision et il est surtout capable de la traduire en actions et de mobiliser les gens. Ça, c’est plus rare », souligne M. Rousseau.

Un allié de la culture        

Photo d'archives, Stevens Leblanc
Photo d'archives, Stevens Leblanc

Figure influente du milieu culturel, Robert Lepage aura été marqué par la capacité de Régis Labeaume à « dresser des ponts » entre les différents milieux.

« Le dossier du Diamant n’a pas été facile, ça a pris 10 ans, mais le maire a été un accompagnateur fabuleux à travers tout ça. Les artistes, on ne connaît pas toujours bien la politique et la bureaucratie, mais il avait cette capacité d’être un traducteur pour que tout le monde comprenne les enjeux. Il a été en ce sens très bon pour les gens de la culture », explique le metteur en scène, qui était aussi derrière Le Moulin à Images du 400e et qui décrit le maire comme étant « straight to the point » [droit au but].

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Ce dernier se souvient d’ailleurs d’une soirée particulière avec le maire durant les États généraux de la Culture, où il avait compris qu’il y a toujours un humain derrière le personnage politique.

« Je me souviens d’une rencontre détendue où on avait beaucoup ri avec Jean Charest, dans l’appartement de fonction du premier ministre, à l’édifice Price. Le lendemain, je voyais le même gars, Régis Labeaume, faire des déclarations de lion enragé à la télé, mais je connaissais maintenant l’homme derrière. Ça m’a beaucoup réconforté sur la politique. »

Le politicien qui parle le langage des hommes d’affaires  

Photo d'archives
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Pour Mario Bédard, Régis Labeaume est un homme d’affaires avant d’être un politicien. C’est ce qui explique son succès sur tant de dossiers estime le comptable de profession.

« Moi, je n’ai jamais fait de politique et souvent, avec certains politiciens, je ne les comprends juste pas. C’est long, ça patauge, c’est tu oui ou c’est non, on ne sait pas trop. Avec Régis, tu savais toujours l’heure juste », se rappelle M. Bédard, précisant que ça avait fait une grande différence dans le dossier de l’amphithéâtre.

« Quand je lui ai présenté le projet “J’ai ma place” en 2008, il a rapidement compris. Et là, il m’a dit : “Vas-y, le grand, fonce. Et si ça marche, je vais être là pour embarquer”. Ça a été le déclencheur du projet », relate Mario Bédard, ajoutant que la méthode avait été la même avec le redressement des Fêtes du 400e ou celui du Carnaval.

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« Le Carnaval, il m’a appelé un matin pour me dire : “Mario, tu vas aller redresser le Carnaval”. C’est dommage, mais ça ne me tentait pas pantoute », se souvient en riant l’homme d’affaires, qui s’est finalement encore laissé convaincre. « Il nous a dit : “Faites-moi savoir combien il faut d’argent, on ne peut jamais perdre le Carnaval”. Et c’était ça, Régis. Pour faire de la ville une capitale, ça prenait quelqu’un qui a l’envergure d’une capitale », insiste-t-il.

Redonner confiance à Québec        

Photo d'archives
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Alain April n’a jamais hésité à se lancer dans des projets avec Régis Labeaume parce qu’il y trouvait toujours l’heure juste et une grande confiance du maire.

« C’était carte blanche, souvent, il nous faisait confiance. Il comprenait comment ça fonctionne et on n’a jamais perdu de temps à se dire qu’on était beaux et qu’on était fins. J’adorais la franchise de nos discussions. On est deux têtes dures, parfois campées sur nos positions, mais toujours dans l’optique de rendre la ville meilleure. J’ai apprécié ces moments-là », se rappelle celui qui décrit Régis Labeaume comme « un homme d’action ». « Entre nous, on n’a jamais fait de politique. »

Et cette confiance qu’il plaçait en ceux dont il s’entourait, le maire aura finalement réussi à la transmettre aux habitants de sa ville, estime M. April. C’est pour lui le grand legs de Régis Labeaume.

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