Sortie du film «Christy»: la métamorphose impressionnante de Sydney Sweeney

Isabelle Hontebeyrie
Le rôle de la légendaire boxeuse professionnelle Christy Salters, victime de violence domestique, dans le film éponyme de David Michôd, a été l’occasion d’une métamorphose radicale pour Sydney Sweeney, qui a soumis son corps à une discipline de fer. Voici cinq choses à savoir sur ce film.
L’actrice, propulsée au statut d’icône mondiale par des séries comme Euphoria et The White Lotus, a souvent été victime de son image de sexe-symbole. Elle a fondé sa compagnie de production, Fifty-Fifty Films, précisément pour reprendre le contrôle de sa carrière. En s’engageant corps et âme dans Christy (qu’elle produit), l’actrice prouve qu’elle est d’abord et avant tout une interprète sérieuse.

1 - La transformation physique
La préparation de Sydney Sweeney fut intense, elle a exigé des mois d’entraînement sous la supervision de Grant Roberts, l’entraîneur de Hilary Swank pour Million Dollar Baby. L’actrice a dû modifier son physique de manière importante. «J’ai pris 30 livres [environ 13,6 kg] pour jouer Christy. Je terminais une journée de tournage de 12 heures, puis j’allais m’entraîner pendant encore 2 heures», a-t-elle confié à la publication en ligne Deadline. L’authenticité des combats était l’autre impératif. Non seulement l’actrice de 28 ans a dû apprendre la boxe, mais elle devait aussi mémoriser le style et les mouvements exacts de Christy Salters. «Chaque combat que vous voyez est le même combat qu’elle a livré sur le ring. Chaque combinaison, tout ce que vous voyez, est la vraie vie.» Le prix de cette rigueur a été physique. «On me mettait des sacs de glace sur le visage entre les prises. Je me faisais frapper. J’ai eu des ecchymoses vraiment vilaines après ça», a-t-elle souligné lors de sa participation à une table ronde au TIFF, où le long métrage a été présenté en septembre. Son unique impératif? «Ma seule demande était d’éviter qu’on me casse le nez. C’est tout. Je n’ai pas eu le nez cassé, donc c’est tout ce qui compte», a-t-elle révélé.

2 - Du film sportif au film d'horreur social
Le réalisateur David Michôd (Animal Kingdom, The King) a choisi d’aborder la biographie de Christy Salters comme «[un] film sportif déjanté sur une outsider qui se transforme en histoire d’horreur très réelle». Si le sport est le moteur de la boxeuse sur le ring, l’horreur est celle qu’elle subit à huis clos. Le film explore ouvertement la violence domestique et les abus qu’elle a endurés de son mari et entraîneur, Jim Martin (Ben Foster), forçant ainsi le spectateur à affronter toute cette brutalité. «J’ai vraiment ressenti cette très forte envie de faire un film sur une femme, mais particulièrement sur une femme avec une grande personnalité... mais aussi, en dessous, c’est une histoire vraiment incroyablement importante sur un genre de relation qui se cache derrière tant de portes closes partout dans le monde», a dit le cinéaste au TIFF.
3 - Le combat le plus difficile
Au-delà de l’effort physique, le rôle de Christy Salters a imposé à Sydney Sweeney un défi émotionnel d’importance, puisque le film explore la violence domestique et le contrôle coercitif. L’actrice a d’ailleurs souligné que «le combat émotionnel et le combat à huis clos étaient encore plus puissants et plus exténuants que les combats physiques». Ce rôle a eu un impact personnel sur la vedette. «Ça m’a beaucoup appris sur moi-même tout au long du processus. Christy m’a appris à me défendre davantage et à me sentir plus forte dans ma vie personnelle, dans ma vie professionnelle», a-t-elle souligné.
4 - Le soutien de la sportive
Sydney Sweeney a d’abord ressenti une pression immense face à la présence de la boxeuse sur le plateau. «Je dois admettre qu’au début, j’étais très nerveuse! C’est un énorme poids sur vos épaules parce qu’elle est une femme si inspirante et incroyable, et je voulais lui rendre justice.» Présente à titre de consultante, Christy Salters a été d’une aide précieuse. «J’ai adoré avoir sa présence là. L’équipe adorait avoir sa présence. Nous appréciions tous son énergie et son esprit, et le fait de pouvoir lui poser des questions et d’avoir son soutien, de l’écouter m’encourager pendant que nous nous battions durant certaines scènes», a mentionné l’actrice. La boxeuse a elle-même validé la métamorphose de l’actrice. «Elle n’était plus la belle et sexy Sydney. Elle était la Christy dure et rugueuse dans ce film. C’était une transformation à 360 degrés. Elle marchait comme moi. Elle parlait comme moi. Elle avait même mes maniérismes!»
5 - Une histoire essentielle
L’histoire de Christy Martin est d’une importance capitale pour la production afin de dénoncer l’abus entre partenaires intimes, un fléau que David Michôd qualifie d’«épidémie et d’urgence mondiales». Sydney Sweeney a aussi insisté sur l’importance de ce récit. «L’histoire de Christy est tout simplement phénoménale et, même si je n’allais pas jouer dedans, je voulais en faire partie d’une manière ou d’une autre pour la porter à l’écran, pour que plus de gens la connaissent et soient sensibilisés à son histoire.»
Christy arrive dans les salles obscures de la province dès le 7 novembre.