Sortie du film «Americana»: Sydney Sweeney, celle par qui le scandale arrive

Isabelle Hontebeyrie
Il aura suffi que Donald Trump se porte à la défense de Sydney Sweeney pour que son nom, déjà pris dans le tourbillon des critiques acerbes, devienne désormais synonyme de controverse politique.
Si le talent de Sydney Sweeney, l’actrice, n’a jamais été questionné, sa personne, elle, n’a jamais fait l’unanimité. Son rôle d’une jeune femme souvent dévêtue dans l’excellente série Euphoria a été soumis à un barrage de questionnements et de commentaires douteux sur son physique.
«Les actrices qui se dénudent à l’écran sont stigmatisées. Quand un homme fait une scène de sexe ou montre son corps, il remporte toujours des prix et des éloges. Mais quand une femme fait la même chose, c’est complètement différent», s’était-elle insurgée dans les pages de The Independant en 2022, tandis qu’elle était nommée aux prix Emmy pour son rôle dans The White Lotus.

La controverse actuelle
Productrice, la jeune femme a toujours défendu l’idée de montrer son corps et donc de contrôler son image. Toujours en 2022, des photos mises en ligne par la jeune femme sur Instagram à l’occasion du 60e anniversaire de sa mère ont créé un scandale aux relents politiques puisqu’on y apercevait un drapeau américain avec une ligne bleue, synonyme du mouvement Blue Lives Matter (en référence aux vies des policiers, un contre-mouvement à Black Lives Matter), ainsi que la casquette de sa mère, sur laquelle était inscrite Make 60 Great Again, en référence au slogan MAGA de Donald Trump.

Une comédie romantique (N’importe qui sauf toi, sortie en 2023, qui a engrangé 220,3 M$ US au box-office), un film d’horreur (Immaculée, en 2024)... et un flop plus tard (Madame Web, également en 2024), l’actrice se retrouve sur le devant de la scène (et des sites et magazines à potins) lorsqu’elle devient la vedette d’une publicité pour les jeans American Eagle il y a quelques semaines. Avec le slogan «Sydney Sweeney has great genes» (un jeu de mots sur les homonymes «jeans» et «gènes» en anglais), l’annonce attire immédiatement l’attention. Certains y trouvent un relent d’eugénisme (les bons gènes étant associés à un discours suprématiste blanc), American Eagle se défend, la jeune femme également... et Donald Trump saute à pieds joints dans la controverse en clamant sur les réseaux sociaux: «Sydney Sweeney, une républicaine enregistrée, a la publicité la plus CHAUDE qui existe».
Évidemment, le scandale (pro-MAGA contre anti-MAGA, fans qui prennent la défense de l’actrice contre ceux qui la conspuent) sert la sortie du film Americana, désormais sur toutes les lèvres. Sydney Sweeney y campe Penny Jo, une serveuse obsédée par Dolly Parton.

«Il s’agit de trouver ce juste milieu entre ce qu’est Penny et ce qu’elle a, a détaillé l’actrice de 27 ans dans les pages d’Entertainment Weekly. Mais aussi ce qu’elle veut être. Penny Jo rêve d’avoir la vision de la vie de Dolly, car son monde lui semble si gris, sombre et petit. Dolly possède une belle et grande personnalité!»
Avec Lefty Ledbetter (Paul Walter Hauser), Penny Jo partira à la recherche d’un artefact autochtone.
Pour Eric Schiffer, spécialiste des relations publiques, le personnage de Sydney Sweeney et la sortie du film sont des facteurs qui vont jouer en faveur du long métrage. «Elle incarne Penny Jo, une serveuse qui vénère Dolly Parton. Sa douceur désarmante compense l’aspect de la publicité d’American Eagle et élargit la portée du public, a-t-il expliqué à Fox News Digital. Les adolescents curieux de la campagne et les mères de famille des États républicains seront le public test du film, tandis que les critiques d’États côtiers y jetteront un œil impitoyable. C’est une tempête parfaite pour le box-office.»
Americana prend l’affiche au Québec dès le 15 août.