Soraya Martinez Ferrada voulait encore plus de pistes cyclables en 2024


Sarah-Florence Benjamin
Après les inondations provoquées par les pluies torrentielles du 13 juillet dernier à Montréal, la cheffe d’Ensemble Montréal, Soraya Martinez Ferrada, a soutenu qu’il «serait temps de faire une petite pause avec les pistes cyclables et investir dans les égouts». Cette position peut surprendre, puisque la candidate à la mairie défendait les pistes cyclables il y a un an à peine.
En 2024, Soraya Martinez Ferrada plaidait pour l’implantation de corridors de mobilité durable dans le secteur.
Dans un mémoire en lien au projet controversé Ray-Mont Logistiques déposé devant l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), elle plaidait pour «mettre en place des infrastructures favorisant les modes de transport actif, tels que le vélo et la marche, pour encourager les déplacements écologiques» dans l’arrondissement Mercier-Hochelaga Maisonneuve.
Celle qui était alors toujours députée fédérale souhaitait également qu’un corridor de mobilité durable soit ajouté «rapidement» sur la rue Hochelaga.
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Ce n’est pas la seule fois que Soraya Martinez Ferrada a déploré le manque d’infrastructures pour le transport en commun et le transport actif dans la circonscription d’Hochelaga qu’elle a représentée jusqu’aux dernières élections fédérales.
Elle l’a fait dans des débats à la Chambre des communes en 2021.
En 2020, elle a aussi déclaré que «la construction de plus de solutions de transport en commun et de transport actif» était une manière d’«atteindre l’objectif zéro émission nette d’ici 2050» et que «le transport structurant est une pierre angulaire du développement de l’est de Montréal».
Soraya Martinez Ferrada semble avoir depuis changé d’idée, elle qui a affirmé en février dernier que «la question des pistes cyclables est un peu devenue l’icône du dogmatisme d’une idéologie» à Montréal.
Ne pas «imposer» les pistes cyclables
Ensemble Montréal défend les déclarations récentes de sa cheffe en matière de vélo.
La formation considère que «de très nombreux investissements ont été faits dans les dernières années» pour améliorer le réseau cyclable à Montréal et que le «retard» été rattrapé.
«Il est impossible de développer de nouvelles pistes cyclables sans d’abord rétablir le lien de confiance entre les Montréalais et Montréalaises et l’administration municipale, et c’est ce que notre parti s’engage à faire», soutient le porte-parole de Soraya Martinez Ferrada, Félix Lacerte-Gauthier, dans un message transmis à 24 heures.
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Une position «relativement modérée»
La professeure à l’UQAM et spécialisée en gestion municipale, Danielle Pilette, qualifie la position de Soraya Martinez Ferrada de «relativement modérée».
Mme Pilette souligne que la candidate suggère «simplement une pause dans les pistes cyclables et non pas le démantèlement de certaines des pistes existantes ou en construction à Montréal».
On est loin du gouvernement ontarien qui a adopté une loi pour supprimer des pistes cyclables à Toronto dans le but d’améliorer la fluidité de la circulation, estime-t-elle.
Danielle Pilette rappelle également qu’il y a une certaine résistance à Montréal en ce qui concerne les vélos.
«Même dans des arrondissements centraux, des pistes cyclables ont été vivement contestées. Il faut probablement considérer aussi la position des électeurs et électrices convoités par Ensemble Montréal», poursuit la professeure Pilette.

Équiterre rappelle pour sa part que si certains Montréalais sont contre l’aménagement de certaines pistes cyclables, d’autres sont en accord et votent en conséquence.
Le développement de réseau cyclable permet de verdir la ville et va de pair avec l’aménagement de «nouvelles infrastructures pour faire face aux tempêtes, aux inondations, aux vagues de chaleur», ajoute le chargé des communications de l’organisme, Anthony Côté-Leduc.
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