«Ça rend service à la communauté»: elle se déplace à vélo, été comme hiver

Axel Tardieu
Alors que le nombre de véhicules augmente à Montréal, la ville compte aussi de plus en plus de cyclistes. Nous avons rencontré Estelle Waché, une citoyenne qui a lâché sa voiture il y a deux ans et ne le regrette pas.
«Même les journées difficiles, je suis contente, je suis fière», dit cette adjointe administrative de 59 ans.
La Montréalaise a vendu sa voiture pour se déplacer uniquement à vélo, été comme hiver. Une décision prise pour se garder en forme et faire un geste environnemental.
«Un vélo, ça rend service à la communauté. Je ne fais pas beaucoup de pollution avec ça», explique-t-elle.
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Le nombre de personnes du Grand Montréal qui préfèrent se déplacer sur deux roues au quotidien a d’ailleurs doublé entre 2018 et 2023, selon la plus récente enquête Perspectives mobilité de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM).
Face aux commentaires anti-cyclistes régulièrement partagés sur les réseaux sociaux, Estelle Waché estime qu’il y a simplement un manque d’éducation sur le sujet de la mobilité urbaine.
Une partie de la solution
«Les gens trouvent qu'on leur a enlevé leur espace de stationnement et sont frustrés avant de nous avoir vus», pense-t-elle.
Les espaces réservés aux cyclistes occupent moins de 2% de toute la voie publique à Montréal. Cette proportion grimpe à 73,8% pour la circulation automobile, selon des données de 2018 de la Chaire de mobilité de Polytechnique.
«Si je n'étais pas à vélo, je serais dans un véhicule à aggraver le bouchon. On est une grande partie de la solution» contre la congestion routière, dit-elle.
Cette cycliste déplore l’état des rues de Montréal devant slalomer entre les trous et les bosses, mais trouve encore plus dangereux la cohabitation avec les véhicules et les autobus sur les grandes artères qu’elle n’a pas le choix d’éviter pour aller faire son épicerie.

Sherbrooke, la dangereuse
«Sur la rue Sherbrooke, c'est difficile. On m'a déjà dit : “Madame, la piste cyclable est sur Notre-Dame”. Oui, d'accord, mais ce n'est pas là où j'ai besoin d'aller», dit-elle.
Entre 2006 et 2015, 434 cyclistes ont été blessés sur la rue Sherbrooke, et un décès a été recensé durant cette période, selon la Direction régionale de santé publique de Montréal.
Pour la seule portion du tronçon de l’arrondissement Mercier—Hochelaga–Maisonneuve, il y a eu 62 blessés.
C’est justement où vit Estelle Waché. Son quartier, Mercier, est encore peu adapté aux vélos par rapport au centre-ville ou au Plateau-Mont-Royal.