Sophie Brochu quittera ses fonctions le 11 avril
Valérie Lesage | Journal de Montréal
Sophie Brochu, la première femme à avoir occupé les fonctions de présidente-directrice générale d’Hydro-Québec, démissionne, après moins de trois ans à la barre de la société d’État. Elle aura donc effectué un des plus courts mandats depuis les années 1970.
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Mme Brochu a annoncé mardi matin à la présidente du conseil d’administration Jacynthe Côté qu’elle restera en poste jusqu’au 11 avril prochain.
Sophie Brochu, présidente-directrice générale d’Hydro-Québec, annonce qu’elle terminera son mandat au sein de la société d’État le 11 avril prochain.
— Hydro-Québec (@hydroquebec) January 10, 2023
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D’ailleurs, les deux dirigeantes partiront pratiquement en même temps, puisque le mois dernier, Mme Côté avait annoncé qu’elle ne renouvellerait pas son mandat, qui se terminera en mai 2023.
À l’automne, les médias avaient rapporté que le courant passait difficilement entre Mme Brochu, leader respectée du monde des affaires, et le puissant ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie Pierre Fitzgibbon.
Merci Sophie Brochu. Tu es une leader naturelle et dynamique, une inspiration pour plusieurs. Merci pour ta contribution au secteur public. Je suis certain que tu continueras d’influencer et de tracer la voie pour de nombreux décideurs de demain. https://t.co/OAdJu9yJXl
— Pierre Fitzgibbon (@MinFitzgibbon) January 10, 2023
Le jour de l’assermentation des nouveaux ministres en octobre dernier, Sophie Brochu avait confirmé à ses employés son intention de rester en poste, tout en reconnaissant s’être posé des questions sur la gouvernance.
La formation d’un comité présidé par François Legault, pour assurer la collaboration du ministre Fitzgibbon et de la PDG d’Hydro avait semble-t-il favorisé la décision de rester en poste.
Au cours de la période des fêtes, la gestion de crise et les communications difficiles avec Hydro avaient été montrées du doigt par les maires de certaines municipalités touchées par des pannes électriques qui ont duré plusieurs jours à partir du 23 décembre.
«Je suis profondément reconnaissante d’avoir eu la chance d’œuvrer à l’avancement de notre grande société d’État, aux côtés d’une équipe compétente et engagée», a témoigné Mme Brochu par voie de communiqué.
Elle était arrivée en poste en avril 2020, en pleine pandémie, après plusieurs années à la tête d’Énergir.
«Je me suis sentie interpellée, j’ai humblement pensé que je pouvais servir le Québec, qui traversait alors une période de turbulence», ajoute-t-elle.
Le tumulte lié à la pandémie étant en bonne partie derrière, elle soutient qu’Hydro-Québec se trouve maintenant en bonne posture, avec un plan stratégique qui trace la voie de la transition énergétique et une situation financière «excellente».
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Elle mentionne que le moment est venu pour elle de «passer le flambeau.»
On ignore quelles fonctions elle choisira d’occuper après son court passage chez Hydro.
Les syndicats d’Hydro-Québec, affiliés au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), ont réagi avec consternation, inquiets de l’impact de cette décision sur les négociations concernant le renouvellement de la convention collective touchant plus de 15 000 salariés. De plus, le départ précipité de Sophie Brochu fait craindre qu’une influence politique ait pu jouer un rôle dans sa décision.
«Une période d’instabilité s’ouvre et cela devrait inquiéter l’ensemble des Québécois», a réagi le président du SCFP-Québec Patrick Gloutney dans un communiqué.
Le conseil d’administration d’Hydro-Québec doit maintenant recommander au gouvernement du Québec des candidats à sa succession.
La décision fera l’objet d’une décision du conseil des ministres.
«Avec son humanisme, ses qualités de communicatrice et sa vaste expérience du secteur de l’énergie, Sophie laissera une marque qui passera l’épreuve du temps», a souligné la présidente du C. A. d’Hydro, Jacynthe Côté, qui mentionne ses qualités de rassembleuse et loue les réalisations de Sophie Brochu.
Elle cite le plan stratégique, le dialogue engagé avec les communautés autochtones, les contrats d’exportation avec l’État de New York et l’acquisition de centrales hydroélectriques aux États-Unis.