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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Soirées d’humour: le Bordel Comédie Club a tout changé

En neuf ans, le comédie club montréalais a révolutionné l’humour

Les six copropriétaires du Bordel Comédie Club lors de son lancement, en avril 2015: Charles Deschamps, Louis-José Houde, François Bellefeuille, Mike Ward, Martin Petit et Laurent Paquin.
Les six copropriétaires du Bordel Comédie Club lors de son lancement, en avril 2015: Charles Deschamps, Louis-José Houde, François Bellefeuille, Mike Ward, Martin Petit et Laurent Paquin. Photo d’archives AGENCE QMI
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Photo portrait de Raphaël Gendron-Martin

Raphaël Gendron-Martin

2024-07-20T04:05:00Z
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Depuis son ouverture en 2015, dans le Quartier latin à Montréal, le Bordel Comédie Club a complètement révolutionné le milieu de l’humour. Rien de moins. Lancé par six humoristes (Louis-José Houde, François Bellefeuille, Laurent Paquin, Martin Petit, Mike Ward et Charles Deschamps), l’établissement s’est rapidement imposé comme l’incontournable des incontournables. «Il y a des étapes dans une carrière. Faire le Bordel en est une. Comme à l’époque, faire un gala Juste pour rire, c’était un passage obligé», mentionne Arnaud Soly.

En 2018, Le Journal avait fait un reportage sur les soirées d’humour. Déjà, à Montréal, on en comptait plus d’une trentaine par mois. Six ans plus tard, le compte est encore plus élevé: entre 40 et 50 soirées sont consacrées aux blagues chaque mois, dont plusieurs reviennent de façon hebdomadaire.

Comme son grand frère Le Bordel, Le Terminal Comédie Club est consacré à l'humour à Montréal.
Comme son grand frère Le Bordel, Le Terminal Comédie Club est consacré à l'humour à Montréal. Courtoisie Michel Grenier

Dans le reste de la province, on en retrouve aussi plus d’une cinquantaine. On est loin des soirées qui se comptaient sur les doigts d’une main dans les années 1990 ou 2000!

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«Quand j’ai commencé, t’avais le Dagobert [à Québec], les Marches du palais à Sherbrooke et Les lundis Juste pour rire à Montréal, se souvient Maxim Martin. Il y avait beaucoup d’autres soirées qui commençaient et qui mouraient. Une fois que t’avais fait le Dagobert à l’automne, tu ne le refaisais pas avant le printemps. Oui, il y avait des corpos et des bars, mais si tu faisais quatre ou cinq shows par mois, c’était un esti de bon mois! Maintenant, quatre ou cinq shows, ça peut être un mardi soir pour les jeunes humoristes.»

Le nombre d’humoristes québécois – en 2022, l’Observatoire de l’humour en avait compté 918, expérimentés ou de la relève – explique en partie pourquoi tant de soirées peuvent fonctionner aujourd’hui.

Le Bordel a aidé les autres soirées

Avant d’ouvrir le Bordel, il y a neuf ans, les six copropriétaires se demandaient si le premier comédie club officiel de Montréal, qui avait comme mission de présenter de l’humour sept soirs sur sept, allait faire mal à la concurrence. «On avait peur de tuer les [autres] soirées d’humour, dit Mike Ward. Il y avait une soirée à L’Abreuvoir, juste à côté. Finalement, ça les a toutes aidées. Parce que le Bordel était tout le temps sold out, les gens qui ne pouvaient pas avoir de billets allaient à l’Abreuvoir. Ils ont dû ajouter des soirées.»

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Et même si la concurrence est beaucoup plus forte qu’avant, cela n’a aucunement ébranlé la fréquentation du Bordel. Depuis son ouverture, le 10 avril 2015, le comédie club a affiché complet «99% du temps», selon Charles Deschamps. Les premières années, la demande était tellement forte qu’il fallait trois mois d’attente pour obtenir des billets pour une soirée parmi la dizaine de représentations chaque semaine.

Charles Deschamps sur la scène du Bordel, en 2018.
Charles Deschamps sur la scène du Bordel, en 2018. Photo d’archives, Agence QMI Dario Ayala

Sept ans plus tard, les copropriétaires ont ouvert une salle voisine jumelle: le Bordel 2. Résultat? L’établissement affiche toujours aussi complet, mais le temps d’attente pour les billets a été réduit à une semaine et demie. Aujourd’hui, c’est près de 30 spectacles par semaine que les deux Bordel présentent. Il y a un mélange de soirées avec invités gardés secrets, des open mics avec des débutants et des spectacles de 60 minutes avec des humoristes aguerris [Eddy King, Louis T, José Gaudet, Billy Tellier, Martin Petit, Maxim Martin et Daniel Grenier y sont programmés en juin].

Le niveau de qualité a augmenté

Aujourd’hui, la prolifération des soirées d’humour à la grandeur de la province augmente considérablement le niveau de qualité des spectacles. «Grâce au Bordel et autres comédie clubs, la façon de travailler en est accélérée, remarque Martin Perizzolo. Je peux écrire quelque chose le dimanche soir et le samedi suivant, c’est prêt à capter pour la télé. Presque.»

Martin Perizzolo en prestation à la soirée d'humour «open mic», au Bordel Comédie Club, en 2018.
Martin Perizzolo en prestation à la soirée d'humour «open mic», au Bordel Comédie Club, en 2018. Dario Ayala / Agence QMI

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«Les multiples soirées et comédie clubs donnent aux jeunes une panoplie d’opportunités pour jouer, se développer, manger. On aurait vendu notre mère pour avoir ça!» dit Martin Cloutier, du duo Dominic et Martin.

«Je suis en train d’écrire un nouveau show. Je capote! Je peux jouer autant de fois que je veux à quelques kilomètres de chez moi, dit Arnaud Soly. C’est vraiment un outil qui est le fun.»

«Avant, il fallait absolument vivre à Montréal si tu voulais faire de l’humour en français au Québec, dit Mike Ward. Maintenant, quelqu’un qui vit à Québec peut quand même monter sur scène quatre ou cinq soirs par semaine. Si t’es capable de faire quatre shows en une semaine, tu deviens bon assez vite.»

7 soirées incontournables à Montréal

Lundi: Boldock et ses ami.e.s (Chez Ernest)

Mardi: Les soirées Humour GHB (Abreuvoir)

Mercredi: Le Gong Show (Bordel)

Jeudi: Les jeudis de l’humour (Brouhaha Rosemont)

Vendredi: HomaHaha! (Brasserie des Patriotes)

Samedi: Bordel Comédie Club (Bordel 2)

Dimanche: Les dimanches open-mic (Terminal)

5 soirées à voir dans le reste du Québec

Ninkasi Comédie Club (Québec), mardi et jeudi, animés par Sam Vigneault et Jean-Philippe Guay

ComediHa! Club (Québec), vendredi, animateurs variés

Les lundis d’rire (Laval), lundi, animés par Richardson Zéphir

Comédie Lobby (Richelieu, Rive-Sud de Montréal), une fois par mois, animée par Stéphane Poirier

Soirées Comédie Club du Vieux Palais (Assomption), un jeudi sur deux, animées par Étienne Dano

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