Réseaux sociaux: Rachid Badouri seul au sommet chez les humoristes
Il trône loin en tête du peloton avec le plus d’abonnés sur l'ensemble des plateformes
Raphaël Gendron-Martin
De tous les humoristes québécois, Rachid Badouri est de loin celui qui est le plus suivi sur les réseaux sociaux. Cumulant plus de quatre millions d’abonnés, il devance d’autres comiques bien connus, comme Sugar Sammy, Martin Matte et Mike Ward. «Je suis chanceux et très reconnaissant d’avoir beaucoup de monde qui me suit», dit l’humoriste qui voit maintenant un impact direct dès qu’il met des billets en vente pour ses spectacles.
En 2017, Le Journal avait dressé la liste des humoristes québécois les plus populaires sur les réseaux sociaux. Rachid Badouri était déjà en tête avec un total de 789 000 abonnés sur les plateformes Facebook, Twitter et Instagram. Martin Matte le suivait alors de très près avec seulement 4000 abonnés de moins.
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Sept ans plus tard, Badouri est toujours en première place. Mais il est maintenant très, très loin devant tous les autres. Il compte plus de 2,3 millions d’abonnés de plus que Sugar Sammy en deuxième position! Comment peut-on expliquer cet écart? Principalement grâce à l’arrivée de TikTok dans les dernières années, ce qui lui a permis d’aller chercher plusieurs abonnés outremer.
C’est durant la pandémie que Rachid Badouri s’est inscrit sur cette nouvelle plateforme. Et très rapidement, l’humoriste a vu son nombre d’abonnés bondir en flèche. Aujourd’hui, sur TikTok seulement, il compte 2,6 millions d’abonnés et plus de 30 millions de mentions J’aime.
«TikTok a été quelque chose de très bénéfique pour moi, dit au Journal l’humoriste de 47 ans. Ça m’a ramené les jeunes. J’adore ça! Je n’essaie pas de me prendre pour un jeune non plus. Je fais les mêmes conneries que dans la vie et le monde aime ça!»
Partenariats payants
Il y a quelques années, quand Rachid Badouri lançait une nouvelle tournée, les billets pour certains spectacles s’écoulaient en plusieurs jours. Maintenant, avec sa popularité impressionnante sur les réseaux sociaux, c’est en quelques heures que l’humoriste écoule les places pour de nouvelles représentations.
Parce qu’il n’est pas permis légalement de monétiser ses vidéos TikTok au Canada, l’humoriste s’est tourné vers une autre avenue pour faire de l’argent avec ses réseaux sociaux en faisant des partenariats avec des entreprises. «J’ai fait une campagne avec Pepsi et j’ai aussi été avec L’Aubainerie pendant trois mois. Ils ont été très généreux.»
Avoir autant d’abonnés nécessite une gestion serrée de la part de Rachid et son équipe chez KO Scène. «J’essaie de garder toujours ça personnel, dit l’humoriste. C’est très rare que quelqu’un fasse une publication pour moi. À moins que ce soit une annonce pour un concours, c’est toujours moi qui m’en occupe. Mais j’ai beaucoup d’aide. J’ai appris avec le temps à déléguer. [...] Il faut savoir s’arrêter. Parce que des fois, c’est la famille qui en prend un coup.»
Top 25 humoristes québécois les plus populaires sur les réseaux sociaux (cumulatif pour Facebook, Instagram, TikTok et X – en date du 3 juin)
1. Rachid Badouri (4 031 400)
2. Sugar Sammy (1 790 900)
3. Martin Matte (957 000)
4. Arnaud Soly (840 510)
5. Mike Ward (820 394)
6. Mariana Mazza (738 700)
7. Anthony Kavanagh (713 832)
8. Jérémy Demay (690 217)
9. Rosalie Vaillancourt (636 359)
10. Jay Du Temple (632 203)
11. Louis-José Houde (581 400)
12. Mathieu Dufour (572 347)
13. François Bellefeuille (526 900)
14. Philippe Laprise (517 100)
15. Pierre-Yves Roy-Desmarais (480 700)
16. Katherine Levac (479 060)
17. Louis Morissette (475 800)
18. Liliane Blanco-Binette (471 800)
19. Stéphane Rousseau (465 100)
20. Mathieu Cyr (446 800)
21. Pierre Hébert (439 200))
22. Marie-Lyne Joncas (414 185)
23. Alex Perron (382 700)
24. Jean-Marc Parent (376 300)
25. Jean-François Mercier (373 900)
«Les réseaux sociaux sont-ils si importants?»
Arnaud Soly: «Pour quelqu’un qui sort de l’école, il faut séduire les diffuseurs, les salles. Le web, ça devient une preuve au diffuseur que t’as un public et que tu vas remplir tes salles. C’est un bon investissement.»
Tommy Néron: «Toutes les auditions que j’ai eues sont arrivées parce que quelqu’un de l’équipe m’avait vu sur TikTok ou Instagram.»
Charles Pellerin: «Maintenant, les décideurs, peu importe le domaine artistique, demandent très tôt dans le processus les chiffres des réseaux sociaux pour engager quelqu’un. Tu commences à être considéré quand tu as un certain following [nombre de personnes qui te suivent]. [...] Je trouve que les diffuseurs s’appuient trop sur la popularité des réseaux, au détriment d’une certaine mission de découvrabilité, mais je comprends qu’au bout de la ligne, il faut vendre des billets pour assurer la pérennité de nos lieux et institutions culturelles.»
Jean-Michel Martel: «Pour ma part, j’ai l’impression que c’est en publiant du bon contenu sur internet qu’on permet de rester dans l’œil du public et même des gens du milieu. Par exemple, lorsque je mets en ligne quelque chose qui marche, souvent, ça allume une cloche dans la tête des bookers.»