«Si le gouvernement compte sur notre épuisement, il va attendre longtemps»
TVA Nouvelles
Une enseignante affiliée à la FAE ne partage pas l’optimisme de François Legault quant à la fin de la grève des enseignants.
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«Hier soir, on a eu une rencontre, toutes les écoles de Montréal, avec notre syndicat qui a fait le point de manière précise sur l’avancée des négociations, et sincèrement, on est encore loin du compte», estime Marie-Josée Latour,
Elle affirme qu’elle souhaite tout de même un retour rapide en classe, pour elle et ses collègues, mais que ça ne se fera pas «sur le dos de nos élèves».
«On n’a pas commencé ce mouvement-là pour baisser les bras sans avoir obtenu des gains réels pour les élèves», précise l’enseignante.
Elle demeure convaincue que de la nécessité de la grève générale illimitée.
«Ce n’était pas notre premier choix, ça fait des années qu’on utilise d’autres moyens pour se faire entendre», dit-elle.
Elle estime que la situation des élèves se détériore depuis plusieurs années.
«On doit condamner des élèves, on doit accepter que beaucoup de nos élèves ne reçoivent aucun service, aucun soutien, autre que celui de l’enseignante qui se démène pour sauver tout le monde», s’indigne Mme Latour.
Elle ajoute que «personne n’est prêt à baisser les bras».
«Si le gouvernement compte sur notre épuisement, il va attendre longtemps, parce que ça fait longtemps qu’on est épuisées. Ça fait des années que notre tâche est surhumaine et qu’on la fait», rappelle-t-elle.
Elle dit comprendre que plusieurs élèves auront de la difficulté à se remettre d’autant de jours d’absence.
«On sait très bien ce qui nous attend. C’est nous qui allons ramasser les pots cassés après, qui allons mettre les bouchées doubles, qui allons travailler d’arrache-pied pour que chaque élève ait toutes les chances de réussir», affirme Marie-Josée Latour.