Monsieur Legault, prouvez-nous que vous faites de l’éducation une priorité
Marwah Rizqy, Députée de Saint-Laurent et Porte-parole de l’Opposition officielle en matière d’éducation et pour le Conseil du trésor
Aujourd’hui, c’est la 17e journée de grève consécutive pour 370 000 élèves au Québec. Dix-sept jours d’école, ça représente près de 10% des journées de fréquentation scolaire obligatoires prévues dans la Loi sur l’instruction publique. C’est énorme!
Malgré cette situation alarmante, le gouvernement caquiste ne semble pas réaliser l’urgence de la situation. Nous n’avons pas le temps d’attendre d’avoir digéré la dinde et les atocas avant d’agir!
La présidente du Conseil du trésor a espoir de régler les conventions collectives de la FAE et du Front commun d’ici la fin de l’année. Si elle maintient cette échéance, visiblement, elle ne partage pas le même sentiment d’urgence qui habite les parents. Les parents sont inquiets et pour cause, 40% des écoles resteront fermées pour un total de 23 journées. Abstraction faite de la pandémie, la dernière fois que c’est arrivé, c’était à la suite du verglas. Pour les autres écoles du Québec, c’est un total de 12 jours sans école. Inutile de préciser que le bulletin de la première étape est compromis. Il reste à sauver la mise pour la rentrée en classe de janvier.
- Écoutez l'entrevue avec Marwah Rizqy, députée de St-Laurent et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’Éducation et d’Enseignement supérieur à l’émission d’Alexandre Dubé via QUB radio :
Épreuves ministérielles
Au retour des classes en janvier, certains élèves devront passer des épreuves ministérielles. Comment pouvons-nous leur imposer ces examens sachant que des milliers d’entre eux n’ont eu aucun apprentissage scolaire pendant des semaines? Comment pouvons-nous penser que ces épreuves seront équitables sachant que la fréquentation scolaire de ces élèves aura varié d’une école à l’autre?
Les épreuves prévues en janvier sont un échec annoncé. Annuler les examens du ministère prévus en janvier est la seule décision qui s’impose et le gouvernement doit également commencer à réfléchir aux autres épreuves ministérielles prévues plus tard dans l’année scolaire.
Cette réflexion devra se faire avec en tête un plan de rattrapage des apprentissages.
Et la réussite de nos élèves?
Selon Michel Girard, le gouvernement du Québec sauve en salaire environ 150 M$ par jour de grève de la fonction publique et parapublique. Est-il prêt à s’engager à investir une seule journée de ces «économies» pour mettre en place un réel plan national de rattrapage scolaire, accessible pour l’ensemble des élèves affectés par la grève?
Les 20 M$ annoncés pour contrer les retards causés par la pandémie n’ont pas été suffisants pour empêcher une hausse de 30% du décrochage scolaire. Le premier ministre qui se vante de faire de l’éducation sa priorité devrait actuellement remuer ciel et terre pour trouver des solutions. Il devrait tout mettre en œuvre pour éviter que cette négociation nuise à la réussite éducative de nos jeunes. Nous connaissons tous l’impact qu’a eu la pandémie COVID-19 sur le décrochage scolaire et la réussite éducative des élèves. Nous n’avons pas le luxe de leur en faire subir de nouveau les impacts, pour une deuxième fois en trois ans.
Si Noël arrive bientôt, pour les élèves, les parents, les enseignants et pour le personnel scolaire, la gestion de la négociation caquiste est loin d’être un cadeau. Le gouvernement a une obligation double de résultat: régler les conventions collectives avec une entente négociée et nous présenter un plan de rattrapage des apprentissages scolaires.
C'est face aux défis qu'on mesure le sens des priorités d'un premier ministre.
Marwah Rizqy, Députée de Saint-Laurent et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation et pour le Conseil du trésor