Saskatchewan: une nation autochtone déjà très éprouvée avant l'attaque au couteau
Roxane Trudel | Journal de Montréal
Le sort semble s’acharner sur les habitants de la Nation crie James Smith qui ont déjà été largement éprouvés par le passé, notamment par une fusillade l’an dernier, un siècle d’abus dans les pensionnats et de dures conditions de vie sur la réserve.
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L’horrible attaque au couteau de dimanche est le dernier d’une longue série de souffrances qu’ils ont subies.
Seulement un an plus tôt, presque jour pour jour, Shawn Moostoos, un homme de 33 ans, a été arrêté après une attaque par arme à feu dans la petite communauté crie, ayant fait deux morts ainsi qu’un blessé.
Selon des médias locaux, l’accusé connaissait ses victimes.
Pourtant, la réserve n’abrite qu’environ 1700 âmes sur un territoire de plus de 15 000 hectares, selon ce qu’on peut lire sur le site de l’Université de Saskatchewan.
Le plus récent recensement de Statistique Canada dresse le portrait d’une communauté appauvrie, tandis qu’un quart des habitants étaient au chômage en 2016.
On faisait aussi état d’une qualité de vie difficile dans les ménages, estimant que 64 % des logements nécessitaient des réparations majeures et que 42 % étaient jugés surpeuplés, c’est-à-dire qu’ils comptaient plus d’habitants que de pièces.
Pauvreté et abus
Dans les derniers jours, des leaders autochtones ont réagi à la tuerie en pointant du doigt les problèmes de drogue et d’alcool qui sévissent sur la réserve ainsi que les traumatismes causés par un siècle d’abus, dont les pensionnats autochtones.
Le 30 avril dernier, l’archevêque de Canterbury, Justin Welby, s’était d’ailleurs rendu dans la communauté pour présenter des excuses aux survivants, après avoir écouté les récits de plusieurs.
Darryl Burns, dont la sœur a été tuée dimanche, a expliqué aux médias locaux que les deux suspects étaient des «produits des pensionnats» et «avaient beaucoup de colère».
«La bataille que nous menons ici n’est pas entre nous... La bataille que nous menons ici est contre l’alcoolisme et la consommation de drogues», a-t-il ajouté.
– Avec l’AFP
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