Attaques en Saskatchewan: Du sang et des cadavres, comme à la guerre
Francis Pilon | Journal de Montréal
Les attaques mortelles ont donné des airs de zone de guerre à une paisible communauté isolée de la Saskatchewan, selon ses résidents confrontés dimanche aux cadavres et au sang laissés sur le passage des deux suspects armés.
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« J’ai perdu beaucoup de membres de ma famille [dimanche]. Des corps partout dans la réserve, certains décédés et beaucoup d’autres avec de graves blessures au couteau et des hémorragies. C’était une zone de guerre », raconte Michael Brett Burns, sur sa page Facebook.
Ce résident de la nation crie James Smith a survécu à l’attaque, contrairement à son ancienne conjointe, Lana Head.
« Les regards de ceux agressés ne pouvaient pas exprimer toute la douleur et la souffrance qu’ils ressentaient », confie-t-il.
Le Journal a tenté de contacter plus d’une trentaine de personnes qui vivent dans la nation crie ou dans la petite ville de Weldon où ont eu lieu les attaques. Ils ont tous refusé d’accorder des entrevues aux médias pour respecter le deuil des familles.
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« Folie meurtrière »
Dilly Bar, un jeune de Saskatoon, a perdu sa mère qui aurait été tuée en tentant de protéger un garçon.
« C’était une femme extraordinaire comme ça. Elle n’a jamais eu de haine contre personne. Il n’y a aucune explication sur la raison pour laquelle ces gens ont décidé de se livrer à une folie meurtrière. J’espère que la justice sera bientôt rendue », explique M. Bar sur les réseaux sociaux.

Kirby Constant, une mère de Prince Albert, située à près de 60 km de la nation crie, affirme que toute la communauté de James Smith est en deuil en raison de cette « tragédie insensée ».
« La douleur, l’angoisse, la tristesse, le chagrin, le choc sont des mots qui ne décrivent même pas les émotions que j’ai vues et ressenties », mentionne-t-elle.
Le pasteur Wilfred Sanderson, qui travaille dans les deux églises anglicanes de la nation crie, a invité sa communauté à se recueillir après l’attaque durant une vidéo filmée en direct sur Facebook.
« Priez pour votre famille, votre communauté et tous ceux qui ont été affectés par ces personnes. [...] Que Dieu nous donne la force de traverser tout cela ensemble », a conclu l’homme d’Église, avec les larmes aux yeux et les mains tremblantes.
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