Rupture avec Boeing: la Chine peut «tout se permettre», dit un expert

La Chine peut «tout se permettre» dans sa guerre commerciale qui l’oppose aux États-Unis, a souligné mardi le directeur de l’Observatoire international de l’aéronautique et de l’aviation civile à l’UQAM. 

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En effet, le géant asiatique, qui a annulé un contrat avec le géant de l’aéronautique Boeing, peut compter sur le fait qu’il est un énorme marché pour faire pression sur le gouvernement américain, a évoqué Mehran Ebrahimi lors d’une entrevue à l'émission À vos affaires, mardi soir.

«La Chine peut tout se permettre, dans la mesure où c’est un grand client. Ils ont plusieurs centaines d’avions en commande. [...] Donc, Boeing va être vraiment perdant s’il y a des contrats qui ne sont pas honorés à ce moment-là», a-t-il illustré.

Plusieurs Chinois voient déjà la rupture avec Boeing d’un bon œil, a rapporté l’expert.

«N’oublions pas que la Chine a mis sur le marché déjà un avion qui est l’équivalent des monocouloirs, le C-919. Et donc, il commence déjà à rivaliser cet avion-là. Il y a 900 commandes», a-t-il ajouté.

Quel l’impact ?

Il y aura toutefois des conséquences à cette décision de la Chine, a rappelé Mehran Ebrahimi.

«On n’oublie pas qu’un avion, pour qu’il puisse voler, il y a ce qu’on appelle les bulletins de fabricants. Il y a des maintenances à des rythmes réguliers en termes de nombre d’atterrissages-décollage, en termes de nombre de vols de moteurs et ainsi de suite. Et pour faire tout ça, il faut des pièces. Et donc, si du jour au lendemain, on interdit tout ça, ça veut dire qu’on accepte en même temps que d’ici quelques semaines, quelques mois, un certain nombre d’avions ne pourront plus voler, un peu comme on a vu avec la Russie après les sanctions», a-t-il expliqué.

«Alors donc, cette décision, c’est un double tranchant, mais je pense qu’on est dans une guerre où on voir qui peut plus impressionner l’autre. Mais c’est beaucoup plus compliqué, sachant que dans un avion moyen-courrier, il y a à peu près plusieurs centaines de milliers de pièces», a poursuivi M. Ebrahimi.

Voyez les explications complètes dans la vidéo ci-dessus