Roxane Bruneau s’ouvre sur sa dernière année difficile
Marc-André Beaulieu
La chanteuse Roxane Bruneau était l’invitée de Mélanie Maynard ce lundi à l’émission Sucré Salé. Elle en a profité pour parler ouvertement de sa santé mentale.
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Pour lancer la semaine, l’animatrice a accueilli l’auteure-compositrice-interprète, tout sourire sur le plateau, malgré une entrée rapide dans des sujets sensibles.
«La dernière fois que tu es venue, en 2023, tu m’annonçais que tu allais être coach à La Voix pour la première fois. On dirait qu’il s’est passé tout un monde depuis ce moment-là», a lancé Mélanie Maynard.
«On ne dirait même pas que c’est la même vie», a répondu Roxane Bruneau.
Mélanie a ensuite demandé: «Tu n’avais pas encore crashé (faire un épuisement professionnel)?»
«Non, pas encore. Et même aujourd’hui, j’ai de la difficulté à dire que j’ai crashé. On dirait que je ne me donne pas le droit de le dire. Je ne vais pas te mentir, je me sens extrêmement mal à l’aise de venir ici, devant les caméras, pour dire “ouin, je n’allais pas bien, j’ai pris du temps pour moi cet été et maintenant je suis en thérapie”», a confié Roxane avec beaucoup de vulnérabilité.
Elle a poursuivi avec humilité: «Je viens d’un milieu de travailleurs, de gens qui font 40, 50, 60 heures par semaine juste pour payer les factures. Alors, me dire: “je dois me ressourcer, prendre deux mois de vacances”... pardon? Ça, c’est un privilège. J’ai de la difficulté à accepter que j’écrive des chansons, que je fasse des spectacles et que je sois fatiguée. Je trouve ça gênant.»
On a pu lire l’étonnement sur le visage de Mélanie Maynard face à cette confession sincère.
Et Roxane d’ajouter: «Je pense que c’est pour ça que je me suis rendue aussi loin dans mon épuisement, je ne voulais pas admettre que c’était une vraie job. Je me disais: “Tu chantes des tounes, t’écris des tounes, tu fais de la télé... il y a quelqu’un qui vient t’éponger le front si t’as chaud, pourquoi t’es fatiguée?”»
Voyez l’extrait ci-dessous:
Un peu plus tard dans l’entrevue, Mélanie est revenue sur une phrase marquante de Roxane. «Tu avais dit quelque chose de très fort: dans notre société, le workaholisme est tellement valorisé... mais ça rime avec alcoolisme. C’est une dépendance, et ce n’est pas bon.»
Roxane a acquiescé: «C’est vraiment ça que j’ai réalisé: je travaillais trop, même si c’était ma passion. Ça a pris toute la place. Ce n’était que le travail qui comptait, et ce n’est pas positif. Trop, c’est comme pas assez, dans tout.»
Elle a ensuite confié qu’en sept ans de carrière, tout s’est enchaîné très vite, sans pause. Et malgré les six Félix remportés au gala de l’ADISQ et de nombreux autres prix, elle avoue qu’aujourd’hui, avec des armoires pleines de trophées... elle se sent seule, et parfois, profondément triste.
Voyez l’extrait ci-dessous:
On espère de tout cœur qu’elle va mieux aujourd’hui et qu’elle trouve le temps de se recentrer sur elle-même.
Ne manquez pas Sucré Salé, du lundi au vendredi dès 18 h 30, sur les ondes de TVA et TVA+.
