Repêchage du baseball majeur: «Une belle surprise» pour le Québécois Émilien Pitre
Mylène Richard
Bien installé dans le confort du foyer familial à Repentigny en compagnie de ses parents, de son frère et de sa grande sœur, Émilien Pitre regardait dimanche le repêchage de la MLB par curiosité et passion. Jamais il ne pensait qu’il serait un choix de deuxième tour des Rays de Tampa Bay.
«Je m’attendais à entendre mon nom dans les troisième, quatrième ou cinquième rondes, mais j’ai été choisi un peu plus tôt que prévu. C’était une belle surprise», a reconnu lundi le jeune homme de 21 ans.
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Le baseball majeur avait classé Pitre 173e parmi les meilleurs espoirs. Les Rays ont finalement jeté leur dévolu sur le joueur d’avant-champ au 58e rang. Il est ainsi devenu le deuxième Canadien sélectionné, après le Torontois Dante Nori, choix de premier tour, 27e au total, des Phillies de Philadelphie.
«Le classement ne veut pas dire grand-chose. Tu as juste besoin d’une équipe qui t’aime pour te faire repêcher», a philosophé celui qui est revenu à la maison samedi après quelques semaines d’entraînement à Lexington, au Kentucky.
Pitre est aussi le Québécois sélectionné le plus tôt à l’encan de la MLB depuis Phillippe Aumont, en 2007, quand les Mariners de Seattle l’avaient choisi en 11e position.
Constant au bâton
Même si son cellulaire n’a pas dérougi depuis dimanche, Pitre a pris le temps de répondre aux questions du Journal.
«Mes parents sont heureux, ils sont super fiers de moi, a-t-il tenu à dire. Ils me soutiennent depuis que j’ai commencé à jouer au baseball, alors c’est un moment spécial pour toute ma famille.»
Pitre en a fait, du chemin, depuis ses débuts avec les Seigneurs de Repentigny. L’ancien membre de l’équipe canadienne junior vient de terminer sa troisième saison avec les Wildcats du Kentucky. Il a maintenu une moyenne au bâton de ,301 avec 72 coups sûrs, dont 20 doubles et 10 circuits, il a produit 58 points, soutiré 47 buts sur balles et n’a été retiré que 38 fois sur des prises en 239 apparitions à la plaque.
«Je n’ai que de beaux souvenirs. Je me rappelle des matchs de balle le mercredi au parc Rivest à 19h30», a-t-il relaté en fouillant dans sa mémoire.
«D’être un petit gars de Repentigny et d’être un modèle pour les jeunes qui ont le même rêve que moi, c’est vraiment le fun», a ajouté le coéquipier de Ryan Waldschmidt, choix de premier tour (31e) des Diamondbacks de l’Arizona.
Pas le plus gros
À 5 pi et 11 po et 185 lb, Pitre n’est pas le plus grand ni le plus gros, mais il a travaillé sur sa charpente depuis son arrivée dans la NCAA.
«Je n’ai pas beaucoup joué à ma première année, alors j’ai appris à être un bon coéquipier et j’ai passé beaucoup de temps dans le gymnase pour que je puisse rivaliser avec les autres joueurs», a expliqué Pitre, qui n’avait pu être repêché en 2020 en raison d’une séance écourtée avec la pandémie de COVID-19.
Le frappeur gaucher a mis les bouchées doubles et son acharnement a été payant puisqu’il a été l’un des joueurs clés des Wildcats au cours des deux plus récentes campagnes. En plus d’être «plus fort», il est aussi «plus rapide», comme en font foi ses 26 vols de but en 2024.
Se décrivant comme un athlète «complet», Pitre a longtemps évolué à l’arrêt-court avant de passer au deuxième but à l’université.
«Si tu joues à l’arrêt-court, tu es capable de jouer n’importe où sur le terrain. Si les Rays me demandent d’aller au troisième but, à l’arrêt-court ou dans le champ, je vais être prêt à faire le changement et je vais tout faire pour aider l’équipe à gagner», a-t-il promis.
Contrat et études
Dans les prochaines semaines, Pitre s’envolera pour Tampa dans l’espoir de signer un contrat avec les Rays et de participer au camp des recrues. Il renoncerait alors à la NCAA, mais pas à ses études. Il aimerait poursuivre des cours à distance en gestion d’entreprise tout en évoluant chez les professionnels.
«Ce sera un peu plus difficile, mais c’est une de mes priorités de finir l’école et d’avoir mon diplôme», a-t-il assuré.
Un deuxième Québécois
Par ailleurs, le lanceur Louis-Philippe Langevin a été repêché par les Royals de Kansas City au quatrième tour, soit le 105e choix au total, lundi.
Le droitier de 21 ans a déjoué les pronostics, lui qui était pressenti autour du 230e rang.
Avec l’Université de Louisiana-Lafayette, Langevin s’est classé troisième en division 1 de la NCAA avec une moyenne de 15,2 retraits au bâton par tranche de neuf manches.
En plus d’être précis, le natif de Québec lance souvent des balles rapides entre 92 et 95 milles à l’heure, atteignant même les 97 milles à l’heure.