«Il avait un talent et un désir d’apprendre au-dessus de la moyenne» – un ancien entraîneur d’Émilien Pitre

Mylène Richard
François Sauvé se pince depuis dimanche. Émilien Pitre, l’un des enfants qu’il a connu vers l’âge de 6-7 ans, puis dirigé jusqu’à ses 13 ans, a été repêché par les Rays de Tampa Bay.
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«Je suis surpris parce qu’il n’y a pas beaucoup de jeunes qui percent au baseball, mais s’il a continué de se défoncer comme il le faisait, ça ne m’étonne pas», a mentionné Sauvé au Journal, lundi.
Il décrit Pitre comme un «garçon réservé, qui ne faisait pas de vagues» avec les Seigneurs de Repentigny.
«Il avait déjà un talent et un désir d’apprendre au-dessus de la moyenne», a rapidement constaté Sauvé.
Dans les petites catégories, les joueurs évoluent à toutes les positions afin de développer des aptitudes. Peu importe où Pitre était envoyé, «il était bon».
«Tu lui donnais un défi et il devenait une autre personne, il était comme dans un personnage, s’est rappelé Sauvé. Il était beau à voir.»
«Je savais que si une balle était frappée vers Émilien, il y aurait un jeu. Même si la balle était à quatre pieds de lui, il plongeait pour essayer de l’attraper.»

Le plus petit
Selon le plombier, c’est au niveau moustique (10-11 ans), même s’il avait été surclassé à 9 ans, que Pitre a pris son envol.
«On a tout raflé et c’était, entre autres, grâce à lui. Il a toujours été le plus petit joueur, mais il se donnait sur le terrain», a dit Sauvé.
Aujourd’hui, le Québécois de 21 ans ne mesure pas tout à fait 6 pi, ce qui ne l’a pas empêché de frapper avec constance à l’Université du Kentucky. Les recruteurs le qualifient également de coureur agressif, une qualité innée, d’après Sauvé.
«Ce n’était pas le joueur le plus rapide à l’époque, ce qu’il a amélioré, mais il avait le don de prendre une bonne avance au bon moment et je n’avais pas peur de le faire partir.»

Jamais satisfait
Le jeune Émilien, toujours encouragé par des parents «qui ne le poussaient pas», ne piquait pas de colères, s’est souvenu Sauvé.
«On dirait qu’il n’avait pas d’émotions. Il faisait un bon coup et je lui disais: “Souris, as-tu vu le jeu que tu as fait?” Ce n’était jamais assez. Il voulait faire la différence à toutes les présences», a soutenu l’ancien coach, pointant fièrement ses deux petites erreurs en 255 jeux cette saison dans la NCAA.
Après toutes ces années, l’homme de 51 ans n’a jamais oublié le nom d’Émilien Pitre.
«Ça n’arrive pas souvent que tu vois un enfant qu’on a entraîné, à qui on a enseigné du mieux qu’on pouvait avec les moyens qu’on avait en lui donnant le goût de continuer, aller aussi loin. C’est ça notre trophée en tant qu’entraîneur», a conclu Sauvé.
