Questionné sur les origines de sa liaison
La présumée victime a abordé des détails intimes

Antoine Lacroix
L’homme qui aurait été harcelé par son ex-amante et dépeint comme un violent prédateur sexuel a été longuement questionné aujourd'hui sur les débuts de sa relation extra-conjugale dans les moindres détails, et même les plus intimes.
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La présumée victime, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication, a entamé son contre-interrogatoire aujourd'hui au palais de justice de Sorel-Tracy.
Son ancienne amante, Ann Letellier, 56 ans, subit un procès pour harcèlement et extorsion, devant 14 jurés.
La période des infractions qui lui sont reprochées, soit entre janvier 2018 et avril 2019, n’a pratiquement pas été abordée.
Trois ans après leur rupture en bons termes, l’accusée aurait fait parvenir des lettres à plus d’une trentaine de personnes. Elle y affirmait avoir été « violée, abusée et agressée sexuellement ». La Couronne a assuré au jury lundi que ces allégations étaient sans fondement.
Aujourd'hui, la défense s’est plutôt intéressée à l’origine de la liaison entre les deux amants, qui aurait duré environ 20 ans, soit à partir de 1995.
« Non-consentement »
À plusieurs reprises, l’homme a soutenu qu’à l’époque, l’accusée s’était montrée insistante lors d’un congrès et qu’il lui avait dit qu’il ne souhaitait pas avoir de relation sexuelle. Ils partageaient alors la même chambre d’hôtel, mais avec deux lits. À ce moment, il était en position d’autorité sur elle dans une université.
« Je lui avais dit que jamais je n’irais la rejoindre dans son lit, que c’était non. [...] Mais plus tard, elle m’a dit : “tu ne m’avais pas dit que moi je ne pouvais pas te rejoindre dans ton lit” », a-t-il relaté, en décrivant les premiers attouchements sexuels.
L’avocate de la défense, Alexandra Longueville, lui a alors posé plusieurs questions afin de savoir pourquoi il n’avait pas fait de gestes pour la repousser. Elle lui a aussi demandé s’il s’était senti agressé.
« Non, ce n’était rien de brutal. [...] J’étais complètement mal à l’aise, je ne comprenais pas ce qui venait d’arriver. C’était complètement inattendu », a-t-il soutenu.
Environ un an plus tard, une situation similaire s’est produite. Encore une fois, il a affirmé qu’Ann Letellier n’avait pas respecté son « non-consentement ».
« Elle m’a pris fermement par le collet de chemise et on est tombé sur le lit. [...] À partir du moment qu’elle a fait ça, j’ai participé, mais je n’ai rien initié dans les deux cas », a indiqué celui qui a tout de même trompé sa conjointe pendant 20 ans.
Aucune question n’a été posée aujourd'hui au sujet des sévices sexuels que Letellier a affirmé avoir vécus aux mains de l’homme.
♦ Le contre-interrogatoire se poursuit demain, devant la juge Hélène Di Salvo.