Dépeint à tort comme un prédateur sexuel par son ex-amante: «Y’avait des gens qui ne me regardaient plus»
L’accusée aurait troublé sa victime en la dépeignant à tort comme un violent prédateur sexuel et un pédophile


Antoine Lacroix
SOREL-TRACY | Dépeint comme un violent prédateur sexuel et un pédophile, un homme qui aurait été harcelé par son ex-amante aurait songé à mettre fin à ses jours tellement elle multipliait les plaintes pour le démolir.
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« L’étau se referme autour de moi. Pour moi, y’a plein de gens qui me prennent pour un monstre. [...] Y’avait des gens qui ne me regardaient plus, parce que quelqu’un a décidé que j’étais un maniaque sexuel et un fraudeur », a laissé tomber la présumée victime d’Ann Letellier, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication.
Le procès devant jury de la chercheuse universitaire accusée de harcèlement et d’extorsion s’est poursuivi mardi au palais de justice de Sorel-Tracy avec le témoignage de son ancien amant.
Il a poursuivi le récit de son « cauchemar » lorsque Mme Letellier l’a accusé d’agression sexuelle, de fraude et de manquements à l’éthique. Elle avait déposé des plaintes à plusieurs reprises à l’université et à la police.
Elle aurait même fait parvenir des lettres à plus d’une trentaine de personnes, où la femme affirmait avoir été « violée, abusée et agressée sexuellement », au point de subir des « sévices corporels graves ».
Toutes les allégations ont fini par être rejetées, a-t-il indiqué au jury, et comme l’a confirmé la Couronne, lundi.
Danger de mort
Mais tous ces événements ont fini par peser lourd. Surtout lorsqu’il a su que celle qui a été sa maîtresse pendant 20 ans l’accusait aussi d’avoir des tendances pédophiles, a affirmé l’homme, qui a dû consulter une psychologue et prendre de la médication pour son stress.
Il a reconnu lui avoir parlé de ses idées noires, mais qu’il ne serait jamais passé à l’action à cause de sa famille.
« Pire qu’un tueur, c’est un pédophile... y’a rien qui m’horripile le plus que de penser à des enfants qui se font agresser, j’en reviens pas que quelqu’un me déteste au point d’inventer [que j’en suis un] », a-t-il déploré.
Disant s’attendre à « n’importe quoi » de la part de Mme Letellier, l’homme a estimé que le « pire » est survenu lorsqu’il a reçu une lettre où elle mentionnait posséder deux armes à feu et être très habile pour les utiliser.
« Le contenu de cette lettre-là était épouvantable. [...] Je shakais, le cœur me débattait, a-t-il relaté. J’étais-tu en danger de mort, pas en danger de mort ? Fallait-tu que j’envoie de l’argent ? »
- Le contre-interrogatoire de la présumée victime s’amorce mardi.