Biographie: le cinéaste Quentin Tarantino a développé son goût du cinéma en travaillant cinq ans dans un club vidéo

Louise Bourbonnais
Amoureux fou du cinéma, le grand cinéaste, Quentin Tarantino, est passé maître dans l’univers du cinéma. Dès l’enfance, il est fasciné par le septième art et comme si son destin était tracé d’avance, il connaîtra une carrière riche en tant que réalisateur et scénariste en remportant à deux reprises l’Oscar du meilleur scénario. Dans son autobiographie, maintenant disponible en français, on découvre un homme passionné par l’univers cinématographique qui nous dévoile l’envers du décor d’Hollywood.

Pendant que certaines personnes vont errer d’un métier à l’autre cherchant désespérément leur voix, d’autres semblent avoir un destin tout tracé, sans même avoir à chercher ou à se poser de questions.
Si le réalisateur Quentin Tarantino a vu son premier film à l’âge de sept ans avec sa mère et son beau-père Curtis au mythique Tiffany Theater sur le Sunset Strip à West Hollywood, ce fut pour lui non seulement un événement marquant, mais le début d’une très longue histoire, celle de sa vie qui l’a mené à la réalisation de neuf longs métrages.
On peut dire que Tarantino s’est rapidement mis à dévorer des films. À l’adolescence, il abandonne ses études pour travailler dans un petit cinéma pornographique en tant que projectionniste. Peu de temps après, il décroche un boulot dans un vidéoclub, dans la région de South Bay à Los Angeles, où l’on vend et loue des films en format VHS.
L’idée étant de passer le plus clair de son temps à visionner des films de toutes sortes, américains évidemment, mais aussi français. Il y travaillera pendant cinq ans, allant même jusqu’à y dormir, passant plus de temps au vidéoclub que chez lui.
Né en 1963 à Knoxville dans le Tennessee, son père d’origine italienne, Tony Tarantino, est acteur et musicien amateur tandis que sa mère est infirmière. Il ne connaîtra pas son père qui quitte sa mère avant même sa naissance. Celle-ci déménage en banlieue de Los Angeles pour se marier à un pianiste de night-club.
Cette figure paternelle ne demeure pas présente durant longtemps, car le couple divorce. Néanmoins, Curtis, son beau-père, lui fait découvrir le cinéma, tout comme sa mère qui l’a élevé pratiquement seule, le traînant dans les salles de cinéma pour assister aux projections de films qui n’étaient pas toujours adaptés à son âge, mais qui lui ont apporté une certaine maturité.
L’écriture
Véritable autodidacte, il apprend son métier en visionnant des films.
Jamais il ne suivra des cours d’une école de cinéma, il suit néanmoins des cours d’art dramatique particuliers qui lui serviront dans les quelques rôles d’acteurs qu’il s’est offerts dans ses propres films et bien entendu cela lui servira aussi d’atout en matière de direction.
Il tente sa chance à quelques reprises pour des auditions sans grand succès. Rapidement, il comprend que son plaisir se trouve dans l’écriture de scénarios.
Tarantino a des goûts cinématographiques très particuliers, ce sont souvent ceux d’une extrême violence et les films sur les arts martiaux qui attirent son attention ainsi que les films westerns.
Ayant souffert d’une absence de figure paternelle durant son enfance, il cherche des héros masculins. De plus, il voue un culte insatiable aux films américains des années 1970.
Il apprend son métier à sa manière en écrivant un premier scénario avec un ami qui travaille à la même boutique vidéo que lui. Il n’a que 21 ans, mais est déterminé à réussir. Une fois le scénario écrit, il loue une caméra 16 mm à prix réduit et tourne son film tous les week-ends. Il travaillera sur son projet pendant trois ans, mais le résultat n’est pas à la hauteur de ses ambitions et l’œuvre ne voit jamais le jour.
Un dixième film
Après plusieurs autres revers et déceptions souvent faute de budget, il accède finalement à la notoriété grâce au film Reservoir Dogs (Les enragés) en 1992 qui lui vaut plusieurs prix. Puis, suit en 1995, Pulp Fiction (Fiction pulpeuse) avec John Travolta qui lui vaut sept nominations aux Oscars dont notamment celles du meilleur film et meilleur réalisateur.
Même si Tarantino a fait plusieurs pauses durant sa carrière, il ira de succès en succès. Un peu comme s’il attendait l’idée parfaite pour se retrousser les manches.
Son dernier grand film, son neuvième, Once Upon a Time... in Hollywood (Il était une fois à Hollywood) sorti en 2019, mettant en vedette Leonardo DiCaprio et Brad Pitt est pour lui une sorte de consécration. L’histoire est un mélange de fiction et de faits réels sur la secte du gourou Charles Manson et le meurtre de l’actrice Sharon Tate sauvagement abattue alors qu’elle était enceinte.
En plus d’être présenté en compétition au Festival de Cannes, le film remporte trois Golden Globes et est nommé dix fois aux Oscar.
En lisant son livre, on se dit que si Tarantino n’avait pas été cinéaste, il aurait été critique de cinéma, puisqu’il prend un malin plaisir à décortiquer tous les films qu’il visionne.
D’ailleurs, on apprend que son prochain film aura pour personnage central une critique de cinéma.
Depuis plusieurs années, le réalisateur affirme qu’il ne réalisera que 10 films au cours de sa carrière.
Avec neuf films à son actif, s’il dit vrai, le prochain sera son dernier.
La sortie de son dixième film, The Movie Critic, est prévue pour 2024.
Quelques grandes distinctions reçues
- En 1992, il reçoit le Prix international de la critique au Festival international du film de Toronto pour Reservoir Dogs.
- En 1994 il reçoit la Palme d’or au Festival de Cannes pour son film Pulp Fiction.
- En 1995, il remporte l’Oscar et le Golden Globe du meilleur scénario original pour Pulp Fiction.
- En 2013, il obtient l’Oscar du meilleur scénario original pour son film Django Unchained.
- En 2020, il gagne le Golden Globe du meilleur scénario, pour son film Once Upon a Time... in Hollywood.
- Il réalise son rêve d’enfant en 2015, lorsqu’il reçoit son étoile sur le célèbre Hollywood Walk of Fame.