Steve Gagnon: quand les guimauves font voyager

Anne-Marie Lobbe
Et si les plus grandes merveilles du monde, telles les pyramides d’Égypte, étaient faites de guimauves ? Afin de les réparer, Mado doit parcourir le monde. Le comédien et dramaturge Steve Gagnon signe un album jeunesse qui fait voyager... et rêver de guimauves grillées sur un feu de camp !

22 guimauves autour du monde, c’est une histoire incroyable ! C’est un récit adapté d’une pièce de théâtre, mais d’où vient l’idée de base ?
Jusqu’à l’âge de 12 ou 13 ans, j’avais l’habitude de passer tous mes étés dans un camping où mes grands-parents étaient saisonniers, tout près d’Alma, au Lac-Saint-Jean. Je suis une personne très nostalgique. Un soir, j’étais avec mes enfants et des amis autour d’un feu. On faisait griller des guimauves et je n’avais pas envie d’en manger... Puis, je suis comme devenu nostalgique d’une ancienne vie où j’en ai tellement mangé, des guimauves ! J’ai repensé à tous ces étés...
C’est ainsi que vous avez fait le saut en littérature jeunesse, à ce stade-ci de votre carrière !
J’ai deux jeunes enfants. C’est devenu une passion de trouver des albums jeunesse qui vont les passionner et les faire rigoler. Je trouve qu’il y a beaucoup d’œuvres destinées aux enfants qui tentent absolument de passer un message, soit sur l’environnement ou un message sociopolitique. Ça devient difficile de lire quelque chose qui ne suscite pas une grande discussion. J’avais envie d’écrire un livre ludique, qui fasse appel à l’imaginaire.
Que dire des illustrations ; elles sont superbes, amusantes et originales !
On voulait quelqu’un qui allait sortir du réalisme, jouer avec la poésie, mais autrement. Et si les montagnes étaient orange et les visages bleus ? Le processus créatif de l’illustratrice laisse place à tous les possibles. On a poussé cette espèce de notion de laisser courir l’imagination et la créativité.
Sans que des thématiques sérieuses soient nécessairement mises à l’avant-plan, le thème de l’environnement ressort...
Oui, car c’était important que l’histoire ne soit pas non plus complètement insignifiante ou que divertissante. Il y a cette fable autour de l’environnement et du réchauffement climatique, mais je me suis assuré que l’enfant puisse le relever ou pas, que ce soit son choix de le relever et d’en parler ou pas. Ou le choix de l’adulte de lui demander de quoi ça parle, derrière cette histoire-là. Il y a un lien très simple à faire avec le réchauffement climatique. C’est hyper présent dans la vie de mes enfants, des enfants en général.
Ils sont extrêmement conscients des enjeux environnementaux. On ne peut pas faire autrement, car ça affecte leur routine.
Puisque vous êtes un habitué des guimauves sur un feu, la guimauve parfaite est-elle un peu ou beaucoup grillée ?
Non, pas trop ! Il faut que toute la guimauve soit dorée. Il faut que ça ait l’air d’un petit lingot d’or rond et mou. Je suis très bon pour manier la guimauve (rires) !