Québec: une ville inspirante pour les auteurs
Les auteurs d’ici et d’ailleurs sont sous le charme


Marie-France Bornais
Québec, ville mythique visitée par plus de quatre millions de personnes chaque année, par affaire ou par plaisir, fascine évidemment les auteurs. Ceux qui y habitent se laissent inspirer par les vieilles pierres, le panorama, les paysages bucoliques de l’île d’Orléans, le fleuve, toujours changeant. Les nombreux sites historiques et la gastronomie réputée de la Vieille Capitale séduisent assurément. Les écrivains qui habitent ailleurs tombent aussi sous le charme. Lisez ce que tous ces formidables créateurs ont à partager au sujet de Québec: c’est spécial et vraiment intéressant. Passez les voir au Salon international du livre de Québec, ils seront ravis de vous rencontrer!



Sonia Alain
Les inconnues de l’île d’Orléans
Les Éditeurs réunis
«J’ai toujours eu un attrait particulier pour l’île d’Orléans et Québec. Chaque été, j’y retourne, car j’aime beaucoup m’y promener. Le Vieux-Québec et l’île d’Orléans dégagent un charme unique. Ces endroits sont tellement chargés d’histoire. Quand j’ai découvert que l’île d’Orléans était l’un des berceaux du Québec, à l’époque de la Nouvelle-France, j’ai tout de suite été captivée. D’ailleurs, j’ai visité la Maison Drouin, le manoir Mauvide-Genest, ainsi que la chalouperie Godbout, et j’ai adoré ces trois lieux. Je me suis inspirée de ces endroits pour mes deux romans. En outre, Gauvin, dans le tome 1, possède une chalouperie avec son père. Pour ce qui est du Vieux-Québec, j’ai exploré les vestiges du château Saint-Louis sous la terrasse Dufferin, et j’ai été fascinée. Cela m’a inspiré une scène dans le tome 2 de ma série. Ces deux régions sont un coup de cœur pour moi!»
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Marjolaine Bouchard
La rêveuse de Deux-Rives
Les Éditeurs réunis
«Sur le plan personnel, mon lien avec la ville existait déjà, il n’a fait que se consolider: j’y ai retrouvé une partie de ma famille et des ami(e)s. En ce qui concerne l’écriture, dès mon installation ici, en 2019, inspirée par la ville elle-même et par certaines écrivaines qui y ont vécu, je me suis lancée dans ce qui allait aboutir à La rêveuse de Deux-Rives, roman que j’ai situé à Québec, renommée Deux-Rives pour la circonstance. Autrement, la proximité et le nombre de bibliothèques, les activités littéraires (lecture publique grâce à Liratoutâge, rencontres avec des cercles de lecture), la richesse du patrimoine culturel et historique rendent l’inspiration semblable à l’air que je respire: naturel et agréable.»
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Rose-Line Brasset
Juliette à Venise
Éditions Hurtubise
«Juliette, l’héroïne de ma série de romans pour ados, habite à Québec, sur la rue du Parvis, pour être précise. C’est sa ville, son point d’ancrage, sa référence lorsqu’elle découvre le monde. La plupart de ses aventures débutent d’ailleurs par un événement qui se passe non loin de chez elle. C’était important pour moi étant donné que j’habite ici depuis 52 ans et que je suis particulièrement fière de ma ville. Le début de Juliette à Berlin, par exemple, se passe sous les bretelles de l’autoroute Dufferin, dans le quartier Saint-Roch. L’histoire de Québec s’inscrit dans mon ADN et c’est aussi pour cette raison qu’il fallait absolument un Juliette à Québec, au même titre que le Juliette à Paris ou celui qui se passe à Londres.»
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Tommy Byrne
Premio-Real dans la capitale
Éditions Septentrion
Tommy Byrne trouve la ville de Québec particulièrement inspirante pour son travail d’écrivain. «Sans doute parce que de nombreux écrivains l’ont trouvée inspirante bien avant moi! Le fait de vivre dans un bâtiment où l’on trouve une plaque bleue “Ici vécut” d’un grand écrivain et poète doit aussi jouer pour quelque chose!» Il a trouvé un angle très intéressant à travailler dans son livre, Premio-Real dans la capitale. Voici ce qui l’a étonné le plus en faisant ses recherches. «Bien qu’extraordinaires, les étoiles filantes restent éphémères et tombent malheureusement dans l’oubli. Étonnant que le comte de Premio-Real, personnage omniprésent dans la presse de l’époque, fut largement oublié par les historiens du 20e siècle.»
Tommy Byrne présentera une conférence ($) le jeudi 11 avril de 9h15 à 10h au Salon VIP du Centre des congrès de Québec.


Jean-Pierre Charland
La famille Chevalier
Éditions Hurtubise
«La difficulté est que la ville de Québec n’est pas d’abord une source d’inspiration pour moi, mais un cadre magnifique pour situer des romans. Cela s’imposait d’autant plus que je connaissais parfaitement la ville. Au moment où j’entamais une nouvelle phase de mes activités d’écriture (après les ouvrages “savants” et les manuels scolaires), le quatrième centenaire m’invitait à situer l’action dans cette ville. Cela d’autant plus que de nombreuses publications évoquaient son passé, notamment des ouvrages reprenant de nombreuses illustrations anciennes. Puis le projet de revalorisation du quartier Saint-Roch lancé par le maire Lallier rappelait son importance dans l’histoire, comme un haut lieu du commerce au détail et de la production manufacturière.
Tout naturellement, j’en suis venu à l’écriture de l’histoire de famille d’un marchand de la rue Saint-Joseph (inspiré de Paquet), et de rappeler que les appartenances sociales à Québec sont marquées par la géographie: il y a le bas, et le haut, et plusieurs marches entre les deux. À Montréal, on a Hochelaga et West Mount. Mais c’est moins évocateur que les concepts de basse et haute ville. Thomas Picard gravit cette pente jusqu’à la Grande Allée.
J’évoquais plus haut le quatrième centenaire. Tout de suite, cela m’a incité à parler du troisième. C’était le moment de la Belle Époque, alors que l’on connaissait l’entente cordiale (entre la France et le Royaume-Uni). Ce contexte favorisait la bonne entente entre Canadiens français et anglais, au moment où Laurier – député de Québec-Est – est le premier ministre du Canada. Une bonne entente qui se termine avec la crise de la conscription de 1917: le récit passerait de la bonne à la mauvaise entente. Donc j’avais un très beau cadre – Québec – et une période, de 1896 à 1918, où se déroulent toutes les péripéties de ma première saga, Les portes de Québec.»
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Claude Coulombe
Comme une fleur solitaire
Les Éditeurs réunis
«Je suis né à Québec et j’y ai toujours vécu. Même après tout ce temps, je la trouve toujours aussi belle et inspirante. Parcourir ses rues à pied ou en vélo me procure le même bonheur aujourd’hui qu’hier. La plus vieille ville d’Amérique regorge d’histoire, de lieux magiques ou prestigieux. On peut reculer dans le temps et il y a toujours quelque chose à raconter. Québec, je la connais, et j’adore voir mes personnages évoluer dans ce décor magnifique et historique.»


Jacques Côté
Requiem américain, tome 2 : Au nom du frère
Éditions Flammarion Québec
«Québec a été le décor de mes premiers romans et de la série Duval. Elle est comme un personnage. Je l’ai beaucoup dessinée et peinte dans mes histoires. J’ai la chance de vivre dans la plus vieille ville d’Amérique du Nord. Je connais très bien sa topographie et son tissu social. J’aime son aspect aérien, ses rues sinueuses; une ville à plusieurs niveaux, une grosse colline avec de belles perspectives.»
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Nicole Dorion-Poussart
Le Nouveau-Sillery : Histoire, Architecture, Nature
Éditions GID
«En raison de sa configuration au-dessus d’une haute falaise en surplomb du Saint-Laurent, de sa beauté naturelle, de son passé historique et de son histoire contemporaine, le quartier Sillery constitue un lieu exceptionnel dans la région de Québec. La présence autochtone, la maison des Jésuites, l’industrie du bois et le développement économique de Québec au 19e siècle, les grands domaines jardiniers, les parcs, l’architecture diversifiée de ses quartiers résidentiels: voilà bien les fils conducteurs qui traversent mon ouvrage.»


Mireille Gagné
Frappabord
Éditions La Peuplade
«La ville de Québec offre une fusion unique entre le dynamisme urbain et la tranquillité naturelle, notamment grâce au majestueux fleuve Saint-Laurent en arrière-plan. Cette dualité m’inspire profondément dans mon travail d’autrice, car elle reflète les nuances de la vie et des relations entre les humains et la nature que j’aime explorer dans mes livres. Dans mon dernier roman, Frappabord, j’ai longuement contemplé le passage des glaces sur le fleuve, captant leur son, leur contraction, leur superposition, leur rythme, illustrant ainsi toute la force, la rage parfois, et même la beauté de cette interaction puissante entre l’eau et la terre, entre nous et la nature.»
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Karine Gagnon
Irma s’en va-t-en guerre
Éditions Septentrion
«Comme Irma LeVasseur est née et a grandi dans Saint-Roch, mon roman à son sujet a représenté une occasion rêvée pour revisiter plusieurs pans d’histoire de notre belle ville de Québec. J’ai notamment imaginé comment les gens avaient vécu le terrible incendie qui a détruit la basilique-cathédrale Notre-Dame-de-Québec, en 1922.
J’ai aussi eu la chance de découvrir, à travers des écrits et des archives, des personnages de la région qui en menaient large chacun à leur façon, aux 19e et 20e siècles. Je pense par exemple à Nazaire LeVasseur, père d’Irma, journaliste aux manières à la Cyrano de Bergerac; à Ferdinand Canac-Marquis, grand chirurgien de cette famille qu’on connaît pour ses quincailleries, et qui a fait sensation jusqu’aux États-Unis pour ses opérations. J’ai aussi découvert Émilienne Larocque, l’une des premières Québécoises à devenir éditrice d’un journal, et son fils journaliste, Edmond Chassé.»
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Pierre Lahoud
Lieux emblématiques du Québec
Éditions GID
«La situation de la ville de Québec est le point de convergence des trois grandes régions géographiques du Québec, le Bouclier canadien au nord, les Appalaches au sud et la plaine du Saint-Laurent; sans compter le contact permanent avec ce fleuve extraordinaire. Champlain avait raison quand il a choisi ce site exceptionnel. Québec c’est un lieu remarquable tant sur le plan de la géographie que de l’histoire. L’esprit du lieu y est présent partout.
Découvrir Québec c’est aussi partir à la recherche de ces curiosités insolites qui font partie de son histoire. Ces lieux secrets encore insoupçonnés qui nous font redécouvrir la ville. Ces curiosités nous apportent une nouvelle dimension de l’histoire de la ville, souvent méconnue mais pas encore disparue.»
Son objectif ? «Faire découvrir la beauté qui nous entoure et surtout sensibiliser les gens à l’importance de cette beauté et à la nécessité de la protéger pour les générations futures.»


Jacques Lamontagne
Wild West
Éditions Dupuis
«Ayant grandi au centre-ville de Québec, dans le quartier ouvrier de Saint-Sauveur, on peut dire que la ville fait partie de mon ADN. Elle a d’ailleurs servi de décor dans ma BD fantastique, Le Manoir Sheridan, réinterprétée par la vision asiatique du dessinateur chinois Ma Yi. Ce qui me plaît en elle, c’est sa richesse en événements historiques, sa proximité avec la nature et son bouillonnement culturel. Pour moi, ce rendez-vous annuel qu’est le Festival BD de Québec est l’occasion de me sortir de ce travail solitaire qu’est celui d’auteur BD et d’aller à la rencontre de ces gens qui me permettent depuis maintenant 20 ans d’œuvrer dans le 9e art.»


Marie-Renée Lavoie
Encore une autre curieuse histoire d’un chat moribond
Éditions Hurtubise
«J’ai trop longtemps regardé Limoilou, il est étampé dans le fond de ma rétine et sert de trame à tout ce que j’écris. Les maisons sont toujours des plex, les cours, des ruelles, les gens, des veilleux de balcons. Il y a aussi le fleuve à portée de bicyck, toujours en filigrane dans mes œuvres, comme les côtes et escaliers pour “monter en haut”. Parce qu’on vient toujours d’en haut ou d’en bas, à Québec. C’est aussi des notes colorées dans la langue, Québec, des relents de diphtongues, des bus au féminin, des bagels en français et des poteaux aux voyelles sèches. Cette musique habite mes dialogues, les habitera toujours. Parce que c’est mauditement beau.»
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Martine Latulippe
Dans la nuit
Éditions Québec Amérique
«La ville de Québec est présente dans mon travail jeunesse à cause des légendes. J’ai écrit plusieurs livres sur le sujet, j’ai donc abordé la Dame blanche de la chute Montmorency, le pont de Québec, le fantôme du château Frontenac, etc. Mais c’est surtout dans mes recueils de nouvelles pour adultes que Québec devient presque omniprésente! Dans Les faits divers n’existent pas, on la retrouve dans pratiquement toutes les nouvelles. J’y parle des plaines, du Vieux-Québec, de Saint-Roch... Québec est une ville superbe; j’y marche beaucoup et elle ne cesse de m’inspirer.»
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Denyse Légaré et Paul Labrecque
Cap-Rouge, le train-train quotidien
Éditions GID
«Québec est une ville qu’on ne se lasse pas de découvrir. On croit bien la connaître, puis, au détour d’une rue, on remarque un détail, un ornement, qui évoquent un événement, une personnalité ou une histoire. Écrire sur Québec et sa région, c’est non seulement décrire ces lieux magnifiques, mais c’est aussi révéler quelques bribes de la vie des gens, illustres ou anonymes, qui la rendent si particulière.»


Isabelle Picard
Des glaçons comme du verre
Éditions Flammarion Québec
«Québec c’est la ville où je suis née et j’ai grandi, que ce soit dans les rues étroites et animées de la vieille ville ou dans les espaces habités par la nature, par le silence. Mes racines y sont fortes, ancrées dans tout son territoire. À Wendake, je retrouve ma famille, à Québec je retrouve mes amis. Pour moi, il était essentiel de raconter Québec dans mes romans, comme je la connais. Je ne manque jamais une invitation d’aller à la rencontre des lecteurs dans les librairies ou les écoles, de me raconter, de nous raconter comme autochtone et allochtone, unis par cette ville porteuse d’histoire depuis 10 500 ans.»
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Émilie Rivard
Villes et villages
Éditions Québec Amérique
«La ville de Québec m’a inspiré deux romans: Première avenue, qui met de l’avant la couleur bien particulière du quartier Limoilou, à travers ses étrangetés et sa douceur, ainsi que Notre-Dame-des-Anges, qui se déroule dans Saint-Roch, avec son énergie particulière et ses contradictions. J’ai aussi eu la chance de créer un documentaire jeunesse sur la région, qui m’a permis d’en apprendre encore plus sur mon nid. Mais au fond, des petits bouts de ma ville se cachent dans chacune de mes histoires.»


Julie Rivard
Rétro Love
Éditions Hugo
«Dans chacun de mes romans, je me fais un devoir (et un pur plaisir) de mettre une ville en valeur. Et je dirais même que celle-ci n’est pas uniquement un simple décor ou un prétexte pour partager des anecdotes et des traditions qui lui sont propres. Je m’assure qu’elle devienne un personnage, en ce sens qu’elle est vivante, elle nous plonge dans son ambiance, son rythme, ses odeurs, ses bruits! Dans Rétro Love, le Limoilou de 1960 revient à la vie, à travers ma fougueuse Élie tout juste arrivée de 2023! Dans mon prochain, c’est le Vieux-Port de Québec qui deviendra l’un de mes personnages secondaires, en quelque sorte. J’aime ma belle ville, mais surtout, j’adore la revisiter avec mes yeux d’auteure!»
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Sylvain Rivière
G pour Généreuse Gaspésie
Éditions Bouton d’or d’Acadie
Pour décrire à quel point Québec l’inspire, Sylvain a écrit un poème!
«Dans l’avril des mots de Neufve-France
Ou la connaissance mène la danse
Du silence à l’écho, de la chambre au salon
Trouver réponses à nos questions
S’écouter, s’apprendre, se dire
Se réinventer, s’écrire, se relire
Entre les lignes d’un pays-fleuve
Souverain d’amours neuves
Le temps de tourner la page
Entre deux âges comme en voyage...»
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Pour connaître l’horaire des séances de signature et des activités présentées par ces auteurs, rendez-vous sur le site web du Salon international du livre de Québec : silq.ca