Avis aux propriétaires d’un chalet ou d’un plex: Québec hausse lui aussi l’impôt sur le gain en capital

Geneviève Lajoie
Le gouvernement Legault emboîte le pas du fédéral et augmente l’impôt sur le gain en capital, ce qui lui permettra de récolter trois milliards de dollars sur cinq ans.
• À lire aussi: Girard songe à hausser l’impôt sur le gain en capital: une cagnotte potentielle de 3 milliards $ pour le Québec
• À lire aussi: Taxe sur le gain en capital: une mesure pour que les ultrariches contribuent davantage
Dès le mois de juin, les propriétaires de chalets, de plex ou de résidences secondaires qui vendent seront taxés davantage s’ils font un profit de plus de 250 000$.
La réflexion du ministre québécois des Finances fut brève. Deux jours après le dépôt du budget Freeland, Eric Girard a donné le feu vert jeudi à l’harmonisation du régime fiscal avec Ottawa.
«Notre volonté demeure de réduire globalement le fardeau fiscal des contribuables tout en maintenant une saine gestion des finances publiques», a-t-il fait valoir dans un communiqué de presse laconique.
Aux prises avec un trou historique dans les coffres de l’État, le grand argentier du Québec n’avait pas caché sa tentation plus tôt cette semaine d’emprunter la même voie que le gouvernement de Justin Trudeau pour éponger le déficit.
«Il faut comprendre que l’impôt des corporations, c’est compliqué! a-t-il renchéri. Alors pour des raisons de cohésion fiscale, le Québec a toujours été harmonisé», avait signalé le ministre. Déjà, son ministère évaluait la cagnotte à «trois milliards de dollars sur cinq ans» pour le trésor public.
Des gains de plus de 250 000$
Rappelons que le gain en capital est le profit tiré de la vente d’un chalet, d’un plex, d’une résidence secondaire ou d’actions. Actuellement, les contribuables québécois paient de l’impôt sur la moitié des gains qu’ils font de la vente d’un bien dont la valeur a augmenté, à l’exception de leur résidence principale.
Le tout récent budget fédéral prévoit que l’impôt sur le gain en capital s’appliquera à 66% du profit réalisé de plus de 250 000$ à compter du 25 juin prochain.
Si cette mesure visant notamment les plus fortunés plaît à Québec solidaire, les députés du Parti libéral du Québec l’ont vivement dénoncée. Le libéral Frédéric Beauchemin craint l’impact sur la productivité des entreprises, ainsi que sur les propriétaires de petit immeuble à revenus.
«Ce qui est envisagé par la CAQ n’est pas une taxe sur le gain en capital, mais plutôt une taxe sur l’entrepreneuriat, sur l’innovation et sur la productivité du Québec. Cela défie toute logique dans le contexte économique actuel», a-t-il déclaré.
Des inquiétudes semblables ont été exprimées par les Manufacturiers et Exportateurs du Québec.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.