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Culture

Que faisait Ted Pluviose d'«Indéfendable» avant de devenir acteur? La réponse va vous surprendre!

«Indéfendable» dès le lundi 8 septembre à TVA et sur TVA+

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Marjolaine Simard

2025-09-04T10:00:00Z
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Avec son charisme éclatant et son énergie débordante, Ted Pluviose capte l’attention partout où il passe et crève littéralement l’écran dans les séries les plus en vue du moment. Avant de se faire remarquer dans des rôles plus dramatiques, il s’est d’abord illustré sur scène comme humoriste et derrière le micro en tant que rappeur engagé, pendant plusieurs années. Fils d’une mère haïtienne rigoureuse et amoureuse des mots, père d’un jeune homme allumé, follement amoureux de sa fiancée et de sa vie paisible au bord de l’eau, Ted s’est confié à nous avec une authenticité désarmante sur son parcours hors du commun.

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Ces dernières années, on te voit dans diverses séries à la télévision. Ce que l’on sait moins, c’est que tu as commencé ta vie d’artiste dans le hip-hop...

Absolument! À l’école, j’aimais beaucoup la poésie. J’étais un grand passionné de la langue française, alors écrire des textes est venu naturellement. Vers 15 ans, j’ai commencé à écrire pour le plaisir, puis à faire des petits spectacles à l’école. J’ai rapidement eu la piqûre, parce que les gens réagissaient quand j’étais sur scène.

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Quelles ont été les grandes étapes de ton parcours musical?

Je me suis retrouvé dans un groupe qui s’appelait Apogée. On a gagné le concours Les Francouvertes en 1999, alors que j’avais 19 ans. On a ensuite fait des spectacles en France, attiré l’attention de maisons de disques... mais ça n’a pas abouti. On n’était sans doute pas assez matures. Malgré tout, ça m’a permis de vivre des expériences extraordinaires. Ensuite, j’ai poursuivi en solo sous le nom de Dirty Taz. J’ai sorti trois albums: Revenge of the Nerds, L’idiot du village et Musique d’ascenseur.

D'où te vient ton amour de la langue française?

Assurément de ma mère, une maman haïtienne d'une famille monoparentale qui voulait le meilleur pour ses enfants. Pour elle, deux fautes d’orthographe, c’était déjà trop. Ma sœur et moi sommes allés à l’école privée; les bonnes notes étaient non négociables. À l’époque, je ne comprenais pas trop cette exigence, mais aujourd’hui, je sais que ça m’a forgé. Je lui dois mon souci du détail... Elle était rigoureuse à tous les niveaux. La maison devait être impeccable. Il fallait toujours bien se tenir et bien se vêtir. Ma mère me disait: «Donne-leur jamais une raison de te faire un reproche.» Avec le recul, c’était un peu oppressant pour un enfant, mais ça m’a forgé. Aujourd’hui, je suis ponctuel, fiable, et je ne laisse jamais tomber les gens. Je pense que ça vient d’elle.

Que faisait-elle dans la vie?

Elle était infirmière en chef à l’Hôpital Louis-Hyppolite Lafontaine, où j’ai moi-même travaillé! J’y suis entré à l’entretien pour un été, et j’y suis finalement resté 15 ans. J’ai ensuite été affecté au centre de redistribution, où je préparais les plateaux-repas et les livrais dans les unités. Ça m’a profondément marqué. Travailler dans un hôpital spécialisé en psychiatrie, ça m’a ouvert l’esprit. J’y suis arrivé avec des préjugés, mais j’ai vite compris qu’on est tous à un événement près de se retrouver là. Cette proximité avec les patients a développé mon côté humain.

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Comment ta mère a-t-elle réagi en te voyant te tourner vers la musique, l’humour et la comédie?

Elle m’a toujours encouragé. Elle nous laissait beaucoup de liberté, tant qu’on avait un plan B. C’est d’ailleurs pour ça que je suis resté à l’hôpital aussi longtemps, car c’était flexible.

De quel coin viens-tu?

Je suis né à Montréal-Nord et j’ai grandi à Rivière-des-Prairies, des quartiers parfois mal perçus, mais où l’esprit de communauté est fort. On y côtoie toutes sortes de réalités sociales. Et comme j’ai fréquenté l’école privée, j’ai appris à naviguer entre différents milieux. Aujourd’hui, il n’y a pas vraiment d’univers où je ne me sens pas à l’aise. Ça m’aide énormément dans ce que je fais.

Un jour, tu as décidé de t’inscrire à l'École nationale de l’humour...

J’ai toujours été le comique de la famille et, à un moment, je me suis retrouvé dans une période de flottement, sans trop savoir quoi faire. C’est ma mère qui m’a dit: «Pourquoi tu ne vas pas à l’École de l’humour?» J’ai d’abord suivi un cours du soir pour tester. On y travaillait un numéro, que j’ai ensuite présenté en audition... et, contre toute attente, j’ai été accepté dans le programme régulier. J’avais juste ce numéro, alors que les autres avaient déjà plusieurs numéros rodés. Ils faisaient de l’humour depuis longtemps. Moi, je suis arrivé là un peu par accident.

Comment as-tu vécu ton passage à l’École de l’humour?

C’était confrontant. Pour la première fois, je me retrouvais entouré de gens très talentueux. Je ne pouvais plus juste surfer sur mon talent naturel, il fallait travailler. C’était l’année de François Bellefeuille, Mathieu Cyr, Simon Gouache, Mélanie Couture... Plusieurs ont eu du succès très vite. Pendant ce temps-là, je travaillais encore à l’hôpital, et les gens autour me disaient: «Tes amis percent, qu’est-ce que t’attends?» C’était une grosse leçon d’humilité. Douloureuse, mais salutaire. Au final, ça m’a fait grandir.

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Tu as récemment déménagé...

Toute ma vie, j’ai été dans l’action. À 47 ans, j’ai besoin de me déposer, de retrouver une forme de sérénité. J’ai déménagé au bord de la rivière Richelieu, entouré de fermes. C’est une autre dynamique, plus douce. Quand je reviens à Montréal, je suis content... mais j’ai vite besoin de retrouver mes quartiers tranquilles. Le métier qu’on fait est déjà assez intense comme ça. J’avais besoin de me rapprocher de la nature.

As-tu des enfants?

J’ai un fils de 22 ans. Un grand garçon extraordinaire, sensible, allumé, féministe assumé... Un enfant de son temps. Ce que j’admire des jeunes de sa génération, c’est leur proximité avec leurs émotions. Même si je ne suis pas toujours d’accord avec tout, je trouve qu’on devrait s’en inspirer davantage. J’adore passer du temps avec lui et ses amis. J’essaie toujours d’absorber de leur énergie.

Qu’est-ce qu’il fait dans la vie?

Il étudie en photo à Concordia. Il est aussi dans une agence de mannequins, mais j’ai l’impression qu’il va finir derrière la caméra. Il a un œil vraiment particulier. Ce n’est pas quelqu’un qui aime se mettre en avant, mais il est super débrouillard. Il a quitté la maison à 18 ans pour vivre en appart. Comme parent, tu donnes les outils... mais à un moment, il faut le laisser voler. Et lui, il vole très bien.

Es-tu en couple?

Oui... et même fiancé! Ça fait environ un an et demi qu’on est ensemble, mais on se connaissait déjà depuis sept ans. Gabrielle travaille elle aussi en psychiatrie, comme éducatrice spécialisée. J’ai une admiration sans bornes pour elle. C’est une fille d’équipe, une femme solide, qui m’amène une paix intérieure incroyable. Avec elle, je me dépose. On est vraiment bien ensemble.

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Dominic Gouin / TVA Publications
Dominic Gouin / TVA Publications

C’est toi qui as fait la grande demande?

Oui, mais à sa façon! Gabrielle est très réservée, elle déteste quand c’est trop flamboyant. Elle m’avait dit clairement: «Pas de grosse affaire devant tout le monde!» Alors c’est une demande qui s’est faite tout en douceur.

Peux-tu me parler de ta sœur?

Elle a cinq ans de moins que moi et elle travaille aussi comme intervenante dans un hôpital. Une autre femme formidable dans ma vie. Elle a deux enfants, alors je suis un vrai mononcle... dans le bon sens du terme! (rires) Je les garde parfois, je les adore. Ils sont comme mes enfants version 2.0. Je fais de mon mieux pour être présent, même si je viens de déménager plus loin.

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Tu reprends ton rôle de l’enquêteur Simon Parent dans Indéfendable. Que peux-tu nous dire sur cette suite?

Je tourne présentement, et je peux dire que mon personnage évolue! Il va être impliqué dans des enquêtes et des intrigues vraiment intéressantes durant la saison. À la base, mon personnage ne devait pas rester longtemps dans la série. Finalement, la production a trouvé Simon intéressant et a décidé de développer le personnage. Je me sens extrêmement privilégié de voir ce qui devait être éphémère devenir régulier.

Tu es aussi de la distribution de la nouvelle série Anticosti, où tu joues le père Adrien...

C’est un religieux... mais pas aussi lisse qu’il en a l’air. C’est un ecclésiastique moderne, empathique, c’est d’abord un «gentil», mais on finit par se questionner sur ses réelles intentions. Entretient-il des liens douteux? Cache-t-il autre chose? J’adore ce flou qui l’entoure. Malheureusement, je ne faisais pas partie de l’équipe qui est allée tourner sur l’île d’Anticosti. C’est l’fun parce que ce projet m’a aussi permis de retrouver Dominic Goyer, un des réalisateurs, avec qui j’étudiais au primaire! On ne s’était pas revus depuis, et c’était comme si le temps s’était figé et que rien n’avait changé. Une super belle expérience.

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On pourra également te voir dans la deuxième saison de Classé secret, diffusée à TVA cet automne. Tu incarnes Pierre Malherbe, un ingénieur minier en mission à l’étranger...

Pierre est en mission avec son collègue Arnaud Cowan (Maxime de Cotret). Il travaille pour un groupe minier qui fait des recherches depuis la région de Ghanim. C’est un lieu fictif situé à la frontière de l’Algérie, de la Tunisie et de la Libye. Pierre et Arnaud se font kidnapper et torturer par un groupe qui veut leur soutirer des informations recueillies pendant leur mission. Même si c’était un rôle et que je ne me faisais pas torturer pour vrai, il a fallu que j’entre dans un état d’esprit très particulier. Ç’a été intense comme tournage. On est allés tourner nos scènes dans le désert, au Maroc. C’était puissant. J’étais avec Maxime de Cotret, avec qui je partageais plusieurs scènes, et on est devenus des amis. Entre deux scènes, on était dans une Jeep en plein désert... et on pleurait, juste happés par l’immensité du lieu et l’émotion du moment. C’était un privilège immense.

Et dans la cinquième saison de Doute raisonnable, qui sera diffusée incessamment, tu interprètes Stéphane Toussaint... un rôle un peu plus trouble?

Oui! C’est un intervenant dans une école secondaire, impliqué dans l’une des intrigues. Et rapidement, on commence à se demander s’il n’est pas mêlé à des affaires un peu louches. Ce n’est pas une très bonne personne. C’est le fun, parce que ça me sort du registre des «bons gars» que j’ai souvent joués. C’est loin de moi, et justement, ça me permet d’explorer d’autres zones comme acteur. Plonger dans les zones grises de l’être humain, c’est franchement jouissif.

Classé secret, dès le mardi 9 septembre à 21 h, à TVA

Anticosti, dès le 29 octobre à 21h, à Séries Plus

Doute raisonnable: les cinq premiers épisodes seront disponibles sur l’Extra de Tou.tv dès le 28 octobre.

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