Dans l’univers des vins de Bordeaux


Marie-France Bornais
Romancière fabuleuse dont les best-sellers sont traduits dans une trentaine de pays, Katherine Pancol invite ses lecteurs dans le mystérieux monde des vins de Bordeaux dans son nouveau roman, La mariée portait des bottes jaunes. À travers l’histoire d’India et Louis, deux enfants abandonnés par leur mère devant la grille d’un domaine prestigieux, elle raconte des histoires de famille, les coulisses du Bordelais, la vie qui passe, tendre, authentique, pleine de surprises.
Quand leur mère Muriel les dépose devant la grille du château de Berléac en leur disant qu’elle reviendra, India et Louis ont dix et huit ans et demi.
Ils devront vite apprendre les codes d’une famille dont ils ignorent tout: ils ont été parachutés dans une dynastie bordelaise à la tête d’un des plus grands vignobles de Graves.
Les enfants sont accueillis avec méfiance et réticence dans ce château majestueux où flottent les querelles, les souvenirs, les secrets, les trahisons, les rancunes. Chacun a un rôle à jouer... et chacun veut être en premier plan. Les enfants, avec leur candeur et leur innocence, vont bouleverser tout ce beau monde.
Un univers fascinant
Katherine Pancol, en entrevue téléphonique, explique qu’elle a adoré explorer tout l’univers des vins de Bordeaux pour écrire ce nouveau roman foisonnant, remarquable, qui lui a demandé deux ans de travail.
«L’histoire est venue à force d’être allée à Bordeaux, d’être logée dans des châteaux, de voir les vignobles autour, de visiter les chais et de voir le travail incessant du vin. C’est vraiment de l’artisanat total. Le vin est toujours différent et le vigneron est au service de la vigne. C’est la vigne qui décide.
«Il y a des œnologues, des maîtres de chais... il y a toute une organisation autour de la grappe de raisin. C’était très émouvant de les voir travailler. Ils font de la dentelle. Ils disent d’ailleurs qu’ils élèvent le raisin, qu’ils élèvent la récolte.»
Katherine Pancol a fait des recherches poussées sur le terrain pour apprivoiser cet univers à la fois fascinant et mystérieux. «Je ne connaissais pas du tout. Je me suis fait inviter dans un château. J’ai commencé par les vendanges: j’ai passé 15 jours au moment des vendanges. Je suis allée dans les vignobles, dans les chais, dans les salles de triage. J’ai tout vu. Je me suis imbibée de plein de détails que je notais dans des petits carnets. J’ai appris beaucoup de choses.»
Le châtelain qui l’a reçue lui a vraiment tout expliqué. «Il a été très patient», note-t-elle. Elle a visité un château de Graves où on élabore un très bon cru. Une fois qu’elle avait le décor, elle y a campé son histoire.

Deux enfants
Ses personnages, India et Louis, sont alors arrivés dans l’histoire.
«C’est un grand mystère! Il fallait qu’il y ait des enfants dans l’histoire. Je savais que Muriel avait deux enfants. Et quand la première scène est arrivée – celle qui se passe en voiture sur la départementale –, je suis montée à l’arrière avec les enfants. Je voyais les enfants, Franck et Muriel.
«Et quand les enfants ont commencé à parler, je me suis dit: ils parlent incroyablement, ces enfants! Ils ont une maturité... et une fantaisie. Je les ai découverts dans la voiture et c’est ça qui est génial quand j’écris. C’est ça qui m’enchante.»
Chercheuse de détails
L’écriture de Katherine Pancol se démarque par son humanité, la riche palette d’émotions qu’elle évoque et la foule de détails qui rendent l’histoire réaliste et vivante.
«Toujours observer, être à l’affût, regarder le détail qui va incarner le personnage ou la situation... moi, j’adore. C’est pour ça que j’écris: pour piquer les détails de la vie qui, au lieu de mettre une idée générale, illustrent d’un seul coup la situation ou le personnage. Il y a des chercheurs d’or... moi je suis une chercheuse de détails.»
- L’écrivaine française Katherine Pancol a écrit de nombreux best-sellers qui ont été traduits dans une trentaine de pays.
- Depuis leur parution, Les yeux jaunes des crocodiles, La valse lente des tortues et Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi, ainsi que la trilogie Muchachas, sont devenus des classiques.
- Elle espère revenir au Québec dans les prochains mois pour un salon du livre.
EXTRAIT
«Aliénor et Ambroise possédaient chacun un bureau dans la partie de la propriété réservée aux chais, aux salles de réception et de dégustation. Un ensemble de bâtiments avec de grandes verrières qui bordaient l’allée menant au château. Jacqueline avait suggéré qu’on ouvre un espace au rez-de-chaussée où seraient exposés les vins, les blancs et les rouges, les premiers et les seconds crus. Elle avait ajouté que ce serait une bonne idée de peindre une fresque le long des murs illustrant la vie du raisin, les vendanges, la mise en bouteille.»