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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Qualité du français: une formation en ligne pour combattre les anglicismes

Photo Adobe Stock
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Gabriel Côté

2023-04-17T20:37:36Z
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Deux femmes ont décidé de prendre à bras-le-corps le problème de la dégradation du français au Québec, en élaborant une formation sur les anglicismes du domaine de la gestion. 

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«Ce n’est pas seulement à l’État de se préoccuper de l’avenir du français au Québec», lance la linguiste Monique Cormier en entrevue avec l’Agence QMI. Moi, j’ai toujours dit que la qualité du français est une responsabilité individuelle et collective. Alors, c’est un peu une contribution personnelle et citoyenne.»

Avec la terminologue Noëlle Guilloton, Mme Cormier a conçu une formation en ligne, gratuite et accessible à tous, pour sensibiliser à la présence des anglicismes, en particulier dans le domaine de la gestion. L’initiative a été financée par l’Université de Montréal et l’Office québécois de la langue française.

«Dans les offres d’emploi, on lit souvent l’expression ‘’bénéfices marginaux’’, alors qu’en réalité on veut parler d’avantages sociaux», illustre-t-elle.

Les anglicismes sont-ils un cancer qu’il faut absolument éradiquer afin d’assurer la survie du français au Québec?

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«Non», répond la professeure à l’Université de Montréal, en riant. «Pour moi, ce ne sont pas des menaces. En ce qui concerne la langue, je ne suis pas dans le négatif, je suis dans le positif tout le temps.»

Même si ce ne sont pas des menaces, Mme Cormier est d’avis que la présence de mots et d’expressions anglaises est plus souvent qu’autrement «indésirable», comme l’indique d’ailleurs le titre de la formation : «Les indésirables : anglicismes dans le domaine de la gestion».

C’est que ces mots nuisent à la clarté de l’expression, et conduisent ainsi à des problèmes de compréhension.

«Si vous me dites que vous cherchez un ‘’vendeur agressif’’, et qu’en réalité vous cherchez un vendeur ‘’dynamique’’ ou ‘’persuasif’’, c’est possible que vous soyez mal compris. Mieux vaut utiliser des mots français», dit Mme Cormier.

La linguiste note toutefois qu’il est naturel que les anglicismes prolifèrent au Québec, ne serait-ce que pour des raisons démographiques et géographiques. En employant ces mots, les Québécois ne veulent pas mal faire, «ils ne sont tout simplement pas conscients», croit-elle.

«Parfois, on ne sait pas par quel mot remplacer un anglicisme. Mais quand on a pris conscience qu’il existe des mots français pour dire ce qu’on veut dire, on les utilise assez naturellement», affirme Mme Cormier.

Pour s'incrire à la formation gratuite cliquez ici

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