La publicité sur le déclin du français n’a pas la bonne cible, selon les partis d’opposition
Gabriel Côté
On ne renversera pas la tendance du déclin du français au Québec à coup de publicités, selon les partis d’opposition. Ils invitent le gouvernement à plutôt améliorer l’enseignement du français.
• À lire aussi: Le français au Québec, une espèce en voie de disparition aux yeux du gouvernement
En point de presse au parlement, le député solidaire Vincent Marissal a exprimé avoir eu le sentiment que la publicité du gouvernement s’attaque injustement aux jeunes.
«Les ados en ont plein d’expressions. Il y en a une par semaine!» a-t-il dit, en affirmant parler en connaissance de cause puisque trois de ses enfants sont actuellement des adolescents.
- Écoutez l’entrevue avec Jean-François Roberge à l’émission de Richard Martineau via QUB radio:
Le gouvernement Legault a investi 500 000$ dans une publicité truffée d’anglicismes qui compare le Québec à une espèce d’oiseau en voie de disparition. Le but de la vidéo est de sensibiliser la population au déclin du français.
Au Québec, le français est en déclin.
— Jean-F. Roberge (@jfrobergeQc) March 15, 2023
Ensemble, renversons la tendance.
Voici la nouvelle publicité du Ministère de la Langue française pour susciter une prise de conscience des Québécois au déclin du français au Québec.#polqc pic.twitter.com/O6gtxFU0IK
«En visant les ados, ce n’est pas la bonne cible. L’approche moralisatrice, ça m’énerve», a soufflé Vincent Marissal.
Le député de Rosemont se désole «de voir une certaine détérioration du français», mais il estime que le gros problème ne réside pas dans les expressions qu’emploient les jeunes, mais dans les déficiences de l’enseignement de la langue dans les écoles.
«On nivelle par le bas, a-t-il pesté. Est-ce qu’on va faire une publicité là-dessus?»
Rappelons que le rapport sur la maîtrise du français au collégial rendu public la semaine dernière faisait état du fait que certains cégeps sont contraints d’embaucher des candidats qui n’ont pas les compétences nécessaires en français, notamment en raison de la pénurie de main-d’œuvre.
L’exemple doit venir d’en haut
De son côté, le député péquiste Joël Arseneau a convenu que la publicité est «attrayante sur le plan visuel». Il considère toutefois qu’avant de donner des leçons, les membres du gouvernement devraient eux-mêmes soigner la qualité de leur français.
Il a cité en exemple le cas du ministre Dubé, qui a dit lundi que les colonnes du réseau de la santé allaient «shaker» plutôt que de dire qu’elles seraient «ébranlées».
«L’exemple doit venir d’en haut», a soutenu M. Arseneau, en ajoutant que c’est notamment en étendant la loi 101 au cégep qu’il serait possible de freiner le déclin du français.