Offensive commune pour améliorer la qualité de l’air
Les pollueurs du quartier Limoilou seront identifiés et sanctionnés, promet-on

Jean-Luc Lavallée
La Ville de Québec, le ministère de l’Environnement et le Port de Québec ont annoncé aujourd'hui, d’une seule voix, la mise en place de quatre nouvelles stations d’échantillonnage pour poser un diagnostic afin d’améliorer la qualité de l’air.
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Les autorités, qui se renvoyaient la balle dans ce dossier chaud depuis des mois, ont choisi de travailler main dans la main pour le bien commun.

« Je suis très heureux de cette démarche-là sous le leadership du maire de Québec [...] Ce qu’on veut, c’est rassurer les citoyens. C’est ça qui est important et qui nous guide dans cette démarche-là », a déclaré Mario Girard, du Port de Québec, qui a finalement accepté de partager les données de deux stations et de prêter une station mobile à la Ville.
Une nouvelle station du ministère de l’Environnement « à la fine pointe de la technologie » sera installée au 1011, avenue de Vitré dans le secteur Maizerets, a précisé M. Charette.
La Ville installera de son côté trois nouvelles stations temporaires. Leur localisation précise dans Limoilou et la Basse-Ville n’est pas encore connue.
« Jamais dans l’histoire de la Ville on n’est allé là », a déclaré le maire de Québec, fier de pouvoir compter, désormais, sur un réseau de huit stations au lieu d’une seule.
Les intervenants ont promis de dresser enfin un constat détaillé et « scientifiquement appuyé ».
Identifier les coupables
Au-delà du nickel, qui préoccupe beaucoup, des dizaines d’autres métaux sont dans la mire des autorités, qui veulent identifier les contaminants mais surtout savoir une fois pour toutes d’où ils proviennent et dans quelle proportion, afin d’établir un plan d’action concret.
L’Institut national d’optique (INO), qui utilisera la technologie LiDAR, et l’Université Laval prêteront main-forte pour l’analyse des données.
Le maire assure que la Ville et le Port assumeront leurs responsabilités s’ils sont pointés du doigt.
« Je m’engage à dire les vraies affaires. La preuve, c’est que les données vont être publiques [...] Si c’est l’incinérateur, on ne se cachera pas. Si c’est le Port, il ne se cachera pas. C’est la qualité de l’air qui nous importe et qui est au-dessus de tout. »

Les données provenant d’un réseau de 75 capteurs installés dans Limoilou, dans le cadre d’une initiative citoyenne, seront également considérées lors de l’analyse. Les premiers résultats sont attendus cet automne.
Norme de nickel contestée
L’annonce d'aujourd'hui a été saluée par plusieurs acteurs politiques mais elle a aussi eu pour effet de les convaincre que le rehaussement de la norme de nickel était prématuré, devant le manque de données.
Québec solidaire, Québec d’abord et Transition Québec ont invité le gouvernement à revenir sur sa décision.
Le ministre Charette fait valoir que les nouvelles stations permettront de s’assurer que cette norme – cinq fois plus permissive qu’auparavant – sera respectée.
Marcel Paré, de la Table citoyenne Littoral Est, demeure méfiant et rappelle que le ministère de l’Environnement n’a jamais donné un seul « ticket » au Port pour « tous les dépassements de nickel des 10 dernières années. »
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