PSPP s’engage à tenir un référendum, peu importe le niveau d’appui à la souveraineté
La souveraineté se ferait essentiellement «à coût nul» dès 2027, selon le PQ, qui a dévoilé lundi le Budget de l'an 1 d'un Québec souverain

Geneviève Lajoie
S’il prend le pouvoir en 2026, le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, tiendra un référendum sur l’indépendance du Québec, peu importe le niveau d’appui à la souveraineté.
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Le Parti Québécois a dévoilé lundi un portrait des finances d’un Québec en tant que pays. En utilisant la même méthode de calcul que François Legault en 2005, il estime que la souveraineté se ferait essentiellement «à coût nul» dès 2027, en tablant notamment sur une cagnotte de plus de 80 G$ récupérés d’Ottawa. La péréquation serait entre autres compensée par des économies de 8,8 G$ découlant de la fin des chevauchements de ministères entre le Québec et le Canada. Un «livre bleu» sera également publié d’ici peu, lequel dressera les contours d’un Québec indépendant.
PSPP n’a que faire de gouverner une province et s’engage à tenir un référendum s’il devient premier ministre aux prochaines élections, que les conditions soient favorables ou non.
«Je pense que les gens comprennent qu’on est une formation indépendantiste et qu’on est conséquents dans nos gestes, donc l’élection permet un choix éclairé en ce sens-là», a-t-il affirmé.
Un entrepreneur social
Selon lui, pour réussir un tel changement dans une société, il faut une «mentalité d’entrepreneur social».
«Un entrepreneur ne peut pas s’empêcher de faire ce qu’il faut faire en fonction de l’existence de telle possibilité ou d’autres. Il faut se donner un objectif, travailler en fonction de l’objectif, atteindre l’objectif, insiste-t-il. Il faut prendre l’initiative, puis avoir confiance en notre population».
- Écoutez la chronique de Nic Payne, analyste politique, via QUB radio :
D’autres chefs péquistes avant lui n’osaient envisager de sonder l’appétit des Québécois pour la souveraineté sans avoir d’abord réuni les «conditions gagnantes». «Je ne suis pas là», a laissé tomber PSPP, en conférence de presse à l’Université Laval.
En ce sens, il ne craint pas de devenir celui qui mènerait le Québec à un troisième référendum perdant.
Les électeurs ont changé
Pour parvenir à gagner le cœur d’une majorité d’électeurs et à prendre le pouvoir, le PQ a besoin de «toutes les personnes qui se soucient de l’avenir du Québec», toutes allégeances politiques confondues, a soutenu le chef péquiste. Le budget de l’an 1 d’un Québec souverain est donc dédié à tous les citoyens, qu'ils soient fédéralistes ou souverainistes.
Dans la récente élection partielle de Jean-Talon, une victoire historique pour le PQ, PSPP dit avoir senti un vent de changement dans l’électorat. Des citoyens, qui ne se sont jamais considérés indépendantistes, ont appuyé le candidat péquiste.
«Les gens ne votent plus mécaniquement pour la même couleur, comme si c’était une obligation ou une religion. Je trouve ça sain qu’aujourd’hui les gens écoutent et se donnent le droit de se forger une opinion en disant, je vais écouter, je m’intéresse à ces questions-là.»
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